Photos : © Fanny Reynaud pour Le Connecteur
Céline Dintimille est née à Clermont-Ferrand. Après un passage de deux ans en Corrèze, elle revenue en terre natale et s’est installée à Croix-Neyrat. Après douze en tant qu’assistante maternelle, elle décide de devenir entrepreneur et de créer en 2017 son entreprise de coaching en parentalité. Rencontre avec une femme qui a de la suite dans les idées.
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Bonjour Céline. Tu es coach en parentalité à Clermont-Ferrand. Peux-tu nous expliquer un peu ce qui cache derrière ce terme ?
J’accompagne les parents dans leur envie et leur recherche de bienveillance auprès de leurs enfants. Je propose des cycles d’ateliers autour de la parentalité. Je fais également de l’accompagnement individuel. Depuis l’année dernière, je suis également formatrice et j’interviens auprès du Centre de formation IPERIA et INFANS et auprès des professionnels de l’enfance et de l’éducation.
Quels sont les sujets que tu traites pendant ces ateliers ?
On entend beaucoup le mot bienveillance, mais on le comprend encore assez mal. Le fil rouge de ces ateliers, c’est l’écoute et le soutien. Souvent, les parents ont tendance pour le bien de leur enfant à vouloir les conseiller, leur dire quoi faire, face à des situations du quotidien. Je leur apprends à aller vers l’écoute et à laisser les enfants trouver leurs propres solutions.
Le fait de pouvoir partager avec des pairs est un soutien pour de nombreux parents. Ils se sentent moins seuls dans leurs difficultés ou leurs questionnements.
Pourquoi as-tu décidé de sauter le pas et de te lancer dans cette aventure et devenir entrepreneure ?
C’est un cheminement personnel. Pendant douze ans, j’ai gardé des enfants. Sans le savoir, j’étais déjà dans ce mouvement. Le déclic, je l’ai eu lors d’une formation dans le cadre de la formation continue. Je gardais un petit qui ne mangeait vraiment rien du tout. La maman n’était pas du tout inquiète, mais, de mon côté, je m’interrogeais sur les raisons.
Cette formation m’a apporté des éléments de réponses et m’a conforté dans ma vision.
Par ailleurs, je partageais ce que j’apprenais avec une maman très enthousiaste qui me disait “mais c’est super intéressant, moi aussi, j’aimerais en savoir plus”.
C’est là que je me suis que j’allais inventer un nouveau métier pour faire profiter aux parents de ce que j’apprenais.
Photos : © Fanny Reynaud pour Le Connecteur
Tu as donc inventé le terme ?
Pas du tout. En me renseignant, j’ai découvert que ça existait déjà et que ça s’appelait consultant en parentalité. Quelque temps après je me suis lancée dans une formation de consultant proposée par “la parentalité créative”. C’est un réseau national de consultants. Nous sommes plus d’une centaine maintenant sur tout le territoire. J’ai fait deux ans de formation. L’année dernière, j’ai consolidé avec une nouvelle étape pour devenir officiellement formatrice.
Tu as monté ton entreprise il y a trois ans. Tu as maintenant assez de recul pour analyser. Qu’est-ce qui te rend le plus fière aujourd’hui ?
C’est de me lever le matin et d’être heureuse d’aller travailler. Je pense que dans ma philosophie de vie, je ne peux pas faire un métier si je n’ai pas l’entrain ni l’envie de le faire. C’est tellement bien d’avoir la banane le matin quand on va travailler !
Créer son entreprise, c’est une vraie aventure. Est-ce que tu as été accompagnée ?
Au départ, j’ai créé mon auto-entreprise en complément d’activité par rapport à mon métier d’assistante maternelle. Là, j’ai fait les choses un peu toute seule. Ensuite, après ma formation, je me suis dit qu’il fallait que je fasse des flyers, des cartes, un site internet etc. Et ça, franchement, je n’y connaissais rien. C’est là que j’ai rencontré Anas Dadir qui fait partie du collectif Clermont Différent et qui gère aussi Askip. Il m’a accompagnée dans tout ce qui est communication. Il m’a appris comment tourner et présenter les choses et c’est vrai que ça été une grande aide.
