Le militant écologiste, poète, réalisateur et écrivain Cyril Dion a partagé un temps d’échanges à la Librairie Les Volcans de Clermont-Ferrand, autour des enjeux écologiques. Accompagné par Magali Chouvion, Le lauréat du meilleur documentaire de 2016 avec « Demain », a concentré son intervention autour de la conciliation entre les milieux urbains et la nature.
Agir pour la biodiversité en ville
Pour Cyril Dion, même si certaines choses sont inévitables, on peut agir pour mieux y faire face. En ville, il faut avant tout tenter de limiter les îlots de chaleur urbains. Cela passe par la « revégétalisation », que ce soit en plantant des arbres ou en développant des jardins nourriciers sur les toits des immeubles par exemple. Grâce à cette production de proximité, on peut limiter ainsi le transport de marchandises. D’ailleurs, que ce soit en logistique ou pour les déplacements individuels, il est indispensable de développer des mobilités plus durables. De privilégier les déplacements à vélo ou à pied par exemple.
Mieux connaître ses voisins
Mieux connaître notre écosystème est essentiel pour développer une fibre écologique. En ville, on ne s’intéresse pas toujours à nos voisins que sont les animaux. Par exemple, notre méconnaissance des oiseaux et des plantes qui nous entourent, nous amène à les classer de façon binaire : utiles ou non pour nous, êtres humains. Une vision toujours très opportuniste et très centrée sur les besoins des humains et non des écosystèmes.
L’Homme, dans les sociétés occidentales, se considère comme le responsable de la gestion de cette biodiversité. C’est donc à lui de créer les conditions pour permettre à la nature et au vivant de réinvestir les villes.
Et passer par une meilleure cohésion sociale
Une transition de cette ampleur ne peut se faire sur la base de comportements individuels. La coopération est absolument nécessaire. Avec la densification de la ville pour éviter l’étalement urbain, la construction de logements collectifs est une opportunité pour créer de nouveaux liens. Car, pour résoudre les problèmes environnementaux, on doit d’abord s’attaquer aux difficultés sociales.
Même s’il existe une force d’inertie face au changement, des initiatives positives rencontrent un franc succès. Les concours pour réduire les consommations carbone ou le développement de jardins collectifs sont autant de dynamiques qu’il faut encourager et multiplier.
Des actions déjà mises en place
Deux structures étaient co-organisatrices de cette rencontre. “Ville & Aménagement Durable” (VAD), un centre d’échanges, mettant en relation 2 000 professionnels (en Auvergne Rhône-Alpes) ayant pour ambition de rendre les villes plus soutenables et de développer une agriculture urbaine et “Énergie d’ici”, un groupement de producteurs qui vise à proposer une énergie en circuit court.