Alicia BK. Une personne inspirante qui n’a pas hésité à se lancer pour sa passion, la photographie. Elle a décidé d’allier cet art avec une approche holistique pour aider les personnes à reprendre confiance en elles et les aider dans leur parcours de guérison. À travers ses œuvres, elle va imaginer des scènes dans un registre symbolique pour extérioriser des émotions ou transmettre des moments forts de la vie (mariage, maladie, deuil etc…) Même si la vie l’a par moments écartée de son hobby, elle met aujourd’hui un point d’honneur à tout faire pour en vivre et s’est lancée, début janvier, dans cette activité à plein temps dans le Puy-de-Dôme.
Un début de parcours plein d’interrogations
Née à Nice, elle vit en Haute-Loire jusqu’à son bac. Après quelque temps de questionnement, elle s’oriente vers un bac STG (Baccalauréat sciences et technologies du management et de la gestion). Ayant en tête de devenir éducatrice spécialisée mais ne sentant pas assez mature elle s’oriente plutôt vers des études de psychologie à Clermont-Ferrand qu’elle lâche assez rapidement.
Après une volonté de faire un BTS dans le social, elle réussit finalement le concours d’éducatrice spécialisée à l’ITSRA. Diplômée, elle exerce son métier à Lyon. N’étant pas vraiment épanouie dans ce qu’elle fait, malgré son amour du métier, son hypersensibilité la rattrape. Ne se sentant pas à sa place elle décide de démissionner au bout de deux ans pour exercer sa vraie passion, la photo. Cela la pousse à travailler sur sa confiance en soi.
« J’ai un gros manque de confiance à la base, qui commence à se travailler au fil des années. Je pense que je suis allée dans le social parce que c’était un métier classique, on va dire. J’avais quelques exemples autour de moi et j’avais besoin de sens, ça avait du sens et tout, mais ce n’était pas mon envie à moi. »
Un parcours entrepreneurial semé d’embûches
Elle décide de prendre une année de césure pour apprendre la photographie. Alicia crée en parallèle son entreprise et garde de temps à autre des enfants.
Voulant suivre son conjoint, elle déménage à Toulouse. Son ambition ? Mêler ses deux passions en une, la photographie et le social. Comment ? En mettant en scène de façon imagée et symbolique des moments de vie, bons ou mauvais dans le but d’extérioriser et de mettre des images sur des souvenirs. Malheureusement, après un deuxième déménagement dans la Creuse, le Covid pointe le bout de son nez. Le projet ne se concrétise pas et elle décide de travailler à temps partiel en attendant de pouvoir donner vie à son projet.
Vivre de sa passion, pour s’épanouir et transmettre
Un événement tragique va relancer son rêve. Faisant face à un burnout en 2023, elle perd, dans une période très courte, ses deux parents. Elle tombe également enceinte dans la même période.
Ces bouleversements lui font prendre conscience de la brièveté de la vie. Ayant toujours pratiqué la photo par passion, celle-ci est un fil rouge dans sa vie. En effet, la photographie lui permet de se rapprocher des personnes qu’elle aime et qui ne sont plus là. Que ce soit en ayant des photos des personnes aimées ou en se remémorant les bons moments. Cette vocation a pour elle, également, une utilité précieuse, transmettre. Notamment à sa fille pour qu’elle puisse se rappeler de sa famille et des souvenirs qui ont jonché sa vie.
« En fait, quand je prends des photos aussi de ma fille et des moments importants de mes amis, de ma famille, je vois comment les gens sont heureux d’avoir des souvenirs, des moments importants. En fait, je pense que c’est ce qui caractérise aussi mon travail, cette partie autour de la mémoire, de l’héritage, du souvenir, de quelle trace on laisse. »
Depuis janvier 2025, elle s’est complètement jetée à l’eau et travaille désormais à plein temps pour son activité.
Photographie, l’art de raconter une histoire pour guérir
La photographie est avant tout pour elle un moyen de se reconnecter à son histoire. Ses œuvres lui permettent d’extérioriser ses émotions tout en mettant en image les épreuves auxquelles elle a été confrontée notamment par l’autoportrait.
C’est exactement ce qu’elle propose aux personnes qui viennent la voir. Ces photos deviennent dès lors des outils précieux. Que ce soit pour se reconnecter à son histoire, pour prendre confiance en soi, se sentir bien dans son corps ou bien tenter de guérir de certaines blessures de la vie. Son art n’est pas à visée thérapeutique mais peut apporter une contribution non négligeable en plus d’un parcours de soin classique.
source : Alicia BK
Ces mises en scène oniriques invitent à l’introspection sur soi-même. Ainsi, son travail commence bien avant d’être derrière l’appareil photo. Elle apprend à connaître la personne, l’histoire que celle-ci veut raconter pour tenter de la matérialiser le mieux possible dans un décor souvent symbolique. Son objectif est d’apaiser les gens via son art et d’essayer de leur donner de la joie.
« Je pense que ce qui me rend le plus fière, c’est quand les gens me partagent le bien que les images que j’ai faites pour eux leur procurent. »
Au-delà, son art est ouvertement engagé. Celui-ci s’adresse particulièrement aux femmes et a pour but d’ouvrir les discussions. De montrer que le physique n’est pas normatif et se rapprocher d’une vision holistique. Elle tente à travers son objectif de mettre en lumière les épreuves que ces femmes ont traversées et qui ont été pendant des années réduites au silence. Dans son travail, l’être humain fait partie d’un tout dans la nature, et celle-ci est très présente dans ses œuvres.
Un regard bienveillant sur son parcours
Alicia a un seul regret, ne pas avoir commencé plus tôt. Que son manque de confiance en elle lui ait fait perdre du temps. Mais en même temps, elle garde un regard humble sur son parcours et voit celui-ci comme instructif. Pourquoi ? Parce qu’elle ne serait pas la photographe qu’elle est aujourd’hui sans ces années de construction.
Maintenant, son seul rêve est simple : vivre de ce qu’elle aime. D’ailleurs, sa vision de la réussite n’est pas cantonnée à l’argent mais à l’épanouissement. D’avoir l’équilibre qu’il faut entre sa vie professionnelle et personnelle. Parce que celle-ci passe vite.
Alicia nous montre qu’il est important de capturer l’essentiel, de vivre en suivant ses rêves. Que le travail n’est pas une finalité en soi et qu’il est tout à fait possible de réaliser ses souhaits quand on s’en donne les moyens.