Coups de Coeur Innovergne (12/2/17)

Coups de Coeur Innovergne (12/2/17)

Accès rapide aux sections:

  1. Synthèse écrite de la présentation
  2. Replay vidéo intégral

La synthèse de la présentation

Les timecodes (minutes:secondes) indiqués dans les titres correspondent à la vidéo intégrale que vous trouverez dans la section suivante.

Introduction de Jean-Pierre Brenas (0:45)

L’écosystème du territoire clermontois est efficient, grâce à sa dimension : suffisamment grand pour avoir des « fonctions métropolitaines » (recherche, enseignement supérieur) mais sans le gigantisme de Lyon par exemple. Ce qui permet de réunir rapidement tous les acteurs de l’innovation.

La Maison Innovergne est le catalyseur de cet écosystème, avec un service qui comporte les étapes suivantes:

  • un accueil et une évaluation de l’idée du porteur de projet;
  • l’orientation vers le financement ou l’appui technique adaptés ;
  • l’ouverture vers les partenaires de la recherche ou de l’université.

Principe des Coups de Coeur Innovergne (3:20)

Pour Nicolas Rigaud, il s’agit d’illustrer des parcours d’entrepreneur avec des témoignages et du recul, mais aussi démontrer comment des entrepreneurs peuvent faire appel aux pouvoirs publics pour les épauler afin d’augmenter les chances de succès de leur projet d’innovation.

Le témoignage des start-ups est ainsi émaillé d’interventions de représentants des structures d’accompagnement public.

La Maison Innovergne (5:35)

La Maison Innovergne est un collectif d’acteurs publics et para-publics qui mettent en commun leurs outils d’appui technique ou financier à l’innovation. Ces partenaires forment une équipe pour répondre aux problématiques des porteurs de projets, avec une logique de passage de relais des projets de manière personnalisée.

Présentation de la société Bovimarket (8:30)

D’après Thierry Vuaille, « il n’y a pas de bon plat sans bon produit« . C’est pourquoi Bovimarket propose un outil pour mettre ce principe en action. Il s’agit d’un réseau des filières alimentaires régionales de qualité et de terroir. Si le comportement d’achat et d’information évolue de plus en plus vers internet, le produit de base ne doit pas changer.

La solution Bovimarket propose donc :

  • une application sur smartphone destinée aux consommateurs pour connaître les produits de qualité par région et leurs points de vente ;
  • une plateforme internet pour les professionnels de la restauration collective publique qui leur permet de créer leur « grappe » de prestataires et de fournisseurs.

L’idée initiale était celle de Thierry Vuaille, qui bénéficie de 25 ans d’expérience dans les filières alimentaires. Constat initial : la traçabilité répondait surtout à des questions réglementaires et n’était pas forcément destiné à valoriser les produits de qualité ou les terroirs. En 2014, l’idée de développer un outil informatique émerge à la suite de la rencontre avec Angy Lemaire. En outre, l’Auvergne et le Massif Central possèdent une des plus fortes concentrations de produits de qualité en France.

Le dispositif proposé par Innovergne s’est naturellement imposé, notamment à travers le Comité Innovergne. Ce comité regroupe tous les partenaires de la Maison Innovergne, et examine mensuellement les demandes d’aides financières à l’innovation. Les questions-clé sont : le projet relève-t-il de l’innovation, au sens des pouvoirs publics ? Egalement : le projet a-t-il un potentiel économique, avec des retombées positives sur le territoire auvergnat ?

Historique de Bovimarket : la phase anté-création (18:45)

Mars 2015 : première sollicitation du Comité Innovergne et demande d’incubation au sein de BUSI. Il s’agit d’un dispositif d’accompagnement pour les projets à densité technique et/ou scientifique, sur le territoire auvergnat. L’accompagnement de BUSI pour Bovimarket a duré 17 mois et a fourni un appui humain, mais aussi en termes d’orientation vers des prestataires locaux, de logistique et de financement.

BPI France a également suivi et soutenu Bovimarket. La banque d’investissement public a alloué une Bourse French Tech, outil financier dédié aux incubateurs et permettant de financer des prestations. 25 000 € ont été consacrés à la réalisation d’une étude de faisabilité, ce qui a permis de faire un premier test. La pertinence du projet ayant été validée, plusieurs étapes de R&D ont été financées grâce à la banque publique. Enfin, BPI France a joué le rôle de levier pour convaincre des investisseurs, grâce à des prêts d’amorçage.

La Bourse French Tech a permis également d’apporter de la visibilité à Bovimarket. En effet, la start-up a été repérée parmi les 100 entreprises de la French Tech, dans le numéro de novembre 2017 de l’Usine Nouvelle.

