Compte-Rendu / Conférence « Parlons-en » – « Comment en sont-ils arrivés là ? » [17/01/19]

Compte-Rendu / Conférence « Parlons-en » – « Comment en sont-ils arrivés là ? » [17/01/19]

Par Alexis Echegut,


En cette nouvelle année, Le Bivouac relance ses conférences « Parlons-en », en partenariat avec Digital League. Pour cette première, Steny Solitude de Perfect Memory, Pierre-Jean Mathivet, co-fondateur de Kalkin, et Guillaume Blanc, co-fondateur d’Exotic Systems, offre leur retour d’expérience. Pour reprendre l’intitulé de cette soirée : « Comment en sont-ils arrivés là ? »



Synthèse de la présentation

Portrait de Guillaume Blanc

1/ Son parcours

Ce n’est pas sur son territoire natal, j’ai nommé la région lyonnaise, que Guillaume a décidé de se former. Le choix est clair, ce sera Clermont-Ferrand. Son concours Math Sup / Math Spé en poche, il est admissible dans plusieurs villes… Guillaume vient s’installer au piémont de la Chaîne des Puys. Suite au parcours Polytech Clermont, il peut jouer de ses qualités d’ingénieur en génie électrique. Il se rapproche ensuite de l’Institut Pascal pour aboutir à une thèse en robotique.

En témoigne son itinéraire de formation, la technique est au rendez-vous. Guillaume se défend cependant d’être un ingénieur touche à tout. Ce qui l’intéresse dans son travail de recherche, c’est d’abord la valorisation des travaux. Il insiste sur l’importance de faire fructifier l’impact de son travail, avec de nouvelles idées, de nouveaux projets, de nouvelles collaborations et partenariats…

La nouveauté ne se situe pas seulement au niveau professionnel. Guillaume se découvre de nouvelles aspirations, de nouvelles qualités à exploiter. Doucement, mais sûrement, il se découvre une fibre de business developer. Révélation faite, le monde universitaire, ce n’est plus pour lui.

“A l’Université, je me sentais isolé. J’avais besoin de trouver un environnement de groupe cohérent, avec beaucoup de communication et de solidarité.”

Lors de ces années de thèse, Guillaume se rapproche de Laurent et Julien, ses futurs associés. Tous trois partagent le même désir de réaliser quelque chose ensemble. Exit les thèses… La machine est lancée, et les trois amis décident de construire ensemble.

2/ Exotic Systems

Guillaume crée donc sa première entreprise à 27 ans avec  Laurent Gineste et Julien Coudon.  D’une envie de construire ensemble découle une longue aventure qui dure maintenant depuis 12 ans.

“A l’époque, nous étions dans les premiers à vouloir intégrer la technologie dans de petits objets autonomes capables de récolter de la données et de les envoyer sur des serveurs à distances.”

Dans un premier temps, les compétences de l’entreprise ont été mises au service du monde du marketing et du merchandising. Exotic Systems s’est faite embarquer par la demande du marché de l’époque. Tout l’argent levé est réinvesti dans l’objectif de créer une balise permettant de faire remonter les données statistiques des téléphones portables des clients jusqu’aux enseignes de grande distribution. Le projet est mené à bien au côté de Auchan qui met alors le groupe à l’essai sur 6 mois. Coup de théâtre : il n’ont pas décidé d’acheter leur produit…

Premier pivot! Il est alors décidé de commercialiser ce même produit sur le marché. L’entreprise s’est engagée en tant que prestataire de service pour “renflouer les caisses”. Michelin entre alors en jeu en prenant leurs premières commandes. Exotic Systems accompagne le grand groupe en termes de preuves de faisabilité jusqu’aux produits industrialisés. Dorénavant, la start-up maîtrise la chaîne de valeur et de production dans leur totalité.

En 2015, pour continuer de faire grandir la boîte et la sauvegarder, il a été nécessaire de réfléchir à une autre stratégie. De quels domaines pouvaient-ils se rapprocher pour continuer l’aventure et créer des produits ? Les compétences accumulées ont permis à Exotic Systems de s’orienter vers la transition numérique de l’agriculture. Les objets connectés ont la capacité de faire remonter de la data précieuse aux acteurs de l’agriculture concernés, et aux agriculteurs en tant que tels.

Guillaume Blanc explique « comment il en est arrivé là » face caméra.

Initialement, les trois amis sont partis de rien. Et pourtant, aujourd’hui Exotic Systems c’est plus de 20 collaborateurs. Les levées de fonds ont été multiples, et la croissance rapide. Tout récemment Michelin et Limagrain sont devenus actionnaires minoritaires, et c’est une première sur le territoire auvergnat. Les deux géants travaillent désormais étroitement avec une petite structure locale.


Pour en savoir plus : l’entretien du Connecteur avec Guillaume
publié le 6 mai 2017


Portrait de Pierre-Jean Mathivet

1/ Son parcours

Pierre-Jean est issu du parcours universitaire STAPS. Cela constitue pour lui une première approche de l’anthropologie motrice, dans l’univers du sport et de la pédagogie. Mais l’enseignement, ce n’est pas pour lui… Encore étudiant, Pierre-Jean se voit partir vers d’autres horizons. Il ressent le besoin d’innover, de sortir du cadre. Sa première étape, toujours étudiant, fut celle de du choix de la filière entrepreneuriat.

