L’édition 2023 de la Clermont Innovation Week est lancée ! Les ateliers participatifs des résiliences organisés par le CISCA se sont déroulés le mardi 28 mars à Clermont-Ferrand. Une trentaine de participants ont pu échanger autour d’une thématique très actuelle : agir pour la transition énergétique, quelles coopérations territoriales ?
Anticiper les chocs : un enjeu majeur pour les années avenir
La coopération territoriale permet aux acteurs locaux de travailler ensemble pour résoudre des problèmes communs dans un monde incertain. Elle semble être une solution intéressante sur des territoires où les enjeux sont interconnectés et qui doivent s’adapter aux changements économiques, sociaux et environnementaux. Elle permet également de renforcer la cohésion territoriale en favorisant une approche intégrée et transversale des politiques publiques.
Des outils d’animation pour favoriser les échanges
Cet atelier a pris la forme d’un World café. Un « World Café » est une méthode de dialogue collaboratif et participatif.
Les participants sont répartis en petits groupes autour de tables. Chaque groupe discute d’un sujet pendant un certain temps. Puis, les participants sont invités à changer de table et à rejoindre un nouveau groupe.
Le but de cette méthode est de favoriser la conversation et les échanges d’idées entre les participants. Le World Café permet de stimuler la réflexion collective et de créer une compréhension partagée autour d’un sujet donné. Les idées et les points de vue sont discutés, synthétisés et partagés avec l’ensemble des participants à la fin de la session.
Rendre visible des réseaux professionnels pour créer un écosystème favorable à la coopération
La règle du jeu est simple. Sur chaque table une grande feuille blanche. Un des acteurs autour de la table pose son pion. Il présente rapidement sa structure avant d’expliquer aux autres participants quels sont les structures avec lesquelles ils collaborent au quotidien. Il tisse son réseau en direct. L’occasion de découvrir de nouveaux organismes pour certains. Sur cette grande fresque, on dessine des traits de couleurs pour différencier les acteurs “avec qui je fais, “avec qui je ne fais pas”, avec qui je ne peux pas faire” et “avec qui j’aimerais faire”. Chaque personne autour de la table peut ensuite présenter son propre réseau ou se raccrocher à un réseau existant à travers un acteur commun. Au bout de quinze minutes, les groupes tournent sur une autre table et découvrent de nouvelles toiles initiées par le groupe d’avant, auxquelles ils peuvent encore une fois se greffer.
L’exemple de la coopérative citoyenne Arverne Durable
La coopérative citoyenne d’énergies renouvelables Arverne Durable, basée sur la communauté de communes de Mond’Arverne souhaite installer des panneaux photovoltaïques sur les bâtiments publics. Elle travaille aujourd’hui avec tout un éventail d’acteurs comme : les communes, Enedis, les bâtiments de France, le Réseau des coopératives citoyennes, le Réseau Centrales Villageoises, ou encore le Réseau Energies Partagées. Elle regrette de ne pas pouvoir collaborer avec des fabricants de panneaux solaires français, car ils sont aujourd’hui inexistants.
Clermont Auvergne Innovation, présent autour de la table, tisse un nouveau lien avec Arverne Durable. À travers leur incubateur de start-ups, ils travaillent justement à des solutions technologiques innovantes pour répondre aux enjeux environnementaux de demain. Néanmoins, un frein subsiste, celui du financement de ces expérimentations. Où trouver des fonds pour qu’une coopérative citoyenne puisse devenir le bêtatesteur d’une start-up ?
Le debrief : des trous dans la toile et le risque du mono-solutionnisme
Sur chacune des quatre tables, les pôles de relations avec les institutions sont très présents. La communauté de communes semble être l’échelle favorable pour penser la transition énergétique. Elle est à la fois assez large pour avoir un impact réel, et garde un lien de proximité avec les acteurs.
À noter, la quasi-absence de pôles de relations avec le monde économique et entrepreneurial. Y aurait-il un manque de dialogue avec des acteurs aussi incontournables dans la transition écologique et sociale des territoires ?
La place du citoyen est également interrogée. Doit-il prendre en main sa production d’énergie ou s’appuyer sur des partenaires locaux ?
Enfin, il a beaucoup été question de l’énergie solaire comme levier pour la transition énergétique. Le CISCA met en garde contre une solution unique face à un enjeu complexe. Quid des autres énergies renouvelables ?
Les PTCE, une opportunité pour initier une démarche de coopération volontaire en Auvergne ?
Enfin, pour clôturer cet après-midi, le CISCA présente le concept de PTCE. C’est un « Pôle Territorial de Coopération Économique ». Un type d’organisation qui vise à encourager la coopération entre les différents acteurs économiques d’un territoire donné, afin de favoriser le développement économique local et durable.
Un PTCE est souvent constitué de plusieurs partenaires. Il rassemble des entreprises, des associations, des collectivités territoriales, des établissements d’enseignement ou des organismes de recherche. Ces partenaires travaillent ensemble pour mettre en place des projets économiques innovants et durables, qui créent de la valeur ajoutée pour le territoire et qui bénéficient à l’ensemble des acteurs locaux.
L’Etat a lancé un appel à projets avec une subventions de 100 000 euros sur deux ans pour lancer la dynamique d’un PTCE sur un territoire. Néanmoins, le CISCA rappelle qu’un PTCE est avant tout porté par la mobilisation et l’engagement des acteurs locaux. L’écosystème auvergnat se saisira-t-il de cette opportunité ? Affaire à suivre.