Michel Dhôme travaille à l’Institut Pascal de Clermont-Ferrand. Il y est directeur de recherche et responsable du challenge 2 du projet I-site Cap 20-25. Il est également le directeur du laboratoire de recherche auvergnat IMobS3 – Initiative Mobility: Smart and Sustainable Solutions.
Pour rappel, un I-Site est un label d’excellence donné aux universités quand celles-ci valorisent la recherchent scientifiques afin de d’innover dans de nombreux domaines.
L’université Clermont Auvergne a reçu ce label en 2017 avec le projet Cap 20-25. L’objectif du Cap 20-25 est de contribuer à un mode de vie durable en utilisants les atouts d’un territoire.
Cap 20-25 a quatre challenges à relever :
- Les agro-systèmes durables dans un contexte de changement global.
- Systèmes et services innovants pour les transports et la production.
- La mobilité personnalisée comme facteur clé de la santé.
- Les risques naturels catastrophiques et la vulnérabilité socio-économique.
Les scientifiques du Labex IMobS3, mentionné plus haut, travaillent sur le challenge numéro 2 de Cap 20-25. Ils se concentrent sur la navette autonome, un petit véhicule trop peu connu mais qui pourrait devenir le futur des transports en commun.
IMobS3 : le seul laboratoire d’excellence en France sur le thème de la mobilité innovante.
Michel Dhôme, conférence Orbimob.
Le Labex IMobS3
Mis en place par l’Institut Pascal, les scientifiques d’IMobS3 travaillent sur la mise au point de systèmes d’aides à la conduite. Pour ce faire, le Labex se sert de la Plateforme Pavin.
C’est une plateforme « quasiment » unique au monde qui permet de travailler avec de petits véhicules électriques, dont les fameuses navettes autonomes. Ces expérimentations ont commencé en 2002.
La plateforme Pavin est un modèle de ville miniature avec des feux tricolores des rond-points, des passages piétons.
Michel Dhôme, conférence Orbimob.
Cette vidéo du CNRS en partenariat avec Le Monde montre l’utilisation de la navette autonome et l’utilisation de la plateforme Pavin pour les expériences d’IMobS3
Une des ambitions de l’Institut Pascal est la réduction du trafic dense dans les grands métropoles. En effet, la population mondiale est pour la plupart urbanisée et utilise de plus en plus un véhicule personnel pour se déplacer. Cette pratique provoque des embouteillages et la notion d’heure de pointe.
Pour y remédier, il serait judicieux de mettre en place des véhicules de partage et pourquoi pas des véhicules autonomes ? De grands groupes automobiles s’intéressent de près à ce sujet et développent déjà des systèmes autonomes dans des véhicules.
Navette autonome
IMobS3 utilisent les navettes autonomes construites par le groupe Ligier pour leurs recherches. Leur collaboration commence en 2008 avec la création du véhicule VIPA – Véhicule Individuel Public Autonome. D’ailleurs, le VIPA a fait bonne impression lors du mondial de l’automobile de 2010 et lors du Bibendum Challenge de 2011 à Berlin.
Par la suite, la navette est mise en situation dans différents endroits. Par exemple, les scientifiques d’IMobS3 ont mené une expérimentation de six mois au CHU d’Estaing de Clermont-Ferrand.
Enfin, le véhicule a été présenté une seconde fois au Bibendum Challenge de 2014 en Chine.
Technologie utilisée
Après avoir fait un travail sur l’agilité des navettes, les scientifiques d’IMobS3 sont maintenant capables de faire circuler la navette sur la Plateforme Pavin. Michel Dhôme nous rappelle que les dernières avancées scientifiques concernent l’évitement d’obstacles.
Les scientifiques se servent de l’intelligence artificielle – des réseaux de neurones sous forme de systèmes informatiques. Grâce à ces systèmes, la navette peut identifier les obstacle à l’aide d’un code couleur et d’images.
On lui demande d’identifier chaque pixel de l’image avec une couleur bleue si ça appartient à un véhicule, rose pour les trottoirs vert pour des arbres rouge si ce sont des piétons.
Michel Dhôme, conférence Orbimob.
Grâce à l’intelligence artificielle, la navette autonome peut maintenant distinguer les différents obstacles présents en ville grâce à des réseaux de neurones informatiques.
Le futur de la navette autonome
Pour le moment, ces navettes sont seulement utilisées dans des endroits fermés comme les sites industriels ou les aéroports et ne peut encore être introduite en ville à cause de la Convention de Vienne qui interdit la circulation de véhicule sans conducteur.
Ce qui représente un frein pour deux raisons majeures : le prix de la navette et le salaire d’un « groom ». Les communes préfèrent donc investir dans un bus ou autre moyen moins couteux.
Le question de l’utilisation de ces navettes en milieu périurbain se pose et des expériences sont aussi menées par IMobS3 : une sur le plateau de Gergovie et une dans l’Allier.