Depuis son lancement, le Parcours Avenir Montagne, initié par la Fabrique des transitions et l’ANCT, accompagne les territoires de moyenne montagne dans leur transition écologique et sociale. Au travers d’un programme séquencé autour de séances d’acquisition de connaissances, de diagnostic, d’échanges entre pairs… En s’appuyant sur les retours d’expériences de ces territoires pilotes, ce parcours révèle l’impact concret des initiatives entreprises, ancrées dans le quotidien de ces régions. Lire l’article consacré à l’explication de la démarche.
Éveiller une prise de conscience collective
Pour les territoires pilotes du parcours Avenir Montagnes, la première étape du parcours a été de prendre du recul sur les défis communs. Camille Zieger, Premier Adjoint de Sarrebourg, souligne l’importance de cette réflexion partagée. « La démarche de diagnostic permet de se comprendre et de poser les bases d’une coopération. » Dans le PETR Causses et Cévennes, Sylvie Pavlista explique que l’analyse partagée, effectuée devant des habitants, a permis de réunir élus, agents et citoyens autour d’une vision commune. « Un diagnostic honnête, où l’on reconnaît ne pas savoir faire, a créé une dynamique de sincérité et de coopération. » Cette approche sensible dépasse la simple analyse chiffrée. Elle a également révélé des aspirations similaires dans d’autres territoires, comme l’Espace Nordique Jurassien. Les discussions ont rétabli le dialogue entre socioprofessionnels et élus autour de projets concrets.
Les effets concrets sur les pratiques locales
Chaque territoire pilote du parcours Avenir Montagnes a engagé des actions adaptées aux enjeux spécifiques de son environnement. Dans la Communauté de Communes Cœur de Chartreuse, confrontée à la gestion difficile de la station de ski Saint-Pierre de Chartreuse, un diagnostic a été l’élément déclencheur pour engager les socioprofessionnels dans une réflexion élargie. Anne Lenfant, Présidente de la communauté, souligne que cette implication a permis de trouver des solutions autrement controversées. « Quand ce sont les socioprofessionnels eux-mêmes qui proposent, cela passe beaucoup mieux. »
Une dynamique de coopération
Cette dynamique de coopération se retrouve dans le Jura, où Bellefontaine est devenue un site pilote pour tester des approches plus durables. Et ce, en intégrant les besoins locaux au développement touristique. Chloé Bourdil, chef de projet au PETR Ariège, témoigne également de l’effet concret du parcours, ayant permis d’organiser des actions pratiques. « Nous nous mobilisons pour tester des approches en médiation et sensibilisation, notamment avec l’aide d’étudiants et au travers des Rencontres Avenir Montagne. » Ce travail, ancré dans la réalité de chaque territoire, reflète l’engagement des participants à intégrer la durabilité dans leur quotidien.
Un changement progressif dans la gestion du tourisme
Pour de nombreux territoires de montagne, le tourisme est une ressource essentielle, mais aussi source de tensions. Le Pays de Sarrebourg, avec son projet de GR de pays, a posé les bases d’un écotourisme structuré autour de son patrimoine naturel et forestier. Il s’agit à la fois d’attirer les visiteurs et de donner aux habitants un projet rassembleur. « Ce GR est devenu un fil conducteur, un projet de territoire qui guide nos actions, » explique Camille Lebesgue, engagé dans ce projet.
Dans les Vosges, l’accompagnement de la Fédération de Randonnée et des clubs locaux dans la structuration des sentiers a montré comment un tourisme respectueux peut unir les communautés et renforcer les collaborations. Cette évolution est aussi visible dans des territoires comme le PETR Causses et Cévennes. Ils explorent un tourisme réparti sur les quatre saisons et plus connecté aux habitants. Ces initiatives montrent comment le tourisme peut devenir levier de résilience collective et d’engagement écologique.
Repenser les priorités locales face à la crise climatique
En effet, la transition n’est pas uniquement économique. Elle est aussi culturelle et environnementale. Dans le PETR Causses et Cévennes, par exemple, des projets coopératifs de photovoltaïques ont été initiés. Ils impliquaient les citoyens pour favoriser une meilleure adhésion aux objectifs climatiques. À Bellefontaine, la réflexion s’est élargie à l’habitat en créant des solutions d’hébergement hybride pour répondre à la fois aux besoins des habitants et des touristes. De plus, Dominique Fourcade, maire d’Ax-les-Thermes, résume bien l’enjeu. « Nous avons pris conscience qu’une approche globale était essentielle parce que tout est lié. » Ces exemples illustrent comment la transition se manifeste de façon concrète. En reliant les défis environnementaux aux réalités et besoins locaux, elle inscrit les projets dans une dynamique de long terme.
Une dynamique collective qui inspire d’autres territoires
Par ailleurs, le Parcours Avenir Montagne a permis aux territoires, notamment pilotes, de se nourrir mutuellement par le biais d’échanges d’expérience et de savoir-faire. Pour Christophe Lebesgue de l’Espace Nordique Jurassien, « Les croisements entre territoires enrichissent notre pratique et nous inspirent ». Cette dynamique collective fait émerger des solutions applicables au-delà des frontières d’un seul territoire. La mise en commun des expériences, des savoirs et des visions fait des territoires des «laboratoires ». Les idées, testées localement, peuvent inspirer d’autres collectivités confrontées aux mêmes enjeux. Ces croisements incarnent une transition qui se construit jour après jour dans la diversité des expériences partagées.