Enfin, toujours en amont de la création effective de l’entreprise, le service Recherche et Innovation de la Région Auvergne-Rhône-Alpes est intervenu pendant l’incubation. Il propose des aides sur les prestations (en l’occurrence 15000 €, qui a complété les aides précédemment décrites), ainsi que la Bourse Innovation Création qui soutient directement les porteurs de projets. Angy Lemaire et Thierry Vuaille ont bénéficié de ce dispositif pendant un an par une rémunération propre.

Thierry Vuaille insiste sur la complexité relative de son projet, et de l’aide apportée par BUSI notamment pour rendre intelligible aux partenaires de l’écosystème.

Historique de Bovimarket : la phase post-création (29:30)

Un prêt d’honneur dit AT2I+ a été octroyé par la CCI Innovation, permettant de créer l’entreprise. Ce fut un moment stratégique, en 2016. Les deux porteurs de projet eurent l’impression qu’il existe de très nombreuses possibilités de financement, sans savoir vers lesquelles s’orienter, mais aussi qu’il ne se passe rien pendant plusieurs mois. Le prêt AT2I+ a levé ces incertitudes, avec 2 fois 40 000 € accordés à Angy Lemaire et à Thierry Vuaille.

Le service Economie de la Région Auvergne-Rhône-Alpes a également soutenu Bovimarket, par des études, des conseils, de l’aide au recrutement (création de 4 emplois structurants) avec près de 140 000 € d’aides. Enfin, deux lycées (à Thiers et à Clermont-Ferrand) ont été mis en relation avec la start-up pour participer aux premières expérimentations de la solution.

Un des principaux retours d’expérience est que ce sont les acteurs de l’écosystème de proximité qui sont « proches » du projet et qui le soutiennent sur la durée. Il ne faut pas se laisser démoraliser par le fait de ne pas décrocher de prix ou de bourses que l’on sollicite généralement au début du projet, parce qu’on « fait feu de tout bois ».

En août 2016 intervient la création de Bovimarket. Cela implique d’aller rapidement à la commercialisation, le temps étant – pour Thierry Vuaille – le pire ennemi de la start-up. Il faut passer de l’idée à la réalisation. Donc évoluer depuis son modèle « théorique » en le confrontant à la réalité, notamment celle de la demande. Ainsi, Bovimarket a finalement démarré par l’aval – les consommateurs et restaurateurs – et non pas par l’amont – les producteurs.

Autre retour : la relative solitude du porteur de projet, ressentie après l’incubation BUSI. En parallèle, un vrai manque de ressources informatiques (nécessaires pour ce projet relativement « lourd »), ce qui a entraîné un « glissement » du projet par rapport à son marché. Heureusement, plusieurs sociétés de Pascalis (en l’occurrence Overscan et Agaétis) se sont rapprochées du projet et l’ont soutenu. Mais, au final, Thierry Vuaille estime avoir perdu 6 mois, soit un peu plus de 100 000 €. Les aides financières ont permis d’amortir cet impact, notamment suite à une levée de fonds d’acteurs privés.

Aujourd’hui, la situation est bien plus satisfaisante. L’outil Bovimarket propose une aide à la gestion de la restauration collective, connectée aux filières, et couplée à une application mobile pour le consommateur de ces lieux de restauration collectives. Le test est en cours depuis le 1er septembre 2017, et les premiers contrats sont à la signature pour un usage en conditions réelles le 1er janvier 2018.

Le conseil de Thierry Vuaille (39:30)

Oser réaliser son idée, accepter que l’on ne détient pas toutes les réponses. Apprendre en marchant … et vouloir aller jusqu’au bout.

Présentation de Piloter sa ferme (43:15)

Xavier Faure : nous souhaitons aider les agriculteurs à gérer des situations de gestion de plus en plus complexe, avec de l’aide à la décision personnalisée s’appuyant sur de la data science. Le premier marché est celui des agriculteurs céréaliers, avec une aide face à la volatilité des prix. Sachant que certaines filières (comme le lait) ne disposent pas de moyen de contrôler leur prix de vente – d’où l’importance de maîtriser ses process et ses coûts.

Piloter sa Ferme aide à construire une stratégie de gestion des risques, selon la taille de l’exploitation, l’historique, l’âge de l’agriculteur … cette stratégie, personnalisée, aide à prendre la bonne décision au bon moment. L’approche est « je ne sais pas ce qu’il va se passer, mais je dois prendre les meilleures décisions dans ces conditions« 

Le projet est né de 3 associés, Roland Zimmermann, Sylvain Jessionesse et Xavier Faure. Roland Zimmermann avait observé qu’il était très difficile de se positionner sur un marché de manière rationnelle sur la base du cours des actions. Un premier modèle mathématique a été développé pour éviter ces problèmes. En parallèle, les marchés agricoles se sont largement libéralisés, avec une très forte volatilité et un impact international bien plus prégnant. La profession d’agriculteur est devenue beaucoup plus complexe. Le modèle de M. Zimmermann fut alors adapté au marché agricole pour aider à prendre sereinement des décisions, avec des éléments appropriés de décision.

