L’objectif de ce webinaire est de faire le lien entre la transition numérique dans l’industrie et les leviers pour tendre vers une industrie plus durable. La flexibilité est l’enjeu majeur des prochaines années pour l’industrie 4.0. L’économie circulaire est une opportunité à saisir dès aujourd’hui.
Dans le cadre de la 4ème édition de la Clermont Innovation Week, les acteurs locaux de l’innovation proposent des formats pour plonger au coeur des enjeux de demain. Le Connecteur vous propose une sélection des thématiques porteuses.
D’une économie linéaire à une économie circulaire
Depuis les années 50, l’industrie se base sur une économie linéaire. On extrait des matières premières, on produit, on consomme et on jette. Avec la croissance, le flux de déchets augmente aussi. On pratique le recyclage sur une petite partie de ces déchets.
L’économie circulaire qui émerge depuis plusieurs années permet de créer des boucles de matière. Pour qu’elle soit réellement efficace, les industriels doivent agir dès le début de la chaîne de valeur en fabriquant des produits éco-conçus. Ce qui permet de limiter les ressources utilisées en amont et les déchets générés en aval.
Les déchets des uns sont les ressources des autres.
Aujourd’hui, des entreprises innovantes permettent de mieux comprendre les matériaux recyclés grâce aux outils de modélisation et à l’intelligence artificielle. Grâce aux données récoltées, on peut les agréger et mieux comprendre un écosystème à l’échelle d’un territoire.
C’est d’ailleurs l’ambition du programme européen Circular 4.0, structuré autour de 3 axes : Circular 4.0 est structuré autour de 3 axes :
- le développement d’outils et de méthodologies communes basés sur un benchmark des meilleures pratiques observées dans les PME et leurs partenaires à l’échelle de l’espace alpin.
- la mise en œuvre d’opérations pilotes permettant d’impliquer 280 PME à l’échelle de l’espace alpin.
- la création d’une communauté d’écosystèmes régionaux d’innovation travaillant sur les thématiques de la transformation digitale et de l’économie circulaire
source : risingSUD
Une faible part du plastique est recyclée
L’industrie produit à elle seule 70 % de déchets plastiques, mais on ne recycle que 22 % des déchets. Par ailleurs, ⅕ des déchets est perdu au moment du tri du fait des difficultés d’identification.
Ceci peut être expliqué par l’organisation même du circuit de recyclage des déchets industriels. Les centres de recyclage sont souvent implantés en zones rurales et le tri se fait encore souvent à la main.
L’intelligence artificielle au service de l’optimisation du tri du plastique
L’entreprise Plast’tri, basée à Saint-Etienne a développé des solutions d’identification des déchets plastiques . « A l’aide d’une “scannette”, un seul clic permet d’identifier quel types de polymères sont présents dans le déchet », explique Clara Spetebroodt, cofondatrice de la start-up.
“Si ce type de solutions se développe, cela peut représenter une réelle opportunité. Nous pouvons ainsi e cartographier des gisements de plastiques recyclables et donc d’optimiser leur acheminement ».
“De plus, la fermeture des frontières asiatiques aux déchets européens rend indispensable le développement d’une filière de traitement des déchets au niveau européen. “ précise-t-elle.
Développer le Tinder de la production
La chercheuse Adelaïde ALBOUY-KISSI collabore avec l’Institut Pascal sur les synergies possibles à développer à l’échelle d’un territoire en utilisant l’intelligence artificielle.
L’année dernière, la région AURA a été labellisée territoire Fab City, permettant des expérimentations au niveau local. À travers ces travaux, il y a l’ambition de créer une boucle locale de production et d’identifier les zones de fragilité industrielles.
Cartographier pour accompagner l’agilité productive
En s’appuyant sur des données locales, nationales et internationales disponibles en open source, on peut cartographier le maillage productif local. “C’est ce qui permet de déceler des potentiels de prospérité économique de manière scientifique. Cela permet également d’identifier des secteurs de production ce qui va favoriser la vitalité territoriale.” note Adélaïde.
« Cette approche nous permet d’être plus résilient et de nous adapter à de nouveaux besoins. Qu’ils soient liés à des besoins urgent ou pas ».
Proximité productive et parenté productive
L’intelligence artificielle permet de faire émerger de nouvelles opportunités grâce à une analyse très fine au niveau local.
La proximité productive, comme l’eau et le gel hydro-alcoolique par exemple, permettent si besoin, d’adapter l’outil de production sans faire de gros investissements.
La parenté productive quant à elle, illustrée par Adelaide à travers l’exemple du pain au chocolat et du beurre, permet de visualiser le patrimoine productif d’un territoire avec une approche transversale.
L’importance d’évaluer l’impact du déploiement de solutions numériques
Ce sont les hardwares à l’intérieur de ces nouvelles solutions qui ont aujourd’hui l’impact environnemental le plus important. Avec le développement des IOT, le transfert des données est aussi en forte croissance et nécessite notre vigilance.
Pour conclure, Clara Spetebroodt, met en garde sur les fausses solutions : le remède ne doit pas être pire que le mal.
Le déploiement de l’intelligence artificielle est, d’après certains experts, la saison 2 de la transition numérique. Pour qu’elle ait un impact positif sur l’industrie du futur, les acteurs doivent mettre en place des indicateurs permettant d’évaluer l’impact direct de l’intégration de nouvelles solutions dans leur processus.