REX / Retour sur le CES Las Vegas 2018

REX / Retour sur le CES Las Vegas 2018

Par Cindy Pappalardo-Roy
Mise en forme par Damien Caillard

En janvier dernier avait lieu le CES de Las Vegas 2018, le plus grand salon de la high-tech du monde. Plusieurs startups auvergnates étaient présentes. Nous avons interviewé trois d’entre elles, qui ont répondu avec plaisir à nos questions. Objectif : conseiller de jeunes startups qui souhaiteraient se rendre au CES dans les années futures.


Accès direct aux startups interviewées:


Yes It Is

Avec Emmanuel Ranc (fondateur) et Sandra Garnier (responsable du développement commercial)

Pourquoi faut-il aller au CES de Las Vegas ?

Il faut y aller avec absolument un objet à présenter ; si on est juste développeur, ce n’est pas la peine. Sinon, si vous y allez, c’est le plus gros évènement de technologie au niveau mondial, et tous les grands acteurs et décideurs sont présentes sur ces sujets-là. Des exposants qui ont des ambitions à l’international ont la possibilité d’y rencontrer des Français haut placés, comme des directeurs industriels de grandes entreprises. Quant au public, il y a beaucoup de professionnels, des acteurs lié à la technologie, des industriels qui viennent sonder le marché et la concurrence. C’est un véritable écosystème de professionnels de technologie.

Qu’avez-vous retiré de positif de l’évènement ?

Une visibilité +++ ! Il nous permet aussi d’accéder à des bourses et de rencontrer des gens qu’on mettrait beaucoup plus de temps à contacter en France. Ça nous donne un carnet d’adresse commercial pour l’année. On a aussi eu la chance d’être primés deux années de suite, ce qui est une très gros référence mondiale, et donc ça nous donne de l’accessibilité immédiatement. C’est un vrai accélérateur, et il faut capitaliser dessus. L’autre enjeu est de préparer l’après-CES.

L’équipe Yes It Is au CES 2018 (Sandra à gauche, Emmanuel au centre)

Quel investissement cela a t-il représenté ?

Déjà, c’est un très bon investissement. On est partis à cinq, dont un stagiaire américain qui a travaillé trois mois au Bivouac (incluant un mois pour Yes It Is). Concernant le coût, cela est revenu à plusieurs milliers d’euros … Heureusement, la Région participe aux frais du stand. Pour ce qui est de la communication, on a fait appel à trois agences : presse, communication et de relations publiques américaines.

Que faut-il faire pour optimiser son passage, avant, pendant et après ?

Il faut se préparer ! Réfléchir à ses cibles, ses objectifs, et donc développer une vraie stratégie d’entreprise autour du salon. Il ne faut pas non plus hésiter à se faire aider, par l’agence du développement économique de la Région par exemple, qui dispose d’un dispositif d’accompagnement. Tout dépend aussi de l’implication plus ou moins forte des cluster dans l‘accompagnement. Les startups peuvent aussi contacter celles qui y ont participé pour se nourrir de leur expérience ; d’ailleurs, elles peuvent nous contacter ! C’est de la solidarité entre startups auvergnates.

Un autre conseil : beaucoup anticiper. Sur place, prévoyez d’être assez nombreux car c’est du non-stop, et c’est un monde dans lequel il faut beaucoup se déplacer à pied : par exemple, pour se rendre à un rendez-vous, il faut souvent compter 30 minutes ! Quand vous vous préparez, il faut que vous vous posiez la question de : qui ai-je envie de rencontrer ? On peut soi-même cibler les gens, aller sur les stands… Et aussi, amorcer des contacts en amont. Dans tous les cas, nous on prévoit d’y aller l’année prochaine !


Contacter Emmanuel par mail
Voir le site web de Yes It Is


Ingenious Things

Avec Fabien Marlin (co-fondateur)

Pourquoi faut-il aller au CES de Las Vegas ?

Pour moi, il faut avoir un produit presque disponible à arriver sur le marché, ou vendre un concept déjà bien établi. Les avantages, c’est qu’on peut partager son idée avec des startups, des concurrents, des patrons de grands groupes, etc. Ça permet de faire un benchmark et une validation du fait que le produit répond aux enjeux et aux problématiques identifiées chez les clients B2C essentiellement, il y a des groupes d’innovation produit, beaucoup de médias spécialisés high tech, des passionnés d’innovation qui ont des blogs ou des chaînes Youtube… avec des derniers, les échanges super drôles car il s’y connaissent bien, et pour nous ce n’est pas le même exercice de speech avec eux qu’avec les autres !

Qu’avez-vous retiré de positif de l’évènement ?

C’est un super évènement. C’est l’une des premières confrontations de notre produit, avec tous les niveaux de public : des distributeurs, des médias, des corporates, etc. C’est un incroyable éventail de feedback, dont certains contacts seraient intouchables dans la vraie vie de tous les jours à Clermont. C’est une exposition hors norme, et les retours de presse sont nombreux et de qualité ! Au niveau de la communication, ça n’a pas de valeur.

Premier CES pour Ingenious Things, avec Fabien (à droite) et Guillaume Radenkovic

Quel investissement cela a t-il représenté ?