Le projet s’est implanté en Auvergne parce que la région bénéficiait du meilleur dispositif d’accompagnement pour l’entreprise.

Piloter sa Ferme : phase anté-création (53:15)

La porte d’entrée fut le comité ARDTA via Henri Talamy, qui a donné lieu dans la foulée à une « résidence entrepreneur« , puis à une incubation BUSI. Cet accompagnement est d’abord humain, en prenant en compte les compétences manquantes. BUSI a ainsi aidé les porteurs du projet Piloter sa Ferme à monter un business plan, à bien pitcher, et à réussir les rencontres avec les partenaires et les financiers du territoire.

Les niveaux de maturité des start-ups et des porteurs de projets sont forcément différents les uns des autres. Un accompagnement transverse comme celui de BUSI permet de pousser à l’amélioration afin de niveler par le haut chaque projet soutenu. L’incubateur a ainsi permis de jouer le rôle de tiers de confiance. Et un dispositif comme le Comité Innovergne permet de « phaser » le projet, de rencontre les interlocuteurs au bon moment, ni trop tôt, ni trop tard.

Piloter sa Ferme : phase post-création (59:30)

Création de l’entreprise en septembre 2015, mais des bons de commandes pré-existaient. Plus généralement, la phase anté-création avait fait émerger un groupe de « bêta testeurs » fidèles qui se sont transformés en clients dès la création de Piloter sa Ferme. Cela fut possible parce qu’un bêta test était financé sur fonds propres pendant 2 ans.

Un des dispositifs publics sollicités fut notamment le Fonds Régional FIAD, combinant plusieurs outils : prêt à taux zéro au démarrage de la structure, financement d’une étude juridique (pour déterminer le niveau de responsabilité du service offert) et aide au développement du logiciel (personnalisation). Le FIAD a permis d’apporter la clé de la personnalisation par client, et non plus par persona marketing.

Enfin, Piloter sa Ferme fut lauréat de l’appel à projets Agritech du Bivouac, début 2017. L’avantage principal fut d’intégrer un écosystème en connexion avec les grandes entreprises locales (mais aussi avec d’autres start-ups pour réfléchir à des problématiques communes), et de booster sa communication. Concrètement, le Bivouac aide à faire émerger Piloter sa Ferme 2.0, basé sur un business model plus abouti, avec l’expertise des représentants d’entreprises telles que Limagrain

Conseil de Xavier Faure (1:06:00)

Ne pas avoir peur de passer du temps sur son idée … mais, pour autant, se confronter le plus vite possible au client potentiel. Cela permet notamment de faire plus tôt les bons choix, ce qui aidera plus tard à convaincre des investisseurs.

Question du public : vers qui router des start-uppeurs « nouveaux entrants » ? (1:07:00)

Nicolas Rigaud précise que la Maison Innovergne fonctionne en partenariat, et peut aiguiller tout porteur de projet innovant vers les bons partenaires. Elle dispose également d’un formulaire en ligne sur son site, simple d’accès, proposant une première approche. Il est souvent nécessaire de faire un « état des lieux », financier notamment, afin de définir le partenaire le plus pertinent.

Question du public : comment intégrer la chaîne si on a « raté les premières marches » ? (1:10:00)

Il existe différents types de porteurs de projets au sein de la Maison Innovergne. Une entrée en début de chaîne – c’est à dire avant la création de l’entreprise – est plus simple, mais la Maison Innovergne accompagne également des projets déjà créés. Il n’y a pas de « voie royale », plutôt le principe d’une bonne coordination. Les aides ne sont pas forcément liées à un niveau de longévité. Le conseil principal est d’avoir une approche ordonnée et cohérente lorsqu’on sollicite les partenaires publics.

Interview complémentaire de Clément Posada du Bivouac


Le replay de l’événement

La vidéo complète de la captation sur YouTube (1h14′):

Tournage et montage Damien Caillard / Le Connecteur

À propos de Véronique Jal

Ma ligne guide depuis 15 ans, c'est le management de projets collectifs à fort "sens ajouté" : les fromages AOP, les hébergements touristiques, la démarche d'attractivité d'une région... et aujourd'hui l'innovation territoriale via un média associatif Toulousaine d'origine, j'ai découvert et choisi l'Auvergne que mon parcours pro m'a amenée à connaître sous plein de facettes. J'adore cette activité qui nous permet d'être en situation permanente de découverte.