Entreprendre dans la filière musicale et les musiques actuelles – le point sur les dispositifs de soutien 

Entreprendre dans la filière musicale et les musiques actuelles – le point sur les dispositifs de soutien 

Avertissement : Les structures et dispositifs qui soutiennent l’entrepreneuriat dans la filière musicale évoluent au cours du temps. Pensez à contacter les organismes mentionnés directement pour plus d’informations valides. 

Vous connaissiez le MaMA, le marché des musiques actuelles de Paris ? Le MIMA est sa version Auvergne-Rhône-Alpes ! Pour son 10ème anniversaire, le MIMA réunissait les professionnels de la filière musicale en Auvergne pour décoder les dispositifs d’accompagnements et de soutien existants. 
Aux côtés de Franck Zimmerman de Clermont Auvergne Métropole, de Flore Brasquies de la Ville de Clermont-Ferrand, de François Audigier de la Pépinière de mai et de Romain Barthomeuf, de Grand Bureau, Romain Bard (du Damier) décodaient l’écosystème et l’entrepreneuriat dans le secteur musical.


Acteurs et dispositifs à connaître 

Les acteurs publics – financeurs et soutiens 

Métropole et Ville s’accordent sur leurs objectifs pour répartir les budgets dans des structures stratégiques. Ils financent les lieux majeurs du développement musical de Clermont-Ferrand et de sa périphérie. 
Leur mission est différente mais complémentaire. La Ville a vocation à soutenir la diffusion (avec une enveloppe de 600 mille euros à la Coopérative de Mai par exemple), tandis que la Métropole s’axe sur le développement des groupes.


Clermont-Auvergne Métropole 

Financement direct

Pour soutenir l’entrepreneuriat dans la filière musicale, la Métropole déploie trois dispositifs financiers en fonction de la maturité des projets financés.
1000€ – Pour les groupes émergents en marge qui souhaitent financer un concert, la création d’une maquette, un enregistrement en studio, une post-production, etc.
3000€ – Pour le développement de groupes qui possèdent déjà un répertoire : production à plus large échelle, tournées, etc.
Pour les projets collectifs entre plusieurs groupes ou portant sur plusieurs sujets une troisième enveloppe est mise en place.


Financement indirect, par l’intermédiaire des lieux d’accompagnement

La Métropole délègue aussi une partie du soutien aux artistes locaux de la filière musicale à des structures spécialisées telles que : La Coopérative de Mai, Le Tremplin ou encore la Baie des Singes.

  • Les « Renc’arts Studieux » du Sémaphore accompagnent chaque année 3 groupes ou artistes de l’ex-région Auvergne. La condition est de reposer sur des textes en français, et ce, quel que soit le style musical.


Financement indirect, par l’intermédiaire des lieux de répétitions

Face au constat de l’inexistence de salles de répétitions dans la ville et ses alentours, en 2006, les collectivités actent la construction de plusieurs lieux dédiés aux arts dont la musique. À Clermont-Ferrand on compte par exemple : Le Comptoir des sons (Clermont), Le Tremplin (Beaumont), La Vague (Gerzat), Le Caméléon (Pont-du-Château), les imagO de Cébazat et de Croix-de-Neyrat, etc. Toutes ces structures proposent de la location de salles de répétitions pour soutenir l’entrepreneuriat dans la filière musicale. Pour plus d’informations, consultez le site de la métropole


Financement indirect, par l’intermédiaire du GIP

Le GIP Café Culture est à la fois une plateforme pour faciliter les déclarations d’embauche auprès du GUSO (Guichet unique du spectacle occasionnel) et une aide financière. L’État participe à hauteur de 640€ dès que le salaire dépasse les 715€ brut. Le dispositif est national mais nécessite une mise en place active par les collectivités. Dans le Puy-de-Dôme le dispositif est promu et valorisé par la Métropole de Clermont.


Ville de Clermont-Ferrand 

Financement indirect, par l’intermédiaire des lieux de production/diffusion 

Les structures financées par la ville ont pour devoir d’accompagner la diffusion et la production des artistes locaux. Parmi elles : La Raymonde (ancien Raymond Bar), Coopérative de Mai, les festivals Jazz en tête, Musiques démesurées et EuropaVox. 

