Ce 25 avril, Orange et le Village by CA Centre France ont organisé une conférence « Table-ronde Green IA » dans l’espace de coworking Turing 22, à Clermont-Ferrand. Les deux représentants d’Orange Le Lab France étaient accompagnés de deux représentants de Braincube, une société issoirienne, qui travaille quotidiennement avec l’intelligence artificielle.
Les intervenants pour Braincube étaient Paul Pinault (chargé de la stratégie produit et marché) et Vincent Gervois (impact manager). Pour Orange Le Lab France, il y avait : Jacques Hochberg (Business Development Manager Programme Data-IA) et François Jezequel (Directeur Business Développement Programme 5G).
L’Intelligence artificielle vu comme une aide pour l’environnement
Utiliser l’intelligence artificielle pour réduire l’impact environnemental des entreprises, c’est un des services que propose Braincube. Avec l’IA, il est aujourd’hui possible de détecter des défauts dans des processus de fabrication qui peuvent entraîner des conséquences négatives sur l’environnement. L’IA peut être un bon outil pour optimiser la production, tout en respectant le plus possible cet environnement. Certes, Paul Pinault précise que pour les entreprises, cela réduit énormément les rejets de CO2. Le CO2 générer pour le rapport d’analyse. Mais une fois fait, les entreprises divise en général pas 10 leurs émissions de gaz. De plus, si on cumule cela dans le temps, avec plusieurs entreprises, il peut y avoir un véritable changement, en économisant des tonnes de rejets.
Quelques solutions trouvées
De plus en plus, on utilise l’IA pour produire des « Digital twins », ou en français, des « Jumeaux numériques ». Des reproductions en 3D d’espaces réels, transposés dans un format numérique. Cela permet de mieux optimiser certaines structures (comme les salles de serveurs dans le cas d’Orange). L’atout, c’est que cela ne nécessite pas aux techniciens de se déplacer pour réaliser des diagnostics. Il y a, de fait, moins de consommation de carburant, et moins de perte de temps.
L’IA aide aussi Braincube à analyser trois piliers pour réduire les pertes en énergie. Ils peuvent trouver des moyens de réutiliser l’énergie primaire, c’est-à-dire, les formes d’énergies présentent dans la nature (pétrole, solaire…). Elles peuvent permettre d’utiliser le moins d’énergie possible sans affecter la production, moins de dépenses d’énergie pour autant de productivité. Et, elles peuvent analyser quand il serait possible de couper les machines lorsqu’elles ne sont pas utiles. En prenant l’exemple d’Orange, l’IA pourrait aider à déterminer quand on peut éteindre et rallumer les antennes WI-FI dans certains secteurs. Il faudrait simplement analyser et trouver une période où personne ne les utilise.
Il est également possible d’étudier ce que Paul Pinault appelle « le génome » des productions. En analysant, avec l’aide de l’intelligence artificielle, un produit, la manière dont il est fait, et ce avec quoi il est constitué, on peut déterminer les processus et/ou les composants substituables qui impactent l’environnement. Grâce à cela, on peut donc créer des produits moins polluants.
Rendre l’intelligence artificielle moins énergivore
Des experts en intelligence artificielle partent du constat que l’IA cherche à fonctionner comme notre cerveau (avec les réseaux de neurones). Il faut continuer à développer l’IA dans ce sens. En effet, il faut trouver comment le cerveau peut être aussi performant, en consommant si peu d’énergie. Du côté d’Orange, on évoque aussi la possibilité de changer les langages, en passant de la programmation par Python à Ada par exemple. Moins simple et plus archaïque, mais qui consomme moins d’énergies.
Il est possible d’entraîner l’IA avec des algorithmes déjà fonctionnels, c’était le cas pour Neovision, comme présenté lors de la Journée de l’IA. L’entraînement des IA consomme énormément, c’est pourquoi il faut se pencher sur ce cas le plus tôt possible.
Comme pour les humains, afin de rendre une intelligence artificielle moins consommatrice d’énergie, il est nécessaire de simplifier autant que possible les problèmes avant de l’utiliser. Plus un problème est complexe, plus l’IA va devoir travailler pour trouver des solutions, en connectant plus de neurones par exemple. Par exemple, les IA symboliques vont être moins énergivores que les IA connexionnistes, car elles font appel à moins de ressources. Il faut donc choisir son type d’IA en fonction des problèmes que l’on souhaite résoudre.
Un impact dans la société
Comme souvent avec les avancées technologiques, il y a la question des métiers que certains pensent menacer par l’intelligence artificielle. Pour les intervenants, ce qui semble plus probable, est qu’il faudra apprendre à travailler avec les IA. Les tâches simples et « sans plus-values » pourront être déléguées. Les intelligences artificielles peuvent aussi servir de gardiens de connaissances. En effet, les expériences et savoir d’anciens employés peuvent être partagées aux futurs employés. Dans le but d’obtenir des conseils ou des consignes sur certaines machines par exemple. Évidemment, il est aussi question de voir émerger de nouveaux métiers allant de pair avec la montée des IA.
Les IA ne sont pourtant pas infaillibles, il y a donc des limites encore existantes. Il faut savoir qu’une intelligence artificielle, comme ChatGPT, coûte cher à être utilisée. Pour cette dernière, elle coûte 645 000 € par jour à faire fonctionner. Autre contrainte pour les IA connexionnistes, ce sont les données enregistrées par les IA qui peuvent être dépassées. C’est ce qui pose problème lorsque l’on cherche des réponses sur des sujets récents. Pour ChatGPT, il faut savoir que les données enregistrées venant d’Internet se limitent à 2021. Ses capacités de réponse sont donc limitées pour les événements récents et se basent en grande partie sur des prévisions.
Il est important d’avoir une approche responsable. Ce qu’il faudrait, avant tout, c’est éduquer la société à évoluer avec les IA pour mieux s’en servir. Les IA semblent être une « hype » du moment. Pourtant, il est possible qu’elles aillent bien s’installer pleinement dans notre quotidien, en particulier dans le monde du travail. Alors il faudra apprendre à travailler avec ces nouveaux “collègues”.