De la com, préparer ses différents pitches (plus ou moins longs), avoir en tête les plans et les étapes d’après. On est partis à trois, dont quelqu’un de l’agence de presse pour nous aider, car il peut y avoir plus de cinquante rendez-vous par jour ! Aussi, le nombre de personnes de l’équipe à venir au CES dépend du budget que l’on souhaite y consacrer, et donc d’où en est la startup. Il faut pouvoir se relayer, on a besoin de pauses, ce sont des journées de 11h… On mange sur le pouce. C’est génial mais épuisant. Au niveau financier, ça représente quelques dizaines de milliers d’euros.

Que faut-il faire pour optimiser son passage, avant, pendant et après ?

Il y a plusieurs points. En terme de relation, pour le réseau c’est top, ça permet de prendre des contacts que l’on aurait pas ailleurs. Les gens ne sont pas dans le cadre de leur vie de tous les jours. Un top manager (genre VP Innovation) intouchable dans la vraie vie en France, il va venir te tutoyer sur ton stand ! C’est impressionnant car ils ont envie d’échanger, loin des tracas de leur job. C’est donc très bien de se préparer en terme de com, de pub, de relation presse… Être entouré d’une agence, c’est un investissement que je conseille. C’est aussi important d’avoir déjà son petit réseau là-bas (pour les bons plans), car c’est bien de pouvoir échanger avec des connaissances pour décompresser.

Un autre conseil que je donne, c’est de ne pas hésiter à investir deux ou trois mille euros supplémentaire pour participer au CES Unveiled (200 startups sont sélectionnées par le CES avant l’ouverture, en fonction de l’appétence ; c’est une soirée qui regroupe l’ensemble des relations presse du monde entier qui viennent te voir à ton stand !) et aux Innovation Awards qui donnent une très grande visibilité de votre startup.

Ingenious Things lance en parallèle une campagne Kickstarter sur son dispositif myTeepi


Contacter Fabien par mail
Voir le site web de Ingenious Things


MyBus

Avec Franck Raynaud (co-fondateur)

Pourquoi faut-il aller au CES de Las Vegas ?

Le CES peut se vivre des deux manières, même en tant que visiteur (ce qu’on a vécu en 2017). C’est pertinent pour préparer cette année en tant qu’exposant, pour benchmarker, réseauter… Il y a très peu de grand public, ce sont surtout des visiteurs professionnels. Nous, on était au Pavillon Eureka Park, où il y avait beaucoup de startups françaises et de visiteurs étrangers. On a rencontré des distributeurs potentiels qui viennent de partout dans le monde : Australie, Asie du sud-est, Canada, Etats-Unis, Amérique centrale… C’est également l’occasion de se faire remarquer par la presse et de grands groupes internationaux !

Qu’avez-vous retiré de positif de l’évènement ?

On s’est fait des contacts avec des distributeurs, on a eu des marques d’intérêts très fortes, ainsi que la confirmation que notre solution est adaptable à presque toutes les villes du monde. Sur le plan personnel, c’était très intense (notamment à cause du décalage horaire), on a un peu de temps le soir ou très tôt le matin pour souffler et travailler un peu ; les nuits sont courtes, les journées très longues. Mais on est super contents, heureux de notre expérience. L’état d’esprit est intéressant et bienveillant, les gens sont là pour travailler et se faire plaisir.

Même sur un petit stand, on sait se faire remarquer ! Franck est à gauche derrière le desk, à côté de Frédéric Pacotte, co-fondateur. Ils sont accompagnés de l’équipe MyBus.

Quel investissement cela a-t-il représenté ?

Pour exposer, on était cinq, ça a coûté plusieurs dizaines de milliers d’euros. Il faut y aller quand on est prêt, c’est-à-dire quand le produit est prototypé, pour valider l’appétence internationale. Au niveau du temps, il faut anticiper. Nous on a pris une agence de relation presse, il faut s’y prendre dès le mois d’août maximum pour être prêt le jour J.

Que faut-il faire pour optimiser son passage, avant, pendant et après ?

Il faut y aller au moins à quatre personnes, cela permet en parallèle du stand d’organiser des rendez-vous pendant l’évènement. C’est bien aussi d’anticiper des rendez-vous que l’on prend en amont. Et bien sûr, savoir parler et comprendre l’anglais !


Contacter Franck par mail
Voir le site web de MyBus


Pour en savoir plus :
le site officiel du CES Las Vegas 2018
la page du CES Unveiled 2018
la page de l’Eureka Park 2018
A noter que le CES Unveiled se déroule aussi à Paris !


Merci aux interviewés pour leur disponibilité

À propos de Véronique Jal

Ma ligne guide depuis 15 ans, c'est le management de projets collectifs à fort "sens ajouté" : les fromages AOP, les hébergements touristiques, la démarche d'attractivité d'une région... et aujourd'hui l'innovation territoriale via un média associatif Toulousaine d'origine, j'ai découvert et choisi l'Auvergne que mon parcours pro m'a amenée à connaître sous plein de facettes. J'adore cette activité qui nous permet d'être en situation permanente de découverte.