Acube est une association clermontoise animée par une communauté de bénévoles. Chacun propose ses sujets, la programmation se construit de manière collaborative autour d’un fil rouge : Son mode de fonctionnement est basé sur la pratique, l’expérimentation, … la prise en main de méthodes et outils intégrables à ses pratiques professionnelles. ACube propose donc une soirée par mois, à propos du CODEV ou de « L’Elément Humain » d’après Schutz. Et Le Connecteur vous raconte son expérience. Cette fois-ci, il s’agissait d’écouter un témoignage. Celui de Jean Christophe Guérin, ancien membre du COMEX Michelin, dont le propos est finalement très axé sur le respect des hommes et femmes dans l’entreprise.
Le défi du « et »
Pour faire rentrer son auditoire dans le sujet, JC Guerin lui demande de citer spontanément des marques qui font référence en matière de niveau de service au client. Les noms fusent : Toyota, Amazon, Lego, Ikéa, … Leurs point commun ? Elles ont développé une capacité à atteindre un ensemble de performances et de permanence de ces performances qui, a priori, pourraient sembler contradictoires ou difficiles à réaliser simultanément. Et elles font même plus en combinant plusieurs attributs essentiels à la fois. La barre est haute pour une concurrence qui ne parvient souvent à capitaliser que sur une seule capacité
Trois piliers majeurs
Inverser la pyramide
Structurer un système d’écoute du terrain
• Principe : La hiérarchie écoute le terrain, c’est-à-dire les problèmes que rencontrent les employés et les opérateurs au quotidien, et s’engage à les éliminer en prenant soin de chercher les causes racines.
Développer l’Autonomie et la responsabilité
L’expérience Michelin : les WIN cartes
Face à une montée en puissance de la concurrence internationale, JC Guerin, alors membre du COMEX, s’interroge avec ses collègues: comment embarquer l’ensemble des équipes – et ses talents – pour améliorer la performance de l’entreprise ? Ils ont tous des talents absolument pas utilisés dans un système très classique et très pyramidal que l’on retrouve dans la plupart des entreprises: la direction sait, impulse, innove, les opérateurs exécutent. En lançant la démarche d’excellence opérationnelle, on commence par changer radicalement de mindset et d’organisation.
Concrètement
- 5 usines pilotes, réparties dans le monde pour tester d’éventuels biais culturels (spoiler : il n’y en a pas)
- Un rendez vous quotidien instauré par le manager avec ses équipes pour écouter ses problèmes
- WIN cartes (WIN =What is Important Now)
- Tous les problèmes doivent être remontés : il n’y a pas de « petits » problèmes. Pour celui qui le subit, c’est un ‘caillou dans la chaussure’. Le fait d’affirmer que tous les problèmes méritent d’être traités et une forme de respect pour chaque individu et de refus de la condescendance
- Cartes vertes : les équipes l’utilisent pour informer le manager d’un problème qu’elles ont identifié mais qu’elles peuvent résoudre par elles-mêmes. C’est ‘juste’ une information pour la management.
- Cartes rouges : elles sont réservées aux problèmes pour lesquels elle a besoin d’aide de la hiérarchie (compétences, moyens, temps, etc.)
- Pour que cela fonctionne, il faut
- de la confiance et donc un engagement, une obligation de traiter le problème. Cela signifie qu’il doit soit le résoudre, soit fournir une réponse argumentée justifiant pourquoi le problème n’est pas traité immédiatement. Le fait d’avoir une réponse réfléchie et argumentée est crucial et crée le respect.
- de la transparence : le système permet de jouer la transparence en partageant les indicateurs et les problèmes. Cela génère de la confiance et permet aux équipes d’être plus ambitieuses dans la détection des problèmes.
- de la constance, contrairement aux attentes, la quantité de problèmes soulevés ne s’arrête jamais, car plus les gens sont exigeants, plus ils voient de problèmes à résoudre, c’est un cercle vertueux.
