Biomimétisme au travail, le management s’inspire de la nature

Biomimétisme au travail, le management s’inspire de la nature

Jeudi 6 juin, dans le cadre de la semaine dédiée à l’avenir du travail organisée par l’Apec, se tenait une conférence sur le management de demain. Corinne Maire, intervenante pour le réseau Germe (organisme de formation national), s’est inspirée des stratégies de la nature pour imaginer le management. 

Le biomimétisme pour un avenir durable

Par décomposition, le biomimétisme signifie “imitation du vivant”. Il consiste en la reproduction des processus naturels. En effet, la nature ne génère pas de déchets, “rien ne se perd, tout se transforme”. Si cette pratique est de plus en plus répandue de nos jours, c’est en partie pour développer une meilleure harmonie entre les hommes et la nature, dans un souci de développement durable. Ainsi, le biomimétisme s’applique dans de nombreux secteurs de l’activité humaine, dont celui du management.

L’organisation des écosystèmes humains

Selon le dictionnaire Larousse, le terme « écosystème » est  utilisé à l’origine pour désigner “l’unité de base de l’environnement”, c’est-à-dire, animaux, plantes, champignons, micro-organismes, etc. Cependant, cette définition tend à se démocratiser de plus en plus pour désigner plus largement “une communauté d’êtres vivants en interaction avec leur environnement”. Si l’on s’en tient à cette définition, l’intervenante explique que chacun vit dans un écosystème qui lui est propre. Il se caractérise par ses interactions sociales et son environnement. 

Pour réfléchir à l’organisation des écosystèmes de l’échelle humaine, Corinne Maire s’inspire des organisations préexistantes du vivant.

Comment revoir les techniques de management par le biomimétisme ?

Au travers de plusieurs exemples, Corinne Maire illustre les interactions, l’entraide et la coopération qui existent chez certains animaux. “Les oiseaux migrateurs, par exemple, s’organisent pour voler ensemble. À leur tête, l’oiseau qui a déjà fait le voyage au moins une fois. Il a repéré la trajectoire. Les autres oiseaux bénéficient de l’énergie du premier pour économiser la leur. À tour de rôle, ils changent la tête du peloton. Cela peut inspirer les managers et les inviter à se questionner : Est-ce que je confie toujours des projets importants aux mêmes personnes ?  Est-ce que c’est toujours moi qui, en tant que manager, anime les réunions ? Ou est-ce que je laisse place à d’autres ?”.
L’exemple de la coopération des Manchots empereur peut également illustrer l’esprit d’équipe et la délégation. En effet, pour lutter contre le froid, ces animaux se regroupent en un amas compact appelé « tortue ». Au centre du regroupement, la température peut atteindre les 37°C. Afin que tous les manchots profitent de cette chaleur, ils organisent des roulements. Après un moment, les individus initialement aux extrémités se retrouvent au centre. De cette manière, on peut imaginer des roulements au sein des équipes professionnelles, pour permettre à chacun de s’épanouir et de se sentir utile, dans un esprit d’unité face aux problèmes.

L’enjeu de s’inspirer de la nature pour le management

Aujourd’hui, le bien-être au travail est au cœur des problématiques des entreprises. Les salariés souhaitent se sentir utiles et avoir un impact sur leur structures. Au travers de ses conférences, Corinne Maire souhaite “donner une soupape de réflexion aux managers” et “leur offrir une bulle d’oxygène”.  Elle confie : “je me suis demandé comment ma contribution pour la planète pouvait apporter les sujets du vivant dans les organisations ? Ça me donne beaucoup d’énergie de parler du vivant à des managers, de voir que ça les questionne et que ça les remet en question.” 

Elle ajoute que “la nature a beaucoup à nous apprendre. Ces dernières années, peut-être avec le covid, on a un peu plus repris contact avec la nature. En tout cas, je vois dans les entreprises que ça a un autre sens aujourd’hui, par rapport à 5 ou 6 ans en arrière. Je me dis que le Covid a amené à reprendre conscience de l’importance du vivant.