  • Le Comptoir des sons vous aide à enregistrer et mixer une piste pour un tarif de 90€ pour 20h de travail. Un prix possible grâce au financement d’un poste par la ville.
  • Le Lieu-dit se veut espace qui croise diffusion, formations et espace de rencontre. C’est aussi 500m2 dont une partie est dédiée à la musique. Attention, le Lieu-dit est régi par une gouvernance participative. La mise en place de projet peut parfois prendre du temps !




Les acteurs associatifs – accompagnement et professionnalisation

Grand Bureau – Robin Barthomeuf

Grand Bureau, c’est un réseau d’environ 160 adhérents allant de la création jusqu’à la diffusion : artistes, collectifs, salles de concerts, festivals, organisateur·ices et producteur·ices de spectacle, labels, éditeur·ices, producteur·ices phonographique, etc. Ce sont aussi 5 salariés permanents qui développent et accompagnent les membres du réseau.
L’association encourage la coopération entre les acteurs de la filière musicale via des événements collectifs et des outils collaboratifs.

Un site ressource

Grand Bureau se veut réseau régional de la filière musicale.
A l’image de l’association, le site web de la structure rassemble de nombreuses ressources numériques pour comprendre la filière musicale et ses acteurs à l’échelle de notre région : 

  • Un répertoire des actions d’accompagnement présente les dispositifs et structures soutiens à l’entrepreneuriat dans la filière musicale.
  • Un répertoire d’intervenants recense les contacts de personnes ou collectifs connus de la structure L’objectif est de faciliter les collaborations pour une création musicale, un enregistrement etc.
  • Un répertoire des artistes émergents de la région, permet aussi aux jeunes créateurs d’être recensés et visibilisés auprès des programmateurs qui ont un libre accès à cette ressource.
  • Des portraits d’acteurs qui composent la filière pour comprendre leur travail, enjeux et temporalités

Des opportunités de se produire

Grand Bureau développe des partenariats avec son réseau pour permettre aux artistes de se produire sur scène. Dans ce cadre, ils proposent 3 dispositifs :

  • AURAGE ! – Trois artistes sélectionnés pour se produire lors des showcases du MaMA. L’objectif est de se produire dans un événement musical majeur et d’étendre son réseau, de programmer de prochaines dates ou de signer avec un label, un éditeur ou un booker.
  • Open Tour – Circulation régionale d’artistes avec une visée pédagogique, en partenariat avec des conservatoires et des lieux de diffusion. Une expérimentation récente inclut une rémunération des artistes grâce à un soutien de l’ADAMI (Organisme de gestion collective des droits des artistes-interprètes).
  • Accompagnement pour se préparer aux iNOUïS du Printemps de Bourges – des conseils individuels, une mise en valeur dans le réseau et la possibilité d’une aide financière pour préparer les auditions.

Un vecteur de rencontres 

Faire réseau est aussi une question de rencontres et Grand Bureau en est bien conscient.
Afin de permettre l’échange, le débat et un partage des dernières actualités, Grand Bureau organise de nombreux temps de rencontres. C’est l’occasion pour les jeunes artistes de rencontrer les professionnels de la filière musicale.

  • SONAR (Sonder et Observer les Nouveautés en Auvergne-Rhône-Alpes), se sont des événements départementaux annuels pour échanger des actualités, partager les découvertes et sonder les dispositifs existants
  • Grand Boucan est un rendez-vous annuel plus convivial à l’image du MiMA qui rassemble des partenaires institutionnels et professionnels autour d’ateliers, tables rondes, stands. Le lieu change chaque année !

Cette communauté d’adhérents devient la force première de Grand Bureau. Elle lui permet d’être reconnue par les acteurs publics et associatifs du territoire. L’association est alors le porte-parole du collectif. 


