Le 25 septembre, la Brasserie du Valhalla à Pontaumur a accueilli le premier UPHEROS organisé sur le territoire de la Communauté de communes Chavanon Combrailles et Volcans. Une quarantaine de participants, porteurs de projets, élus et curieux, se sont retrouvés pour une soirée à la fois conviviale et inspirante, coorganisée par Marque Auvergne et la communauté de communes Chavanon Combrailles et Volcans.

Mettre la lumière sur ceux qui entreprennent ici

« L’objectif des UPHEROS, c’est de faire émerger et relier les initiatives locales », a rappelé Jessica Lamponi, de Marque Auvergne, en ouverture. Le format, déjà bien installé dans plusieurs villes d’Auvergne, s’exporte désormais dans les zones rurales. L’idée : donner la parole à celles et ceux qui font vivre les territoires, dans un esprit d’entraide et de partage d’expérience.

Aux côtés de Marque Auvergne, Anthony Amblard, chargé de mission développement économique pour la Communauté de communes, a souligné la dynamique locale : « Nos 36 communes comptent plus de 1 600 entreprises, dont la moitié agricoles. Ce genre de rendez-vous permet de rendre visibles les talents et de créer du lien entre acteurs. »

De la bière locale au coworking rural

Premier à se lancer, Quentin Blas et Quentin Duamelle, les deux fondateurs de la Brasserie du Valhalla, ont raconté leur parcours, des premiers brassins dans une grange aux cuves inox de leur atelier actuel. Leur credo : le local, du grain au verre. Ils s’approvisionnent à la Malterie des Volcans et livrent directement les cafés et restaurants du secteur. Prochaine étape : développer une bière sans alcool brassée dans les règles de l’art.

Le micro passe ensuite à Philippe Faure, Président de l’escale des Merlettes et adjoint à la Mairie de Giat. Il évoque leur réseau de tiers-lieu avec notamment le Giat-box à Giat. Cinq bureaux, une salle de réunion, un open space et même une micro-folie culturelle y accueillent déjà une soixantaine de coworkers. Autour du lieu, c’est l’association L’Escale des Merlettes qui anime la vie du site. Des propositions d’événements,  de concerts, de temps conviviaux. Une coordinatrice du réseau de tiers-lieux vient d’être recrutée pour renforcer cette dynamique à l’échelle intercommunale.

Entreprendre autrement

Anne-Sophie Thomais, fondatrice de Aspket, accompagne les entreprises dans leur stratégie digitale, du référencement naturel à la publicité en ligne. Indépendante mais pas isolée, elle revendique une approche collective : « Le coworking m’apporte un vrai réseau et des synergies locales. On mutualise nos compétences, on s’entraide. »
Elle compte aujourd’hui des clients à l’international et développe une offre de conseil en intelligence artificielle pour aider les PME à intégrer ces outils dans leur communication.

Le ton change avec le témoignage de Léa Brandstetter du Jardin de Miremont. Elle est maraîchère installée depuis deux ans dans la vallée. Sur moins d’un hectare, elle cultive une large gamme de légumes. Ils sont vendus sur les marchés, dans des restaurants et via la plateforme Local Direct. Elle propose aussi des produits transformés et accueille des jeunes en colonie de vacances à la ferme pour leur faire découvrir l’agriculture de proximité.

Même esprit d’ancrage du côté d’Eric Matas du Camping du Lac, repris par une famille décidée à redonner vie au site. Chalets, emplacements, restaurant, animations : la saison a permis de repartir sur de bonnes bases. Objectif 2025 : renforcer les partenariats avec les acteurs du tourisme et rallonger la période d’ouverture.
Enfin, Sabrina DELIGNIERES pour Chez Greg & Sab présente une épicerie ambulante installée dans les environs. Elle incarne le commerce de proximité dans ce qu’il a de plus humain : tournées quotidiennes, livraisons dans les villages alentours et service sur mesure pour maintenir du lien social.

L’esprit réseau jusque dans le micro ouvert

La soirée s’est conclue par un micro ouvert, fidèle à la tradition des UPHEROS. Parmi les prises de parole : un créateur de formations en ligne, un représentant du réseau français des Fablabs, un collectif d’artisans en développement et le responsable d’un labyrinthe de maïs qui attire chaque été des centaines de visiteurs. Autant d’initiatives qui montrent que la ruralité reste un terrain d’innovation et d’énergie collective.

Un territoire qui se connecte autrement

Au-delà des présentations, cette soirée a surtout illustré une économie de proximité en mouvement, où les projets contribuent à maintenir des services, des emplois et des rencontres. La plateforme Vivre CCV, portée par la communauté de communes, recense déjà commerçants, associations et initiatives locales.
Et pour sceller la convivialité de la soirée, les participants sont repartis avec… deux bières offertes par la collectivité. Preuve que dans les Combrailles, on sait autant brasser les idées que les projets