Adrien Levrat, Clermont Auvergne PEPITE « comprendre l’humain et l’utilisateur est essentiel à une entreprise pour innover »

Adrien Levrat, Clermont Auvergne PEPITE  « comprendre l’humain et l’utilisateur est essentiel à une entreprise pour innover »

Adrien Levrat est le nouveau chargé d’accompagnement de Clermont Auvergne PEPITE. Passionné d’innovation et de sa dimension humaine, il est aussi le nouveau chef de file du start-up Week-end Clermont. Et parce que les passionnés ne s’arrêtent jamais, il a aussi lancé une série de podcast « l’innovation au quotidien« 

Adrien, est-ce que tu peux nous faire un petit résumé de ton parcours professionnel ?

Adrien Levrat : Je suis ingénieur de formation. Je suis originaire de Lentilly en périphérie de Lyon et j’ai fait mes études à l’ENISE à Saint-Etienne en génie mécanique. À travers mes études j’ai eu l’occasion d’étudier un an en Argentine, à Mendoza. Ça a vraiment été une expérience très enrichissante.

Après ma 5e année, j’ai réalisé que si je me consacrais uniquement à la partie technique de l’innovation, j’allais rapidement m’ennuyer. Je voulais avoir un prisme plus large de l’entreprise.
J’ai choisi d’intégrer un master spécialisé à la “Grenoble École de Management” en management de la technologie et de l’innovation en alternance pendant 15 mois.
On nous apprend et on nous fait comprendre le processus d’innovation en entreprises : comment impliquer, quelles méthodes utiliser ?
Le cœur de la formation, c’était vraiment l’innovation sous toutes ses formes et à toutes les étapes, avant, pendant et après …

Ça a changé ta façon d’aborder ta vie professionnelle ?

Oui.  Gros chamboulement de la vision de la vie! Je voulais trouver du sens à ce que je faisais dans mon quotidien. La formation m’a ouvert les yeux sur le monde de l’entreprise et sur le métier d’ingénieur.  En tant qu’ingénieur, on apprend à développer des produits, mais encore faut-il qu’il y ait un besoin.
J’ai développé une appétence autour de l’humain. Cette formation m’a convaincu que comprendre l’humain et l’utilisateur est essentiel à une entreprise pour innover et répondre au mieux à ses attentes.

En 2018, à la fin de ma formation, j’ai décidé de partir faire de l’humanitaire au Népal dans des villages très reculés. 
En rentrant en France, je me suis investie de plus en plus dans Makesense. J’avais besoin de trouver du sens à mon quotidien. C’était un bon remède à tout ça. J’ai rencontré beaucoup de gens en recherche de sens aussi.
Je voulais me faire la main sur des ateliers de facilitation, créativité, venir en aide à des entrepreneurs. C’est à partir de ce moment-là que j’ai découvert mon intérêt pour l’accompagnement de projet et le développement de projets entrepreneuriaux

Et comment est-ce que tu es arrivé à Clermont-Ferrand alors ?

Je voulais rejoindre ma compagne sur Clermont-Ferrand, mais ne connaissant personne, je n’ai pas tout de suite trouvé d’emploi. J’ai débuté un poste sur Lyon en tant que chef de produit pendant un an tout en continuant à chercher toujours un emploi sur Clermont et j’ai postulé à Clermont Auvergne PÉPITE et j’ai commencé en septembre 2020.

Donc, M Adrien Levrat que faite-vous à Clermont Auvergne PEPITE ? Quelles sont tes missions et le sens que tu leur donnes ?

Adrien Levrat : Je mets en place deux programmes destinés aux étudiants-entrepreneurs. Un programme dédié aux étudiants diplômés et donc disponibles à 100 % pour leurs projets. 
Nous avons mis en place des formations, des ateliers collectifs de façon à challenger ensemble les projets et ainsi créer une dynamique d’entraide et de collaboration avec la promotion.

La deuxième étape, c’est la mise en place d’un deuxième programme courant mars “pépites starter” qui existe au national. C’est le premier accélérateur pour les étudiants-entrepreneurs. C’est un programme de 4 mois dont l’objectif principal est de pousser l’étudiant à exposer son projet au marché cible, afin d’avoir des retours rapides et ainsi ajuster son produit ou service. Ça fait écho à l’importance d’être centré utilisateur donc le potentiel client. 
C’est une dizaine d’étudiants qui décident de substituer leur stage en entreprise pour développer leur projet entrepreneurial.

Clermont PÉPITE Auvergne est un incubateur un peu particulier. Tu peux nous résumer ça succinctement ?

Adrien Levrat : C’est une structure qui a vocation à développer la culture entrepreneuriale, à favoriser le passage à l’acte des étudiants et des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur dans toutes les filières de formations.
Le Clermont Auvergne Pépite est l’une des 30 « PÉPITES » sélectionnées et labellisées par le ministère de l’Éducation nationale et de l’enseignement supérieur et de la recherche depuis 2014.

