Le mal du siècle. C’est comme ça qu’on pourrait définir ce flux constant et permanent d’information. Les réseaux sociaux, les médias en ligne, en papier, à la télé. Comment faire avec ces millions d’informations à la seconde pour réussir à trouver les plus pertinentes, tout en différenciant les vraies des fausses ? Cette problématique, des plus présentes à notre époque, trouve en partie sa solution dans l’éducation aux médias et à l’information (EMI).
Le média, un sujet d’étude essentiel
Ce dispositif porte bien son nom, il éduque le public aux médias. Très général, celui-ci repose sur une volonté de développer la compréhension de ce domaine auprès du grand public. Cela passe dès lors par la découverte du métier de journaliste (déontologie, sources …), par l’instruction au fact-checking (vérifier la véracité d’une information), tout en passant par un enseignement moral et civique sur l’importance de l’information pour une société démocratique. Ceci étant dit, ce n’est qu’une simple esquisse des sujets possibles. Il en existe de nombreux autres pouvant être traités sous différents angles, en fonction de l’intervenant.
Des acteurs de l’EMI aux profils diversifiés
Les acteurs concernés par la mise en place de l’EMI sont nombreux et ne concernent pas exclusivement les journalistes. Il est intéressant de voir qu’on peut également retrouver plusieurs profils. Des professeurs documentalistes, des médias associatifs, des formateurs spécialisés dans ce domaine ou bien des auto-entrepreneurs. Les profils sont variés et toute personne qui a une connaissance suffisante des médias peut participer à cette nouvelle discipline en construction. Le public aussi est hétéroclite.
En effet, ces enseignements ne sont pas dispensés qu’au sein des établissements scolaires. Des ateliers sont également mis en place dans les médiathèques, les maisons de retraite, les structures d’éducation à la jeunesse, des associations et bien d’autres. Tous les individus peuvent être concernés par l’EMI. Essentiel dans un monde où la massification de l’information est la norme, de nombreuses organisations se sont emparées du concept. Par exemple, on retrouve le Centre de Liaison de l’Enseignement et des Médias d’Information (CLEMI). Celui-ci soutient et organise l’EMI dans les établissements scolaires. On retrouve aussi le Ministère de la Culture dans les médiathèques et bibliothèques. L’ARCOM sur les questions de représentativité des médias français à la télévision.
L’EMI, une discipline qui ne manque pas d’opportunités
Mais quelle plus-value apporte l’EMI aux professionnels des médias ? En s’impliquant dans l’éducation aux médias et à l’information (EMI), les journalistes peuvent élargir leurs compétences, toucher de nouveaux publics et également diversifier leurs sources de revenus. Face à la précarisation de ce secteur, l’EMI offre un bon moyen de renforcer son indépendance financière, que ce soit en tant que média mais aussi en tant que journaliste.
Au-delà de l’aspect financier, l’importance du dispositif est aussi morale. En effet, la désinformation est de plus en plus présente, et ne semble pas prête à suivre le chemin inverse (ne pas oublier Meta et X). Il est essentiel, pour sauvegarder nos sociétés mais aussi pour la liberté de la presse, de permettre à tous d’avoir accès à une information libre et vérifiée. Pour cela, pas de miracle, il faut éduquer le plus grand nombre.