Acube est une association clermontoise animée par une communauté de bénévoles. Chacun propose ses sujets, la programmation se construit de manière collaborative autour d’un fil rouge : Son mode de fonctionnement est basé sur la pratique, l’expérimentation, … la prise en main de méthodes et outils intégrables à ses pratiques professionnelles. ACube propose donc une soirée par mois, la dernière concernait le CODEV et ce mois-ci, c’était « L’Elément Humain » d’après Schutz. Et Le Connecteur vous partage son expérience.
Et si, pour mieux travailler ensemble, il fallait d’abord bien se connaître soi-même ?
Pas seulement ce qu’on montre — nos compétences, notre rôle, notre posture pro — mais aussi ce qui se passe dessous : nos peurs, nos besoins, nos mécanismes de défense.
C’est ce que proposait l’atelier Élément Humain ©, animé par A Cube, à Clermont-Ferrand.
Une méthode qui parle de soi pour parler du collectif
L’Élément Humain® est une approche développée par le psychologue américain Will Schutz dans les années 60.
Son idée : la performance d’une équipe dépend directement de la qualité des relations humaines qui la composent.
Et cette qualité relationnelle repose elle-même sur un équilibre intérieur : plus on se connaît, plus on peut être libre et responsable dans ses interactions.
Autrement dit : le “facteur humain” n’est pas un supplément d’âme, c’est la base. Hubert Reeves l’appelait plutôt le PFH …
ICO : Inclusion, Contrôle, Ouverture
Le cœur du modèle, c’est ICO.
Trois besoins fondamentaux que nous avons tous, plus ou moins exprimés :
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Inclusion : être reconnu, faire partie du groupe.
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Contrôle : avoir de l’influence, comprendre ce qu’on attend de nous.
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Ouverture : pouvoir être soi-même, dire ce qu’on ressent.
Pendant l’atelier, on explore comment ces besoins se manifestent : quand je me sens exclu, est-ce que je me tais ? Quand je veux garder la main, est-ce que je deviens rigide ?
L’idée n’est pas de corriger, mais de voir ce qui se joue. Car on ne peut pas changer ce qu’on ne voit pas.
Vérité, Choix, Conscience
Une fois le terrain relationnel posé, la démarche va plus loin : elle invite à travailler sur trois notions clés :
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Vérité, d’abord : se dire les choses telles qu’elles sont, sans fard ni façade.
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Choix, ensuite : reconnaître qu’on reste acteur de ses comportements, même sous pression.
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Conscience, enfin : observer avec lucidité ce qu’on ressent, ce qu’on déclenche, ce qu’on reproduit.
Ce trio sert de boussole pour désamorcer les automatismes, notamment les mécanismes de défense – ces “boucliers du moi” qu’on active pour se protéger (déni, projection, rationalisation…).
On ne cherche pas à les juger, mais à les reconnaître pour ne plus en être prisonnier. Et aussi les identifier chez les autres, et décoder ainsi des réactions parfois difficiles à appréhender quand les modes de fonctionnement personnels sont très différents.
Une expérience plus qu’une méthode
Concrètement, l’atelier ressemble à un espace de confiance où l’on expérimente, discute, ressent. On y parle de ses réactions, de ce qui se joue dans une équipe, de ce qu’on n’ose pas toujours dire au travail.
Les échanges sont parfois déstabilisants, souvent éclairants. On repart avec moins de certitudes, mais plus de clarté sur soi — et donc sur les autres.
Pourquoi c’est utile dans les collectifs innovants
Les organisations qui innovent se construisent dans l’incertitude, l’interdépendance, la créativité. Or, ces environnements appellent de la maturité relationnelle : savoir se faire confiance, se parler franchement, gérer les tensions. L’Élément Humain aide à créer ce socle. Pas pour rendre les équipes “parfaites”, mais pour les rendre plus conscientes, plus libres, plus vivantes.
L’atelier durait 1h30, l’animateur , Xavier Zaviska, ainsi que quelques autres participants, ont suivi une formation de 19 jours sur ce même sujet. Autant dire qu’on n’en a pas vraiment fait le tour mais au moins compris l’esprit.
