Médias en Seine – Les Glorieuses, la newsletter engagée … et rentable.

Médias en Seine – Les Glorieuses, la newsletter engagée … et rentable.

Le 19 novembre dernier, l’équipe du Connecteur a suivi avec attention les conférences de Médias en Seine, festival des médias de demain. Pour sa troisième édition, le festival a mis en lumière bon nombre de nouveaux médias et a aussi parlé de leur futur. On a écumé les conférences et sélectionné les sujets qui nous plaisaient le plus ! Aujourd’hui on décortique Les Glorieuses, LA newsletter engagée. 

Les Glorieuses

Rebecca Amsellem est docteur en économie et avant tout, féministe. Rebecca a étudié à Science Po et a entrepris un doctorat en économie de la culture a l’université Paris I – Panthéon – Sorbonne. Sa thèse, Les stratégies d’internationalisation des musées et les nouveaux modèles d’affaire en 2016, est publiée en anglais aux éditions Peter Lang en 2019. 

C’est en 2015 que la première newsletter de Les Glorieuses arrive dans les boites mails d’une dizaine de personne. Rebecca explique que ces personnes étaient forcément des proches au départ. 

J’ai lancé une newsletter féministe quand le mot newsletter était synonyme de spam et quand le mot féminisme était synonyme de soutien-gorge brûlé

Rebecca Amsellem, Master Class – Médias en Seine.


Un an après le lancement de la newsletter, Rebecca lance le mouvement  #7novembre16h34. Cette date est symbolique et représente le jour où les femmes françaises deviennent bénévoles. 

La même année, une nouvelle newsletter voit le jour : Les Petites Glos. Le newsletter Economie voit le jour ensuite et une toute dernière est en cours d’envoie : Impact. Ces newsletters sont gérées par Gloria Média que Rebecca a créé en 2018. Elle déclare que c’est la première entreprise française de production de newsletter, voire la seule.

En 2018, en plus de la création de Gloria Médias, Rebecca écrit son livre Les Glorieuses : chroniques d’une féministe. Elle explique sa vision du féminisme en appuyant sur le fait qu’elle n’est pas née féministe, mais qu’elle l’est devenue. Pour en savoir plus sur sa vision, le livre est disponible sur le site de Les Glorieuses. En attendant, il est possible de regarder cette petite vidéo de Konbini pour un avant gout !

Aujourd’hui, Les Glorieuses, arrive dans la boite mail de plus de 150.000 personnes. La communauté de Les Glorieuses ne fait que grandir. On s’interroge donc : comment un mail peut-il gagner en notoriété voire même être rentable ?

 

#4novembre16h16

Mentionné plus haut, Rebecca lance en 2016 le mouvement #7novembre16h34, pour l’égalité salariale. Depuis, chaque année, Les Glorieuses sortent le fameux hashtag qui représente la date fatidique où les femmes commencent à travailler gratuitement en France. En 2020, les femmes deviennent bénévoles le 4 novembre à 16h16. 

« Lutter contre les inégalités salariales est un investissement – il est temps de corriger des années d’injustice. »

© Les Glorieuses.

Afin de mettre sa communauté à contribution, Les Glorieuses met en place des sondages sur les inégalités salariales. Les résultats sont publiés dans une newsletter spéciale, le jour ou la semaine de la date fatidique. Cette année, les résultats sont sortis le 04 novembre, date exacte du début du bénévolat des femmes. En image, un échantillon des réponses. Plus de détails sur la newsletter du 04 novembre.

 


Ce mouvement ne s’arrête pas aux réseaux sociaux et aux sondages. Pas cette année en tout cas. Le mouvement se politise d’autant plus en lançant un plan de relance économique pour l’égalité salariale. Les Glorieuses met en place une pétition pour un plan de relance féministe qui inclue ces conditions : 

  1. Conditionner l’accès aux marchés publics, l’obtention des subventions publiques et celui des prêts garantis par l’Etat au respect de l’égalité salariale au sein de sa structure. 
  2. Renforcer l’Index de l’égalité en créant un certificat d’égalité obligatoire des entreprises.
  3. Valoriser les salaires des métiers où les femmes sont les plus nombreuses comme les métiers du soin. 
  4. Intégrer les femmes aux décisions liées au plan de relance. 
  5. Soutenir un congé paternité équivalent au congé maternité.