Depuis les études, Pierre-Jean a su identifier sa fibre créatrice. Entre le sport et entrepreneuriat, le ton est donné. Auvergnat d’origine, il rejoint Bayonne et ses premières idées d’entreprises en tête et y termine ses études. Le projet Kalkin émerge doucement.

Les associés de Pierre-Jean sont de toutes horizons : certains sont là depuis sa formation entrepreneuriale, d’autres sont arrivés plus tard. De retour à Clermont, il finalise et se lance dans son projet au côté de l’écosystème entrepreneurial de l’époque.

2/ Kalkin

Kalkin est né de l’idée de géolocaliser des skieurs. Il n’est pas rare que les adeptes de glisse se perdent, et Pierre-Jean a eu l’idée de créer une sorte de GPS pour skieurs afin de les localiser en temps réel.

En 2009, en même temps que la sortie du premier iphone, le terme d’ »objet connecté » n’existe pas encore. Kalkin réfléchit à la conception d’un outil permettant la production de data qui puisse être envoyée à distance sur des serveurs, et ce, dans un domaine montagneux. C’est sur cette idée-là que se basent les premiers pas de l’entreprise.

Après deux ans de développement, le produit “grand public” ne se vend pas. L’écart entre l’idée, la réalité du terrain, et le marché des objets connectés était trop important. Mais c’est en dehors de leur marché initial que Kalkin trouve des intéressés, grâce à leur désir de concevoir des cartes de géolocalisation en 3D respectant les reliefs (plus fidèle que les cartes classiques).

Un nouveau besoin client est identifié et Kalkin décide alors de se tourner vers le monde virtuel 3D pour interfaces tactiles. La boîte ne traite plus des objets connectés et a pour ambition de créer des mondes ouverts 3D à destination des outils géographiques (SIG: Système d’Information Géographique). Kalkin fait le lien entre le SIG et la 3D.

“Kalkin peut vous faire voler en montgolfière dans le grand canyon au travers d’une expérience 3D”

Aujourd’hui, Kalkin à acquit une expérience de plus de 6 ans et a pour ambition de faire mieux que nos traditionnelles cartes papiers en utilisant le potentiel numérique. Une levée de fond vient d’être réalisée auprès de Sofimac et du Crédit Agricole Centre France.

Portrait de Steny Solitude

1/ Son parcours

Un parcours tout sauf linéaire… Originaire de Lyon, il termine ses études d’ingénieurs à l’Université technologique Compiègne à Paris, dans la filiale ingénieur des industries culturelles. L’idée était de former des ingénieurs capables manipuler des données, mais avec une véritable compréhension des enjeux sociétaux et de l’écologie culturelle de la fabrication. La filière a été créé par le philosophe Bernard Stiegler.

En sortant de l’UTC, il travail dans un cabinet de conseil pour les médias. C’est à ce moment là que Bernard Stiegler en personne propose à Steny de travailler sur un projet de recherche et développement en relation avec France Telecom. On parle alors d’outils de géolocalisation, d’édition de logiciel… C’est ce qui devient sa première aventure start-up, dont il prend la direction des technologies.

Steny raconte l’émergence de Perfect Memory

Une première expérience en poche, Steny monte alors sa première boîte: Perfect Memory. Ce nouveau projet a pour vocation de travailler dans la continuité des thématiques qui “l’obsèdent” depuis des années. Et c’est Sofimac Partner qui fait revenir Steny dans la région, en soutenant financièrement le projet. La startup parisienne devient alors clermontoise.

2/ Perfect Memory

Perfect Memory est un éditeur logiciel. C’est une plateforme qui collecte, interprète, et permet l’exploitation de ressources par les clients, l’écosystème ou le grand public. La boîte est spécialisée dans un travail de ciblage des informations. En d’autres termes, elle permet aux utilisateurs de sélectionner tout ou partie d’une ressource, suivant une recherche précise.

Pour mener à bien un projet, Steny met l’accent sur la nécessité de prendre en compte le principe de disruption. Comment convaincre et envisager de vendre un produit ou service à vos clients alors que les mots qui déterminent votre offre n’existent pas encore?  Mener à bien son entreprise rime aussi avec l’anticipation de “l’accès au cash” selon Steny.


Pour en savoir plus : l’entretien du Connecteur avec Steny
publié le 22 décembre 2018


Comme souligné par Steny, une start-up engage une relation étroite avec l’aspect financier. Prendre soin de son entreprise et pérenniser sa croissance revient effectivement à anticiper le moindre aspect financier. Le but est ainsi de trouver le point d’accroche permettant l’accès au marché. Retrouvez tous les détails de la « course au cash » de nos trois entrepreneurs dans notre captation vidéo du début de notre article.


Les sites des intervenants :

Exotic Systems
Perfect Memory
Kalkin


Captation, réalisation et article par Alexis Echegut

 

À propos de Véronique Jal

Ma ligne guide depuis 15 ans, c'est le management de projets collectifs à fort "sens ajouté" : les fromages AOP, les hébergements touristiques, la démarche d'attractivité d'une région... et aujourd'hui l'innovation territoriale via un média associatif Toulousaine d'origine, j'ai découvert et choisi l'Auvergne que mon parcours pro m'a amenée à connaître sous plein de facettes. J'adore cette activité qui nous permet d'être en situation permanente de découverte.