Volcamp, retour sur la conférence des passionnés de tech, de dev. et de terroir avec Claude Dioudonnat

Volcamp, retour sur la conférence des passionnés de tech, de dev. et de terroir avec Claude  Dioudonnat

Claude Dioudonnat est notre voisin de cowork, à Coworkit. Il a trois écrans devant lui, il passe beaucoup de temps en visio et sur ses écrans, on ne voit que des lignes de code. Il est aussi très sujet au fou-rire, de ceux qui déclenchent le rire en cascade tout autour de lui. Et c’est avec cette bonne humeur légendaire qu’il a contribué à la création de l’association Geeks et Terroir, porteuse de l’événement Volcamp.

Au Connecteur, on aime bien ce genre d’événements qui mêle harmonieusement expertises pointues et convivialité, mais quand on s’y rend, on sent bien qu’on n’a pas tous les codes. Cette année, nous n’avons pas pu aller jeter un œil à la 3ème vraie édition de Volcamp (il y en a eu deux en ligne, en 2020 – lire notre article sur le lancement – et 2021). Nous avons donc demandé à Claude de nous raconter et de partager quelques unes de ses innombrables photos.

Claude, tu fais quoi dans la vie ?

Je suis développeur informatique, et je m’occupe aussi de tout ce qui est infrastructure de serveurs. Je déploie des applications.

Avant d’évoquer Volcamp, tu peux nous parler un peu de l’écosystème geek local ?

Clermont-Ferrand, c’est une ville où il y a plein d’activités, et c’est assez cool. Le premier « User Group »* c’est LavaJug, autour du langage Java . Un *User group : des communautés de tech, qui partagent l’usage d’un environnement/langage et qui sont motivées pour se retrouver en dehors de leur travail pour partager leurs expériences. L’idée, c’est d’échanger et de dire : « Moi, j’ai fait ça, ça marche comme ça ». Ça permet aussi de faire de la veille technique, car notre métier évolue beaucoup. Il y a plusieurs façons de faire de la veille : rester sur Twitter, lire des livres, aller à des conférences. L’avantage des conférences, c’est qu’on a des retours d’expérience, et on peut discuter.

Un écosystème Tech bien dense

LavaJug fait venir des speakers, parfois nationaux, c’est assez sympa. Ce sont des soirées de conférences ouvertes à tout le monde. Moi, je fais partie de Clermontech, on organise des « API Hours » avec des interventions de 15-30′ de speakers locaux sur un sujet spécifique. On a trois ou quatre speakers, et c’est aussi ouvert à tous. Et c’est sympa parce qu’il y en a plein qui se lancent pour la première fois. (Exemples de talks lors de la dernière, ça donne une idée ;  » 3615 Twitch, un bot sur Minitel ? », « SQLMesh transformation simple » et « CQS: Un principe simple pour améliorer son code »)

Après, on a aussi Datalover, qui est un autre User Group, qui parle plus de data. On a le Python User Group, qui parle de Python. On a le MTG, qui parle de Microsoft. On a aussi le futur Green Tech, où ils vont parler de tout ce qui est développement responsable (lancement le 26 novembre 24, avec un talk « Deviens le Green « Full-stack » Lantern ! »).

Il y a plein d’activités pour animer la communauté, tout au long de l’année. Des ‘User Groups’, il y en a un peu partout. Dans les grandes villes comme Paris, Lyon, mais aussi à Limoges, à Brest, à Nantes. Dès qu’il y a un pôle d’attractivité, souvent, il y a des passionnés qui se réunissent pour organiser ces groupes.
Il y a un vrai maillage, partout en France, et dans le monde. Et à Clermont, c’est plutôt bien ancré puisque certaines de ces associations ont plus de 10 ans. Il y a une émulation, de nouvelles assos se créent portées par des passionnés. Ce qui est plutôt sympa, c’est qu’il y a beaucoup d’entraide.

Comme quoi, l’image du développeur asocial, c’est complètement faux ?

