Etre vieux aujourd’hui, qu’est-ce que cela veut dire ? Chacun y voit une définition qui lui est propre en fonction de son vécu personnel. Pour certains, la retraite est synonyme de vieillesse, pour d’autres ce sont les problèmes de santé, tandis que la perte d’autonomie devient une angoisse grandissante pour la plupart d’entre nous.
Une société en mutation
L’espérance de vie a été considérée pendant longtemps comme l’indicateur de performance d’une société qui va bien. Désormais elle est remplacée par l’espérance de vie en bonne santé. Et c’est là que le bât blesse. Alors que l’espérance de vie en 1960 était de 70 ans elle est désormais de 82 ans, tandis que l’espérance de vie en bonne santé stagne à 64 ans. Les besoins évoluent rapidement, les solutions tardent à émerger. En d’autres termes, on tente de réparer une situation que l’on n’a pas su ou pu anticiper.
Pourtant la vieillesse et le grand âge représentent des enjeux majeurs pour les décennies à venir ainsi qu’un formidable levier économique. D’ailleurs certains territoires s’emparent de ce sujet plus que d’autres. L’Auvergne fait partie de ces premiers de cordées. Avec le label i-site et un axe dédié à la santé-mobilité elle est à l’avant-garde des sujets autour de la prévention et du bien vieillir.
Sommaire
Ce mois-ci nous avons choisi de donner la parole à des experts qui travaillent chacun à leur niveau sur les problématiques liées à ces sujets :
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l’Auvergne territoire d’excellence sur la santé-mobilité : Entretien avec Alain Eschalier : vice-président au conseil scientifique de l’Université d’Auvergne, Président de l’Institut Analgesia, médecin, pharmacologue et à l’origine du tout premier pôle anti-douleur, inauguré à Clermont-Ferrand.
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Lutter contre la douleur à tout âge, entretien avec Alice Corteval, Directrice de l’Institut d’Analgesia.
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Vaincre la sédentarité, le mal du XXIème siècle en (ré)intégrant l’activité physique dans l’univers professionnel / le temps de travail Focus vidéo présenté par Philippe Métais sur Léo Chabanis, fondateur d’Activum
Non seulement l’Auvergne est à la pointe de la R&D sur la santé-mobilité mais elle peut également s’appuyer sur ses spécificités historiques. Territoire thermal, elle voit émerger des dispositifs innovants pour soutenir chacun dans son parcours de vie à travers une approche holistique.
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C’est ce que nous allons découvrir avec la ville de Châtel-Guyon et le développement du concept de station pleine santé
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Le cluster Innovatherm mène des projets de recherche collaboratifs pour inventer de nouveaux formats de cure, basés sur la médecine des 4 P, et plus largement encourager l’innovation; il travaille notamment avec une start-up auvergnate (360° Est) pour repenser la signalétique des établissements thermaux et mieux accompagner celles et ceux qui en franchissent la porte.
Pour terminer ce dossier spécial nous vous proposons un zoom sur des jeunes pousses du territoire qui ont compris que technologie et personnes âgées n’étaient pas incompatibles. Elles voient le numérique comme un outil au service des seniors. Proposer un nouveau paradigme à des problèmes réels, c’est l’objectif fixé par ces entreprise pour ouvrir le champ des possibles du grand âge.
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Entretien avec Clément Pradel, fondateur de Sagesse technologie. Ou comment réveiller la mémoire émotionnelle des personnes très dépendantes en EHPAD grâce à la réalité virtuelle.
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Reportage vidéo sur Feelae, startup qui lutte contre la désertification médicale, grâce à la téléconsultation en ligne.
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ÇA BOOM, projet original de média en ligne pour et par les seniors, qui redonne la parole à celles et ceux qui sont aujourd’hui déconsidérés socialement.
Une société à réinventer
Ces initiatives et exemples illustrent l’effervescence autour des sujets liés au vieillissement de la population et à la dépendance. Pour autant elles ne représentent qu’une infime part des questions auxquelles il nous faudra répondre. En effet, le vieillissement physiologique est un processus obligatoire et il n’existe aucun seuil universel de la vieillesse. Pourtant, le XXème siècle s’est appliqué à catégoriser les personnes en fonction de certaines tranches d’âge ce qui nous a conduit à une société ultra-segmentée.
Cette approche est devenue obsolète. Le vieux d’aujourd’hui n’est pas le vieux d’hier. Le vieux de demain n’existe pas encore même si des signaux faibles nous font craindre de nouveaux problèmes à résoudre. La dépendance et la fin de vie, étapes inéluctables ne sont quant à elle pas encore intégrées à la réflexion collective car encore tabou.
Le XXIème siècle, devra nécessairement réinventer la place des « vieux » dans notre société de manière plus globale. Nous devrons parvenir en tant que collectif à repenser le sens et le rôle de chacun tout au long de notre existence. L’innovation au sens large est la seule option possible. Qu’elle soit high ou low tech c’est d’elle que naîtra l’espoir d’une société réunifiée.