Alexandra Pinaud, DRH Braincube, interviendra lors de la conférence prévue le 27 avril 2023, organisée par le réseau Femmes Leaders Mondiales, autour du sujet « Femmes & Numérique, la complémentarité des sexes ? ». L’occasion d’un petit questionnaire à la Prévert sur son parcours, ce qui l’agace, ce qui la motive … avant d’en discuter davantage lors d’une table ronde, qui réunira avec elle, Laure Prévault Osmani, Nathalie de Peufeilhoux et Loïc-Marie Dalmas Reina.
Quel est ton job aujourd’hui ?
Je suis DRH chez Braincube. Mon job comporte plusieurs aspects. Les éléments classiques auxquels on pense tous quand on parle de RH : élaboration et mise en œuvre des politiques de recrutement, onboarding, formation, gestion de carrière, politique social, dialogue social, aspects juridiques. J’évolue dans un environnement international et suis en charge depuis 1 an des RH au niveau global, avec les filiales aux USA et au Brésil. Mais chez Braincube, les RH vont au delà de ça. La RH est garante de la culture managériale, le comité RH que j’ai mis en place en 2018 lors de mon arrivée fait que les liens que j’ai tissé avec les managers sont très forts, et par conséquent la RH pratiquée chez Braincube est proche des gens et répond à leurs besoins et attentes.
Ma priorité est de protéger la société tout en offrant le meilleur cadre de vie au travail pour les collaborateurs. Le bien-être au travail et les sujets liés à la QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail) sont primordiaux pour moi et dans mon approche de la RH.
Je travaille au quotidien avec Julien, responsable recrutement France , Ambre, assistante RH pour la France, et Tara aux USA en charge du recrutement et des RH en local pour l’entité américaine. Je suis aussi proche du PDG qui partage ma vision de la RH et m’apporte soutien et appui dans les initiatives que j’engage. Bref, un job tourné vers les autres, dans un environnement qui évolue vite, où le changement est constant mais où les challenges RH sont nombreux (et j’adore ça!)
Qu’est ce qui te rend fière dans ton parcours ?
J’ai fait un master en gestion interculturelle des RH, après une licence LEA, et un stage de fin d’études au service du personnel chez Michelin en Inde. A mon retour à Clermont, j’ai travaillé 5 ans dans l’intérim où j’ai réalisé l’ouverture d’une agence en 2013. Ces 5 ans d’intérim ont été riches et formateurs, mais je voulais me recentrer sur les RH et trouver un contexte international. J’ai rencontré beaucoup de difficultés à trouver le poste qui me conviendrait et dans la bonne entreprise. Je suis fière d’avoir obtenu ce poste de chargée de recrutement et de gestion RH chez Braincube il y a 5 ans, et surtout fière du chemin parcouru chez Braincube ! RRH au bout de 2 ans, et DRH 2 ans plus tard.
Quand je suis arrivée, tout était à faire en RH. J’ai digitalisé la fonction (SIRH, ATS, logiciel de paie), je me suis investie pour que cette culture managériale s’ancre, j’ai mis en place des process (onboarding..), recruté 70 personnes, engagé des actions autour du marketing RH … Bref, une entité RH qui a grossi et qui s’est professionnalisée, pour accompagner la croissance de la société du mieux possible.
Un moment où tu t’es dit « l’égalité, c’est pas gagné » ?
Surtout lors de mon arrivée où j’ai constaté des écarts importants de salaires entre certaines femmes et des hommes de même âge et même profil. C’était marginal, mais réel. Il existait aussi beaucoup encore de » privilèges accordés aux « anciens » mais qui commençaient à poser problème dans une société où le mode « artisanal » n’était plus souhaitable (et risqué d’un point de vue social et légal).
Au contraire, un moment où tu t’es dit « ahhhhhh l’égalité ça progresse » ?
Je ne vois pas trop… Ce que je constate, c’est la position de certains hommes par rapport aux femmes qui a considérablement évolué en 5 ans. Quand je regarde en arrière, je me dis que les individus évoluent (en bien !) et les actions que je mets en œuvre ces derniers mois ont pour but d’aller plus loin dans ces évolutions positives mais aussi de les mettre en avant et de les valoriser.
Tu interviens le 27 avril, que veux-tu que l’on retienne de ton intervention ?
Que même dans un environnement où les gens ont été bercés de clichés (école d’ingé, bizutage, secteur industriel) et où, de surcroît, les femmes sont peu nombreuses (la « tech »), il faut oser, se lancer pour gommer les inégalités liées au genre. Le faire subtilement (pas de prosélytisme, on reste dans le monde pro), proposer des espaces de dialogue, donner de l’info, prendre des mesures, et engager les managers à montrer l’exemple.
Quelle est la chose qui t’agace le plus sur ce sujet ?
Les réactions excessives de certains hommes « conservateurs » qui, je pense, se sentent visés ou attaqués dans leurs valeurs quand l’entreprise lance des actions de la sorte. Je me souviens de la réaction très virulente et totalement disproportionnée d’un collaborateur à la lecture d’un de mes mails envoyé à tout le monde et rédigé en écriture inclusive.
A l’inverse, les personnes (internes ou externes) qui sont obnubilées par la question, qui mettent la pression aux hommes, qui adoptent une attitude oppressante envers les collègues sur la question m’agacent aussi.
Tout est question de modération.
Un projet / initiatives autour de l égalité homme femme que tu trouves vraiment bien sur le territoire ou ailleurs
Le fait d’octroyer aux pères, ou second parent, un congé paternité de durée identique au congé maternité.
L’instauration du congé menstruel (tout récemment en vigueur chez nous :))
On en discute le 27 avril, n’oubliez pas de vous inscrire ! C’est par ici.