Les sondages et pétitions renforcent la communauté des Glorieuses. Pourquoi ? En signant les pétitions et en répondant aux sondages, il est possible de s’abonner aux newsletters, un avantage pour Les Glorieuses qui a vu sa communauté grandir depuis.

Trois autres nouvelles newsletters

La communauté de Les Glorieuses s’est aussi amplifiée grâce à ses petites soeurs. Trois nouvelles newsletters ont vu le jour entre 2015 et 2020, et une sortira en 2021. 

Les Petites Glo 

Une newsletter envoyée deux fois par mois et destinée aux adolescent(e)s.  Son contenu aide ces jeunes à positiver mais aussi à trouver des moyens de changer le monde à leur manière avec leur propres moyens, petits ou grands. 

© Les Glorieuses

Économie

Celle-ci est bien différente des autres. Elle est rédigée par une journaliste spécialisée en économie avec le soutien de laboratoires scientifiques de différentes universités. La newsletter prend la forme d’une enquête et met en avant le travail des femmes. Elle permet aussi de dénoncer les inégalités économiques et salariales. Elle touche environ 15.000 personnes. 

© Les Glorieuses

 Impact

Cette newsletter sort en janvier 2021 et a pour thème la politique. Elle sera envoyée une fois par mois et contiendra des infos sur les politiques privées et/ou publiques touchant les femmes au niveau mondial. Cette nouvelle verticale comprend aussi des brèves et des dépêches, des liens vers des articles inspirants et enfin des événements soutenus par Les Glorieuses.

© Les Glorieuses

Les Glorieuses c’est maintenant quatre newsletters. De plus, les verticales Économie et l’attendue Impact ont des versions anglaises, ce qui les propulse à l’international ! Toutes ces newsletters touchent un public plus large, ce qui fait grandir la communauté de Les Glorieuses.  

Une newsletter rentable, c’est possible ?

Eh bien oui c’est possible ! Les newsletter de Gloria Média ont un modèle économique bien spécifique. Elle sont sponsorisées par de grandes marques, des startups ou des entreprises, engagées dans la défense des droits des femmes.  

Grâce à des études qui ont été faites par le New York Times, les newsletters sont le premier vecteur de transformation de visiteurs gratuit en abonnés payants. 

© Rebecca Amsellem, Master Class – Médias en Seine.

En plus des sponsors, Les Glorieuses possède aussi Le Club. Les membres du Club ont accès à des événements mis en place par Les Glorieuses. Ils reçoivent aussi des goodies de la newsletter comme cadeau de bienvenu ainsi qu’une newsletter spéciale pour les abonnés du club. Enfin, les membres ont aussi accès à un groupe privé sur Linkedin pour se faire un réseau ainsi que des avantages avec les partenaires des Glorieuses. 

© Les Glorieuses

Trois choix sont possibles pour s’abonner au Club : le light, deluxe et royale deluxe. Le Club comprend aujourd’hui quelques centaines de personnes, ce qui n’est que bénéfice pour la fameuse newsletter. De plus, les membres du Club peuvent accéder à des événements de Les Glorieuses, tout comme les non membres qui devront payer 15€ pour y participer.

Les newsletters sont envoyées gratuitement et sont cependant rentables grâce au sponsoring de grandes marques, comme par exemple L’Oreal qui met en place le Fond L’Oreal pour les Femmes. Les sponsors de Les Glorieuses sont choisis pour leur engagement pour les femmes.

Les newsletters sont aussi rentables grâce au Club de Les Glorieuses et ses nombreux abonnements mais aussi avec les événements qui y sont organisés et payant pour les non membre du club.