Est-ce qu’il y a des profils types de parents qui assistent à tes ateliers ?
Non. Il n’y a pas de profils type. Ce sont juste des parents. Que l’on soit en difficulté ou non, on a toujours des questions à se poser sur ses propres enfants ou sur l’enfance en général. Nous avons de tout, même des futurs parents ou des grands-parents qui s’interrogent, qui veulent faire différemment.
Est-ce que c’est mixte ou est-ce que ça reste encore très féminin ?
Il faut dire que oui, c’est en majorité des mamans, mais de plus en plus de papa se donnent le droit de partager et d’échanger, c’est enrichissant d’avoir aussi leurs points de vue sur la parentalité.
Lorsque tu es avec ces parents, quels sont les moments où tu te dis “là, je suis à ma place” ?
C’est quand on arrive à rire de situations qui étaient conflictuelles. C’est aussi observer le cheminement du parent qui se dit “ah mais, oui je n’avais pas vu les choses sous cet angle”. D’une manière générale, ce sont les mamans qui se posent les questions, et les papas viennent après aux ateliers.
Quand vous voyez cette petite étincelle quand ils testent quelque chose et qu’ils voient que ça fonctionne. Remettre du lien avec son enfant, c’est mon objectif premier.
Et le plus compliqué à gérer alors ?
Ils ne croient que l’on puisse changer les choses avec des techniques toutes simples. Ils sont sceptiques. Dans ces cas là, je leur dis “on essaye, et on voit”. Mais généralement, la situation se décoince rapidement.
Photos : © Fanny Reynaud pour Le Connecteur
Dans ta vie d’entrepreneuse qu’est ce qui a été le plus dur à surmonter ?
Disons qu’être entrepreneur m’a appris à être organisée par la force des choses. Il faut prendre les appels, répondre aux mails etc … C’était très compliqué pour moi parce que j’ai plus l’habitude de vivre au jour le jour. Pour moi c’est la clé du succès. Maintenant ça va, mais j’ai vraiment eu du mal au début.
Dernière question. Quelles sont les prochaines étapes ?
Avec Anas et d’autre, on va monter une structure “les Enfants Prodiges” à Croix-Neyrat. Il y aura toute une partie dédiée à la parentalité, qui s’appelle “ la bulle parentalité”, c’est un lieu d’accueil, d’échanges, d’accompagnement et d’information à destination des parents d’enfants de tous âges.
Nous allons proposer des rendez-vous d’écoute de 30 minutes. Ce sera totalement gratuit sur rendez-vous. Il y aura aussi de l’accompagnement individuel sur plusieurs séances, des ateliers et stages. Enfin, nous allons mettre en place du jeu-écoute. C’est un temps de jeu pour l’enfant pour lui permettre de prendre confiance en lui. Un enfant en général, on lui dit fais ci, fais ça, va là. C’est pareil pour l’école. On est cadré et encadré, ce qui est normal. Là, ce temps de jeu-écoute va lui permettre de développer son imaginaire et de prendre confiance en lui en menant le temps de jeu …
C’est l’instant carte blanche. Quelque chose à ajouter ?
Oui. On a une ligne téléphonique avec le réseau national qui s’appelle “SOS parentalité”. C’est ouvert de 14 heures à 17 heures tous les jours sauf le dimanche. Ce sont les consultants qui tiennent cette ligne bénévolement. Elle permet aux parents d’appeler 15 minutes pour relâcher la pression. Il n’y a pas de jugement, juste de l’écoute empathique.
On trouve aussi “SOS parentalité” sur Facebook. A l’origine, on l’a créé le premier jour du confinement pour échanger en direct avec les parents en ces temps difficiles. Ça devait être temporaire, mais en trois semaines, on a eu plus de 10 000 membres. On l’a donc gardé. On propose des mercredis SOS, avec des interviews de consultants.
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