Evolutions, enjeux, perspectives…
Tristan Colombet – Directeur Général TURING 22 et DOMRAIDER
Toutes les entreprises n’étaient pas forcément prêtes pour le télétravail généralisé. Elle ont du franchir le cap dans un temps record.
Si dans l’avenir de plus en plus d’entreprises se rendent compte que finalement leur collaborateurs travaillent très bien en télétravail, cela va faire bouger les lignes et c’est une opportunités pour nos territoires.
Faustin Falcon – Directeur Général Pecheur.com
Si des initiatives ne sont pas prises, et que les leaders, les chefs d’entreprises n’amènent pas les gens avec eux pour changer les choses, le monde d’après sera le même ou encore pire qu’avant. Il faut aussi que les entrepreneurs, les vrais, ceux qui font, qui produisent se rapprochent des consommateurs.
Nous devons repenser la répartition de la valeur. Arrêter avec le concept du prix toujours plus bas et l’objectif numéro 1 de la levée des fonds.
Aujourd’hui ce que je reproche à la grande distribution au delà de la considération au niveau des prix, c’est qu’elle amène de la valeur ajoutée en distribuant les produit au plus grand nombre, mais ce qui est sûr c’est qu’elle enlève le sens en faisant cela. Je pense que notre combat c’est de remettre du sens dans l’économie réelle.
Guillaume Vorilhon – Co-fondateur woom.fr
Ce qui est assez dingue c’est que l’on est capable de tout arrêter, qu’on est capable de confiner la moitié de l’humanité et que ce n’est plus un problème d’argent. Ça tend à montrer que c’est plus une question de volonté quand on est au pied du mur. Le monde d’après, ce serait être un peu plus proactif, de ne pas se mettre les barrières d’avant crise. Ça serait cool de continuer à entendre les oiseaux à l’extérieur.
Le deuxième point c’est la solidarité qui s’est mise en place et qu’il nous faut conserver.
Enfin nous devons prendre conscience qu’il faut mettre une certaine éthique dans le marketing car on a le droit de chercher des clients, on a le droit de les séduire mais on n’a pas le droit de les prendre pour des imbéciles.
Sébastien Caux – Fondateur Uniswarm
Ce que j’aimerais voir évoluer c’est la prise de conscience que l’Europe a été complètement désindustrialisée et que l’on est dépendant des autres pour de nombreux secteurs clés. J’aimerais que l’Etat admette la situation et stoppe la lente et inexorable désindustrialisation de nos territoires.
Nadia Auclair – Présidente Carbiolice
On a beaucoup décrié le plastique, pourtant, cette crise nous rappelle qu’il est indispensable pour certaines protections sanitaires. Il y des usages uniques qui sont bénéfiques.Il faut qu’il y ait cette prise de conscience que le plastique peut être utile mais que c’est sa fin de vie que l’on doit résoudre. Certaines ONG et gouvernements sont peut-être un peu trop tombés dans la facilité avec l’enjeu de la disparition du plastique. Dans certains secteurs il est indispensable pour protéger des produits et des personnes. Notre rôle sera de conserver ces propriétés utiles en le rendant respectueux de l’environnement.
Et d’une manière plus générale nous avons pris conscience de notre dépendance et de la nécessité de la production locale et des circuits courts.
Anne Chauder – Directrice Générale Dômes Pharma
Je pense que produire localement c’est vraiment ce qui doit changer demain. Nous, on le fait déjà et on s’accroche pour continuer à le faire car notre industrie, elle, s’est beaucoup délocalisé au fil du temps. Cet acte d’engagement depuis quelques années se renforce et ça va probablement s’accompagner d’une lame de fond sur le local. On le voit sur la production de médicaments.
Quand vous êtes dépendant d’un pays lointain et que le risque c’est que des gens meurent en cas de défaut d’approvisionnement, il faut se poser les bonnes questions sur ce que notre pays doit impérativement continuer à produire. Il faut continuer à produire localement les biens de premières nécessités en intégrant aussi l’aspect environnemental dans la démarche.
Laurent Laporte – PDG Braincube
C’est une crise économique et financière importante avec probablement des changements profonds inéluctables que l’on n’a pas voulu mettre en place auparavant. L’agro-alimentaire qui reste essentielle pour la survie, va probablement se tourner vers des circuits plus courts.
Il y a d’autres industries dont la survie est compromise. Je pense à l’automobile J’imagine que la première chose que l’on fera en sortant de cette crise ce n’est pas d’aller changer de voiture. Surtout s’il y a moins de personnes qui se déplacent puisque l’on a tous découvert le « homeoffice ». Il peut y avoir des pans complets qui vont muter pour renaitre autrement dans un monde qui aura évolué.
De notre côté, on va avancer sur un nouvelle approche. Avant on travaillait sur la croissance en permanence, là, on va travailler sur un concept de croissance résiliante. C’est-à-dire, comment identifier les segments de marchés, les industries qui auront le plus de pérennité.
Je n’aime pas la finance spéculative et il va falloir un peu l’oublier au profit de la finance d’investissement notamment sur les enjeux de résilience et d’impact environnemental. C’est le bon moment de faire ça.
LA RÉSILIENCE, C’EST L’ART DE NAVIGUER DANS LES TORRENTS.
Boris Cyrulnik, Médecin, Psychanalyste, Psychiatre, Scientifique (1937 – )
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2/4 Comment le collectif se retrouve moteur en temps de crise ?
3/4 La crise est-elle une opportunité pour innover et se réinventer ?