Actu / La French Tech Clermont Auvergne, version 2.0

Actu / La French Tech Clermont Auvergne, version 2.0

Par Damien Caillard et Alexis Echegut

C’est le passage à la vitesse supérieure : après une organisation annoncée en mai dernier, la French Tech Clermont Auvergne candidate à un nouveau label. Lors d’une conférence de presse donnée le 30 janvier au stade Marcel Michelin, la nouvelle Charte d’Engagement a été présentée. Quelle évolution par rapport à la labellisation “mobilité” de 2016 ? Quelles conséquences sur notre écosystème d’innovation ? Portée par Olivier Bernasson, la French Tech V2 s’oriente plus sur l’entrepreneuriat et moins sur les institutionnels.


État des lieux et nouvelle candidature

Lancé par le ministère de l’économie en 2013, le label French Tech vise à dynamiser, structurer et faire rayonner les territoires et entreprises innovantes de France, notamment à l’international. C’est le pari de la “French touch”, fièrement arboré chaque année au CES de Las Vegas. Et en local ? La French Tech veut “fédérer” les acteurs qui gravitent autour du monde des start-ups, définies comme de jeunes entreprises à ambition mondiale, et à la recherche d’un modèle économique assurant une croissance forte et rapide.

Trois ans plus tard – en juillet 2016 – l’écosystème d’innovation clermontois obtient la labellisation thématique French Tech. Aujourd’hui, ce sont plus de 50 start-ups et des grands groupes (Michelin, Limagrain), entourés par le monde de la recherche, de l’enseignement, de l’innovation et des acteurs institutionnels qui le constituent. Tous agissent en interaction – d’où la notion d’écosystème – et sont rassemblés autour de la thématique de la mobilité (#CleanTech #Mobility).

2019 : nouvelle année, nouvelle dynamique. Exit les Métropoles et les Thématiques French Tech, Bercy rebat les cartes au profit des « Capitales » et des « Communautés » French Tech. La Mission French Tech a lancé un appel à candidature qui se clôt le 11 février. C’est à cet appel que l’équipe de la French Tech Clermont Auvergne a répondu.

Outre le changement de dénomination, ce nouvel appel à projets veut redonner du poids aux entrepreneurs dans les dispositifs locaux. Trois critères majeurs sont ainsi imposés :

  • La constitution d’un « board », comité dirigeant, de 12 entrepreneurs et start-uppers emblématiques de la région. Ce board sera en charge de la définition de la feuille de route locale de Clermont Auvergne French Tech pour les trois prochaines années ;
  • Le soutien de 50 startups et partenaires – dont le Connecteur – qui s’engagent à respecter le Manifeste de la French Tech et qui constitueront « la communauté » ;
  • La rédaction d’un plan d’actions a minima sur la première année, qui devra répondre à la fois aux orientations stratégiques de la Mission French Tech (à Bercy) et aux enjeux des start-ups locales.

La Charte d’engagement signée par les membres du Board lors de la soirée : la French Tech met en avant le soutien de la communauté locale.

Quel plan d’actions ?

Une nouvelle organisation et des engagements, c’est bien. Mais beaucoup d’entrepreneurs et d’acteurs de l’écosystème ont exprimé des attentes quant à la French Tech. Les engagements suivant ont été réaffirmés et devraient se concrétiser rapidement – certains d’entre eux étant déjà « dans les tuyaux » depuis plusieurs mois :

  1. Favoriser la croissance des start-ups du territoire :

    – par de nouveaux outils de financement – un fonds d’investissement de 10 à 15 millions d’euros sera ainsi créé ;
    – par une fédération de l’écosystème local et la mise à disposition de nouveaux outils collaboratifs. On parle ici d’un outil mutualisé de suivi des start-ups et d’un cartographie de l’écosystème ;
    – par la création d’un agenda évènementiel tout au long de l’année. Celui-ci concerne l’ensemble des partenaires du territoire (incubateurs, accélérateurs, clusters) ;
    – par l’offre d’opportunités à l’international. Il s’agit de participation à divers salons et de la mise en place de programmes dédiés.

