Le 2 mai 2019, le SMTC-AC, « le Parc naturel régional des Volcans d’Auvergne et Covoiturage Auvergne ont inauguré la ligne Covoit’ici Rochefort-Clermont qui permet de partager ses trajets du quotidien sans réservation ni commission. »
Décryptage de cette nouvelle expérimentation qui vise à réinventer la mobilité entre la métropole et sa périphérie.
L’intelligence collective au service des territoires
Le projet est né à travers une double problématique.
D’abord, Le Parc naturel régional des Volcans d’Auvergne a participé à un challenge mobilités organisé dans le Pyrénées avec comme enjeu un besoin de mobilités identifié jusqu’à Rochefort-Montagne. Parallèlement, le SMTC avait un même besoin pour Saint-Genès-Champanelles.
Ensuite, ils se sont associés et ont fait entrer dans la démarche un troisième acteur, covoiturage-auvergne.
« L’objectif principal de cette expérimentation est de lutter contre l’autosolisme. Chaque jour, 7000 voitures effectuent le trajet Rochefort-Montagne-Clermont via la départementale 2089 (enquête conducteurs). Dans 80% des cas les conducteurs sont seuls dans leur véhicule. » explique Sophie Oléon, chargée de communication pour le projet.
La route départementale 2089 reliant Rochefort-Montagne à Clermont-Ferrand est un axe très fréquenté avec 7 000 véhicules/jour et seulement 1,1 passager par voiture.
L’implication des élus et des collectivités
Un appel d’offres a été lancé. C’est la startup Ecov (lauréate du concours
Auvermoov en 2016) et son service Covoit’ici qui ont été retenus.
La startup part du postulat de départ que la voiture est avant tout un transport collectif.
Dans ce projet elle gère les bornes, la mise en place de l’application, les panneaux lumineux et la gestion de la communauté.
Cette expérimentation de covoiturage a vu le jour en parvenant à fédérer les collectivités impliquées.
Les six communes de Clermont-Ferrand à Rochefort Montagne ont investi dans le projet en prenant à leur charge les infrastructures aux arrêts : le dépose-minute et les places de parking notamment.
Des solutions techniques et humaines pour acculturer au covoiturage
Six arrêts sont proposés sur cette ligne.
- En amont de chaque arrêt, un panneau lumineux indique si un ou plusieurs passagers attendent et quel sera le montant de la course.
- A l’arrêt, on trouve une borne, un panneau lumineux et une vitrine qui explique le fonctionnement du service.
Un numéro d’assistance téléphonique est mis à disposition pour faciliter les démarches mais aussi pour faire face à certaines situations.
La ligne est ouverte tous les jours de 7h00 à 20h00.
Un départ rapide (10 minutes d’attente maximum) est assuré de 7h00 à 9h00 et de 17h00 à 19h00 grâce à un flux domicile-travail important.
Par exemple, si jamais un passager se retrouve sans solution de retour, il existe des conducteurs SOS qui peuvent dans certains cas répondre à la demande. Sinon, une alternative est toujours proposée. Personne n’est laissé sur le bord du chemin.
Ici, le smartphone n’est pas roi
De nombreuses solutions de covoiturages fonctionnent uniquement par smartphone. Toutefois les trois maitres d’oeuvre ont fait le choix d’une formule hybride.
Ainsi, en tant que passager, on peut réserver par smartphone ou directement à la borne à l’arrêt.
De même, le conducteur reçoit une notification sur son téléphone ou il n’a qu’à lever les yeux et vérifier les demandes sur les panneaux en amont des arrêts.
Covoiturage domicile-travail : Les premiers résultats
A ce jour, 480 personnes sont inscrites (conducteurs et passagers). Sophie Oléon se déplace sur les différents arrêts pour accompagner les premiers pas des nouveaux usagers.
Une vingtaine de trajets en covoiturage ont été effectués principalement vers Beaumont. Cet arrêt permet de desservir les pôles économiques de la Pardieu, du Brézet et du CHU Gabriel Montpied.
A ce jour, 480 personnes sont inscrites : conducteurs et passagers
Avec une gamme de prix identique aux transports en commun, Covoit’ici est une expérimentation intéressante. Elle mêle startup, services publics et collectivités.
Elle s’appuie autant sur la technologie que sur l’humain. En amont des actions de sensibilisations ont eu lieu auprès des populations présentes sur cet axe pour les inciter à modifier leurs habitudes et à utiliser le covoiturage.
Rendez-vous dans un an pour un premier bilan.
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Article rédigé par Pauline Rivière
Crédit photos : Pauline Rivière