Claude Dioudonnat: « En effet, je pense qu’on est loin de cette caricature. Je connais assez peu d’experts-comptables qui font des soirées comme ça sur leur temps libre. Donc non, penser que l’informatique, c’est pour les associables, je pense que c’est vraiment une fausse image ! »

Tu fais partie de ceux qui ont conçu et organisé le premier Volcamp. D’où vient l’idée ?

En fait, depuis longtemps, nous avions envie d’organiser une conférence nationale. Ça se fait dans beaucoup de villes. C’était une sorte d’Arlésienne : on voulait faire quelque chose à Clermont, mais ça restait au stade de projet. Et puis, d’autres personnes se sont manifestées avec la même envie, nous avons organisé une rencontre autour d’un repas, pour discuter et … l’association Geek et Terroir est née. Sa première action a été d’organiser Volcamp, pour avoir à Clermont-Ferrand cette conférence nationale, et faire briller Clermont au-delà des volcans.

Les membres fondateurs de Geek et Terroir sont-ils issus des différentes associations dont nous avons parlé ?

Oui, pour certains mais pas seulement. Nous avons été rejoints par des personnes de chez Michelin, Limagrain, Accenture, Agaétis … Ce sont souvent des gens qui ont commencé dans la technique mais qui sont maintenant managers. Ils ont toujours un pied dans la technique, ou ils gèrent des équipes de développeurs. Mais ils sont tous dans la technique, d’une manière ou d’une autre

L’idée au départ, c’était de planter un drapeau sur Clermont ?

Oui, on voyait qu’il y avait des conférences un peu partout. On s’est dit qu’avoir une conférence locale éviterait aux gens de devoir aller à Lyon, Paris, ou Nantes. Beaucoup de ceux qui viennent à Volcamp sont locaux, et ça leur évite de faire trois heures de trajet. C’était aussi pour montrer ce qui se fait à Clermont, car c’est une ville qui bouge bien. On aime bien rappeler que l’informatique est née à Clermont avec la Pascaline.

On a ce côté un peu chauvin. On est les Auvergnats, on a résisté à Jules César ! Et puis, on voulait aussi montrer ce qu’on fait à Clermont, tout en mettant en avant le terroir. À chaque édition, on fait de la truffade, de l’aligot, et on sert des plateaux de fromage avec du Saint-Nectaire. On mise aussi sur la bouffe pour attirer les gens, et ça marche bien !

Volcamp en quelques mots

Volcamp, ce sont deux journées denses organisées à Hall 32. Chaque année, 4 formats sont proposés, citons le programme:

  • Des keynotes: « Un sujet qui reflète l’univers des métiers de l’informatique au sens large. »
  • Des REX: Un Retour d’Expérience d’une situation concrète vécue où la mise en place d’un changement technique ou méthodologique a été un franc succès ou un lamentable échec.
  • Des workshops : Un atelier pour apprendre par la pratique au travers d’un sujet concret.
  • Des lightnings : Un format court et efficace pour partager de manière claire et rapide une découverte ou faire passer un message.
  • Et des soirées,…

Deux keynotes et 57 autres formats, un gros gros programme ! Le tout structuré autour de 7 thèmes : Langage & Frameworks, BigData & AI, Web & Mobile, Archi, Perf et Sécu, DevOps & Cloud, UX/UI et Découverte.

Quelques titres pour donner une idée: « Lego Flow Game – le Waterfall, le Scrum et le Kanban tu différencieras ! »,  » Et si on soulevait la cape de Keycloak », « J’aime pas Helm », « Je malmène ta prod en direct avec 15 failles de sécu » … Si vous comprenez tout, c’est que vous devez être à la prochaine édition de Volcamp, mi octobre en général.

Claude Doudionnat. « Concernant le format, on s’est basés sur ce qui se fait déjà ailleurs, des conférences avec plusieurs speakers en parallèle, des appels à speakers en amont, et la vente de billets. Mais nous avons des retours assez sympas:  les gens aiment bien la dimension « petite conférence » (la jauge est à 600 personnes), plus humaine que les grands événements de 3000 ou 5000 personnes. On essaie de garder un côté convivial avec des pauses assez longues pour que les gens puissent discuter. C’est un retour qu’on aime bien avoir et qu’on veut garder. »

Qui porte l’organisation derrière « Geek et terroir » ?