La Pépinière de Mai – François Audigier

Structure interne rattachée à la Coopérative de Mai (Scène des Musiques Actuelles de Clermont-Ferrand), elle accompagne les artistes émergents de tout genre et âge. L’objectif est de leur permettre de se produire et de se créer un réseau.
Pour accompagner l’entrepreneuriat dans la filière musicale, la Pépinière de Mai met en place plusieurs dispositifs. L’accompagnement peut se faire de manière ponctuelle ou sur une durée plus longue en fonction des besoins. Pour plus de renseignements, la pépinière organise des “jeudis thématiques” pour présenter les actions et dispositifs à venir.

Dispositifs d’accompagnements internes

  • Showcase club – présenter sa musique au public.
    Cinq fois par an, 6 groupes repérés se produisent sur scène gratuitement. Trois showcases rythment les mois de septembre, octobre et novembre stratégiquement pour l’arrivée des sélections des Inouïs du printemps de Bourges. 
  • Premières parties de concert, 140 fois par an.
    20-30 minutes pour jouer sur scène avant le concert d’un artiste plus connu. Le dispositif est réservé aux artistes repérés par la Pépinière de Mai, n’hésitez pas à aller à leur rencontre. 
  • Quelques résidences. Le prêt d’une salle et de matériel pour préparer une mise en scène ou essayer une nouvelle création dans des conditions de concert. La Pépinière en organise de manière ponctuelle au vu de son programme chargé.
  • Quelques releases. Des campagnes de promotion pour la sortie d’album d’un artiste accompagné. Ces événements qui sont l’occasion d’inviter des professionnels pour faire connaître l’artiste se font plus rares depuis le développement du Lieu-dit.
  • Des bureaux de coworking pour des artistes plus accomplis.


Dispositifs régionaux et nationaux 

  • Les Inouïs du printemps de Bourges. François Audigier, responsable de l’accompagnement artistique de la Pépinière de Mai fait partie du jury de l’antenne Auvergne des Inouïs. Cette position lui accorde la possibilité de valoriser un ou deux groupes lors des présélections. Il en va de même pour Grégoire Potin, son alter égo lyonnais de l’Épicerie Moderne (salle de concert).
  • Le MaMA. De même que pour les Inouïs, les membres connus des organisateurs du MaMA ont parfois la possibilité d’introduire un groupe par an. 


De nombreux autres dispositifs régionaux

  • Buzz Booster Auvergne-Rhône-Alpes. La scène majeure annuelle pour les rappeuses et rappeurs de la région. Buzz Booster est un festival concours, il s’agit de passer les étapes régionales et de s’illustrer par sa musique pour atteindre la finale nationale. 
  • Bizarre – Dispositifs de repérage AURA
  • Et toutes les salles de concert, leurs showcases et les premières parties de concerts

Pour rappel : Les Inouïs du printemps de Bourges et le MaMA sont aussi deux scènes majeures !
Pour découvrir le tissu foisonnant de l’entrepreneuriat en Auvergne par-delà la filière musicale nous avons recensé les dispositifs et structures existantes dans une cartographie et un guide détaillé. N’hésitez pas à les consultés pour plus d’informations. Et si vous préférez le format vidéo, nous travaillons actuellement à l’adaptation du guide !


Un dernier conseil de Robin Barthomeuf ? 

Aller rencontrer les structures du secteur musical ! Pas pour leur présenter votre projet actuel mais pour comprendre leurs enjeux, leur calendrier, leurs financements, comment ils fonctionnent et les rencontrer tout simplement.
Entre artistes, soyez prescripteurs l’un de l’autre ! Vous serez probablement connus parce qu’on aura parlé de vous alors rendez la pareille et parlez des personnes et artistes que vous appréciez.


Vous ne savez pas qui contacter ? Voici cinq contacts !

Romain Bard – Chargé d’accompagnement entreprises – LE DAMIER
Robin Barthomeuf – Chargé de mission accompagnement – Grand Bureau.
François Audigier – Responsable de l’accompagnement artistique – Pépinière de mai & Antenne Auvergne des Inouïs du Printemps de Bourges.
Franck Zimmermann – Chef du service musique image et partenariats – Clermont Auvergne Métropole.
Flore Brasquies – Responsable du service Musique et Communs – Ville de Clermont-Ferrand.