Mercredi 22 Mars se tiendront les 4èmes Rencontres du tourisme métropolitain autour de l’affirmation « Vers un tourisme responsable ». Deux tables sont organisées: « Le tourisme durable, un levier de développement » et « Quand le tourisme durable s’impose dans le tourisme d’affaires ». L’occasion pour Le Connecteur de publier une interview de Vincent Garnier, le directeur de l’Office de Tourisme Clermont Auvergne Métropole, recueillie lors de la dernière édition du festival international du Carnet de Voyage, autour du même thème.
Concrètement, que peut faire un office de tourisme sur ces sujets ?
D’abord, nous-mêmes
Par exemple, notre site internet Clermont Auvergne Tourisme vient d’obtenir une certification RGAA, qui témoigne de son accessibilité aux personnes avec des difficultés visuelles. C’est un gros travail qui a été mené. Non seulement notre site internet permet d’accéder, quasi prioritairement, aux offres les plus vertueuses des acteurs socio-professionnels de la destination, mais il s’assure également d’être accessible par le plus grand nombre, y compris celles et ceux qui sont en situation de handicap.
Par ailleurs, Clermont Auvergne Tourisme vient également d’obtenir la certification ISO 20121, qui concerne un système de management responsable, appliquée aux activités événementielles et touristiques.
Enfin, nous contribuons également à la finalisation d’une charte tourisme responsable pour les acteurs de la filière tourisme d’affaire.
En développant l’offre pleine nature
Au niveau de l’activité touristique et de Clermont Auvergne Tourisme, la prise en compte des problématiques de responsabilité se traduit notamment par la structuration et la mise en avant de tout ce qui est lié à l’itinérance et aux activités de pleine nature. La randonnée pédestre, avec les chemins de montagne, qui aujourd’hui trouvent leur pleine expression sur notre territoire. Ou le vélo, avec la Grande Traversée du Massif Central, itinérance en VTT de près de 1400kms, ou la Via Allier, une vélo route de 455kms en bord d’Allier, en pleine structuration. Dans le même temps, aux côtés des aménagements, il y aura également une structuration au niveau de la marque et du label Accueil Vélo : un accompagnement autour de prestations de services offertes aux cyclistes qui choisiront notre destination.
Combiner tourisme, culture et Massif Central
Le projet de Capitale Européenne de la Culture 2028 est un rêve qui peut très bien se réaliser. L’ensemble des acteurs institutionnels et privés se mobilisent pour faire en sorte que ce rêve devienne réalité. Le cas échéant, il est certain que cela engendrera un certains nombre de conséquences auxquelles il faut se préparer. La première, fortement souhaitée, sera d’attirer un nombre important de personnes pour qu’ils découvrent notre destination, d’un point de vue culturel mais pas seulement.
La capacité d’accueil de notre territoire est très clairement, aujourd’hui, un des sujets du dossier de candidature. Ça se travaille, et ça se travaillera avec l’ensemble des professionnels. Je ne suis pas en train de dire qu’il faudra construire plus d’hôtels ou plus d’hébergements, je pense que le sujet n’est pas là. Il est plutôt dans la question de la mobilité au sein du Massif Central et de la gestion des flux, de manière à pouvoir irriguer sur l’ensemble du territoire.
C’est un formidable enjeu !
Je ne dis pas que c’est facile, mais le terrain de jeu que représente le Massif Central nous permettra de proposer des solutions originales, avec l’ambition qu’elles soient protectrices de l’environnement.
Développer la pleine nature
Le tourisme de loisirs ou le tourisme d’itinérance à vélo étaient une composante assez peu développée. Et puis il y a eu deux éléments déclencheurs. D’abord une prise de conscience politique de l’intérêt de cette pratique à des fins touristiques mais également à des fins de santé publique. Des investissements ont permis d’aménager des voies vertes et des itinéraires qualifiés. Aujourd’hui, il y a une offre suffisamment dense sur l’ensemble du territoire national et en Auvergne, qui rend visible et attractive cette pratique de loisir et d’itinérance. Le second élément déclencheur, c’est le vélo à assistance électrique. Il a permis d’étendre cette pratique à des gens qui ne sont pas des sportifs, qui ne pratiquent pas le vélo pour des raisons d’âge, de santé, de temps et qui peuvent désormais le faire pendant leur temps de loisir.
A vélo, un tempo différent
Le tourisme à vélo modifie profondément les comportements: le temps se ralentit, on est plus ouverts à la rencontre, on peut partir plus souvent, autour de chez soi…
Les politiques publiques investissent de plus en plus sur l’infrastructure et sur la structuration de services adaptés. Cela coche plusieurs cases vertueuses: c’est accessible à tous, cela génère des retombées économiques et peu d’impacts négatifs et enfin, c’est bénéfique en terme de santé.
L’instant carte blanche. Un rêve ?
Deux rêves ! Le premier bien sûr, c’est que l’on passe de la candidature au statut de Capitale Européenne de la Culture en 2028. Et le second, c’est que notre destination soit véritablement connue et reconnue comme exemplaire en matière de tourisme durable. De par son environnement naturel, elle l’est déjà.