Nous sommes une vingtaine. Ce qui est assez spécifique à notre asso, c’est qu’on fait tout nous-mêmes. Beaucoup d’autres conférences font appel à des bénévoles externes, mais nous, on s’occupe de tout, de la communication à la logistique, la recherche de sponsors, la gestion des finances, la vente des billets, tout. Sauf pour la truffade, bien sûr, ça, c’est un traiteur qui s’en occupe et c’est mieux ! On a aussi un partenariat avec le lieu, Hall 32, donc ça aide pour la partie logistique.

Grâce aux sponsors qui financent une partie, et à la vente des billets (90 € pour les deux jours, ce qui est relativement abordable par rapport à d’autres conférences), l’événement est équilibré. L’idée, c’est que ça couvre les repas des speakers, et tout le reste est financé par les sponsors.

En langage vulgarisé, quels sont les sujets qui passionnent les geeks en ce moment ?

Évidemment, il y a un gros intérêt pour l’intelligence artificielle, mais nous, on essaie de ne pas trop en faire, parce qu’il y a déjà beaucoup de conférences sur ce sujet, il y a des speakers qui font le tour de France avec leur talks, nous n’avons pas envie de cette impression de « rediffusion ». Et puis les développeurs se sentent encore loin de tout ça au quotidien. Nous, on préfère rester sur des sujets plus concrets pour notre communauté, plus techniques, comme les dernières technologies en JavaScript ou comment déployer des applications sur Kubernetes. (Un outil pour déployer des applications en vogue en ce moment.). On parle aussi de microservices, de bonnes pratiques en développement, et de gestion d’équipes. Ce sont des sujets très variés, mais il y a toujours quelque chose qui intéresse un développeur.

Y-a-il un thème qui colore particulièrement la programmation d’une édition de Volcamp par rapport à une autre ?

Au contraire, c’est assez éclectique. On fonctionne par appels à conférences ouverts sur la plateforme hall.io, les speakers proposent leurs sujets, et une commission les lit, les classe et les programme. On essaie aussi de favoriser les speakers locaux et ceux qui n’ont jamais pris la parole, pour éviter l’effet de rediffusion. Effectivement, on a de plus en plus de propositions.

Et le bilan de cette édition, en quelques mots ?

Claude Dioudonnat « Un bilan satisfaisant: tous les billets ont été vendus. Il y a toujours du monde, et on a de très bons retours sur la qualité des conférences et sur l’ambiance conviviale. C’est devenu une tradition de se retrouver sur Volcamp. On organise une soirée des speakers pour les remercier de leur participation et une autre soirée officielle, un de nos objectifs est d’améliorer encore ces temps festifs mais qui sont ceux où les discussions et les rencontres ont lieu, c’est important. Et puis, dans l’association, chacun peut venir avec ses envies et essayer de les mettre en œuvre. Cette année, on a lancé Volcamp for Kids, avec des ateliers de programmation pour les enfants ».

On a envie de continuer tant que les gens viendront. C’était super, et on veut continuer dans cette voie. Et personnellement, j’aime bien ce côté collectif et événementiel. Sur Volcamp, je m’occupe des captations: ça m’a toujours intéressé, Volcamp me permet de tester et d’apprendre. Et enfin, ça fait presque 10 ans que je suis dans ce monde la tech, je me dis que c’est bien d’y participer et d’en être acteur.

 

 

À propos de Véronique Jal

Ma ligne guide depuis 15 ans, c'est le management de projets collectifs à fort "sens ajouté" : les fromages AOP, les hébergements touristiques, la démarche d'attractivité d'une région... et aujourd'hui l'innovation territoriale via un média associatif Toulousaine d'origine, j'ai découvert et choisi l'Auvergne que mon parcours pro m'a amenée à connaître sous plein de facettes. J'adore cette activité qui nous permet d'être en situation permanente de découverte.