En 2016, PÉPITE Clermont Auvergne accompagnait environ 10 personnes par an. Aujourd’hui, on est à plus de 160 étudiants. Pour y parvenir, on a dû recruter. Aujourd’hui, nous sommes une équipe de 8 personnes.

Dans ce vivier de futurs entrepreneurs, est-ce qu’il y a des types de projets, plus présents que d’autres ?

Il y a pas mal de projets autour de l’alimentation durable, bio et éthique. On trouve aussi des produits écoresponsables dans le textile et les cosmétiques. Il y aussi un bon nombre de projets ancrés sur le social, sur l’entraide, sur des produits non-genrés, etc.

Alors là, parlons de ton nouveau défi… C’est toi qui reprends le flambeau du Start-up week-end à Clermont-Ferrand. C’est Manon Capitant qui est venue me voir pour me proposer le lead. Je me suis dit que c’était une belle occasion de mieux connaître l’écosystème.

Alors, pitche nous un peu le Start-up Week-End ?

Il aura lieu du 2 au 4 avril 2021 pendant la Clermont Innovation Week, ça sera en distanciel compte-tenu du contexte actuel.

Le Start-up week-end c’est un événement de 54 heures, spécialement conçu pour fournir des outils pratiques aux entrepreneurs techniques ou non-techniques . Un week-end centré sur l’action, l’innovation et l’éducation”.

Dans les participants certains arrivent avec des idées, d’autres, avec la motivation de participer à une aventure collective.
Le vendredi soir, celles et ceux qui ont une idée, pitche. Les autres participants se greffent aux projets en fonction de leurs envies ou leurs compétences. 
On cherche avant tout des équipes pluridisciplinaires pour avoir le champ des compétences le plus large possible et une richesse dans les différentes approches. 

Ensuite, le start-up week-end est lancé. Chaque équipe travaille en toute autonomie. Le week-end est ponctué de 4 conférences inspirantes sur des thématiques précises. Elles ont pour objectif d’apporter un éclairage utile pour leur permettre de construire leurs projets.
En plus de ces conférences, on mobilise des mentors pour encadrer les différents projets et vérifier qu’ils ne font pas fausse route. 
A la fin du week-end, ils passent devant un jury de 4 experts. Des prix seront remis en fonction des résultats. 

Tu me disais que tu avais réussi à mobiliser des sponsors, des mentors bénévoles et un jury en peu de temps. Maintenant, tu commences à avoir le recul nécessaire pour comparer les écosystèmes de Lyon et de Clermont-Ferrand. Alors, il est comment est notre écosystème ?

Je perçois que c’est un écosystème de bienveillance. Ce sont des acteurs qui se parlent, qui ont l’air de travailler ensemble. Avec Clermont Pépite Auvergne, on fait partie de Magma, le collectif des incubateurs et accélérateurs auvergnats. On cherche à construire ensemble, à rayonner ensemble, à mutualiser nos savoirs et compétences pour répondre au mieux aux problématiques territoriales.
Cet écosystème est plus à l’échelle humaine. Il y a des vrais liens entre les gens parce qu’il y a un intérêt respectif à se connaître.

C’est l’instant carte blanche. Quelque chose à ajouter ?

Adrien Levrat : Il faut initier le plus grand nombre à l’entrepreneuriat et à l’innovation. Il faut que l’on arrive à décloisonner nos formations supérieures. 
Permettre aux jeunes d’être mieux informés sur “l’après-formation”, les aider à construire leur projet de vie. Nos formations ne sont pas suffisamment adaptées. Les futurs actifs ne sont pas suffisamment préparés à intégrer la complexité du monde de l’entreprise.

Dans la tête d’Adrien Levrat

Ta définition de l’innovation : un moyen de faciliter la collaboration entre différents profils pour répondre à un/des besoin.s identifié.s
Une belle idée de start-up : une start-up qui repenserait le système éducatif actuel afin d’être en mesure dès le lycée d’avoir challengé ses envies pour l’avenir
La start-up qui monte : Meet My Mama
Où est-ce que tu vas à la pêche à l’info : Linkedin 
Une recommandation (livre, podcast, magazine, série) : Podcast Vécus ou le mien aussi ^^ 
La femme qui t’inspire / experte : Eva Sadoun : CEO de LITA.co L’Auvergnat.e d i’ci ou d’ailleurs avec qui tu aimerais bien boire un coup :  je dirai toute personne qui souhaite s’engager à construire un monde plus durable et collaboratif.

À propos de Pauline Rivière

Pauline Rivière est journaliste et rédactrice en chef du média en ligne le Connecteur. Elle est en charge du choix des dossiers spéciaux mensuels. Elle développe également des outils de datavisualisation à destination de l'écosystème de l'innovation et s'intéresse à l'innovation éditoriale. Avec sa société SmartVideo Academy, elle anime différentes formations à la réalisation de vidéos (au smartphone notamment) et à l’écriture audiovisuelle. Elle intervient également dans l'Enseignement Supérieur dans le cadre de projets pédagogiques digitaux, mêlant techniques de communication et sujets d'innovation.