  2. Atteindre les finalités sociétales vertueuses : Tech For Good

    – par le lancement d’un appel à projets « Diversité » ;
    – par la mise en œuvre de la digitalisation au service de l’innovation sociale.

Une gouvernance pro-entrepreneurs

Vous vous souvenez peut-être de la présentation French Tech du 22 mai 2018 : dans le cadre de « l’ancienne » labellisation (thématique), la gouvernance était partagée entre les entrepreneurs et les représentants « institutionnels » : collectivité locale, grandes entreprises, monde universitaire et de la recherche. La présidence était d’ailleurs partagée entre Olivier Bianchi et Olivier Bernasson.

Aujourd’hui, la nouvelle candidature implique un pilotage clairement donné aux entrepreneurs. Ainsi, elle prévoir la constitution d’une équipe d’entrepreneurs du territoire: le Board. A Clermont, douze femmes et hommes ont répondu à l’appel.

“Le Board fait preuve d’une forte envie de mettre en lumière les atouts et les compétences du tissu innovant local au niveau national et international. [Ses membres] s’engagent à consacrer au moins deux heures par mois de leur temps à l’association French Tech.” – Hervé Roche, Cabinet de Conseil 9

Toujours sur le pont, Olivier Bernasson continue d’incarner la French Tech du territoire.

Voici la composition du Board Clermontois:

« Les entrepreneurs membres du Board sont devenus membres de l’association French Tech. Mais plus encore, ils pilotent l’association à eux seuls pour les trois années à venir. Pour cela, ils se réuniront autour de groupes de travail afin de déterminer conjointement du devenir de la feuille de route à suivre. » – Hélène Ribeaudeau, Chef de Projet French Tech.

Découvrez ci-dessous le témoignage de deux membres du Board:


Les autres acteurs du territoire sont également présents. A commencer par les grandes collectivités : en termes de périmètre géographique, Clermont Auvergne Métropole – porteur “historique” de la première candidature French Tech – est rejoint dans cette démarche par Vichy Communauté et Riom Limagne et Volcans.

« La démarche de cette candidature est fédératrice. Sa labellisation est un enjeu important pour l’ensemble des acteurs économiques du territoire, elle lui permettra d’accroître sa visibilité sur le plan national voire international. » / Carole Force, Affaires Publiques, Michelin

***

Tout devrait donc bien se passer. Comme le souligne Hervé Roche: « l’optimisme règne et les chances de réussite de cette candidature – qui réunies tous les critères de sélection, et bien plus encore – sont fortes ». Il faut bien sûr attendre un premier retour de la Mission French Tech, et une potentielle défense du projet à Paris. Dans l’immédiat, on retiendra un changement philosophique notable de la labellisation : les espoirs – et les attentes – sont porté(e)s sur le Board, et les start-ups sont aux manettes. Les premières réalisations concrètes en seront d’autant plus attendues.


Pour en savoir plus :
Interview vidéo de Olivier Bernasson suite à la première gouvernance (mai 2018)
Entretien avec Hélène Ribeaudeau (novembre 2018)
Entretien avec Olivier Bernasson (juillet 2017)

Le site de la French Tech Clermont Auvergne
Le site de la French Tech nationale


Captation photo, vidéo et réalisation par Alexis Echegut.
Synthèse écrite par Damien Caillard et Alexis Echegut

À propos de Véronique Jal

Ma ligne guide depuis 15 ans, c'est le management de projets collectifs à fort "sens ajouté" : les fromages AOP, les hébergements touristiques, la démarche d'attractivité d'une région... et aujourd'hui l'innovation territoriale via un média associatif Toulousaine d'origine, j'ai découvert et choisi l'Auvergne que mon parcours pro m'a amenée à connaître sous plein de facettes. J'adore cette activité qui nous permet d'être en situation permanente de découverte.