BAMBA à Clermont-Ferrand, premiers retours pour le projet d’urbanisme de la Grande Plaine

BAMBA à Clermont-Ferrand, premiers retours pour le projet d’urbanisme de la Grande Plaine

Dans le cadre de la Clermont-Innovation Week, le projet Bamba s’est associé au Bistrot Archi de la Maison de l’Architecture Auvergne. Un format grand public et convivial pour mettre en lumière les transformations qui s’opèrent dans le monde de l’Architecture. Lors de cette rencontre, il a été question de l’avenir de la maison individuelle dans une ville de plus en plus contrainte face aux enjeux sociétaux et environnementaux.

Une start-up pour repenser l’urbanisme

Villes Vivantes est une start-up créée en 2013. Elle est spécialisée dans les services liés à l’architecture, l’urbanisme et l’aménagement du territoire.

Villes Vivantes propose des services de conseil et d’accompagnement pour les projets d’aménagement urbain, tels que l’élaboration de plans d’urbanisme, la réalisation de diagnostics territoriaux, la coordination de projets de rénovation urbaine, etc.

L’éco-quartier de La Grande Plaine, un défi urbanistique et social

En 2018, la ville de Clermont-Ferrand a lancé un appel d’offres pour achever le développement de son éco-quartier La Grande Plaine, situé à Champratel dans les quartiers Nord.

Démarré en 2011, ce projet s’est d’abord traduit par la démolition de tours et la création de grands parcs et d’espaces publics de qualité. Des premiers programmes d’immeubles collectifs éco-conçus, sont ensuite sortis de terre. L’objectif était de proposer à la vente ces logements neufs.

La commercialisation de ces logements s’est avérée difficile. Faute de candidats, une partie importante des premiers programmes du quartier ont été transformés en logements sociaux. La ville a souhaité, en 2018, changer d’approche pour les macro-lots restants qui représentent un programme de 150 logements” expliquait Amandine Hernandez, co-fondatrice de Villes Vivantes, dans un entretien pour le Connecteur. La ville de Clermont-Ferrand a contractualisé avec Villes Vivantes pour développer les derniers hectares avec la méthode BAMBA.

BAMBA à Clermont-Ferrand, une autre manière de construire la ville

Depuis bientôt un an, les équipes de Villes Vivants ont élu domicile à la Maison Napoléon, à Montferrand deux jours par semaine. Elle a déployé une campagne de communication et des événements pour faire connaître la démarche. Grâce à cela, la start-up a pu rencontrer des dizaines de porteurs de projets potentiellement intéressés par la possibilité d’investir dans des micro-lots sur mesure. En effet, chaque projet est défini en fonction des besoins et des budgets de chaque porteur de projet.

BAMBA à Clermont-Ferrand, des prix abordables pour des projets de vie réalisables

Les coûts de constructions neuves explosent à Clermont-Ferrand comme ailleurs en France. “Dans les programmes de promotion neuve, on ne trouve rien à moins de 4 000 euros du m2. Hors dispositifs d’accession sociale ». D’après Amandine Hernandez, l’approche BAMBA permet de proposer des prix entre 2000 et 2500 euros du m2 pour une maison individuelle.

Pour qu’un projet comme celui de BAMBA La Plaine, il faut utiliser la technologie pour permettre au porteur de projet de se projeter. “Il est très difficile pour quelqu’un d’imaginer une maison avec un jardin sur un terrain de 200 m2. Pourtant, c’est possible. Grâce à la modélisation 3D, on peut présenter des scénarios intéressants sur de très petites surfaces”, précise Amandine Hernandez.

BAMBA à Clermont-Ferrand, un projet qui se construira dans le temps.

A ce jour, Villes Vivantes a rencontré 200 familles et accompagne actuelle 50 porteurs de projets. 45 % de ces porteurs de projets viennent du parc locatif social. “BAMBA, c’est une opportunité d’accéder à la propriété. Nous sommes également en train d’accompagner un projet d’habitat collectif qui est une approche encore différente. Pour nous, chaque projet quel qu’il soit à sa place dans BAMBA”.

La biodiversité et la végétalisation, une priorité pour BAMBA

Comment amener de la verdure, dans une vision d’un quartier dense avec de petites surfaces disponibles ? Tout d’abord, une partie de l’aménagement de l’éco-quartier a déjà été définie. Les espaces publics, comme les parcs et les aires de jeux, sont opérationnels. « Cent lots sont à commercialiser sur les 4 hectares. Chaque lot intégrera nécessairement un arbre. De plus, on accompagne sur le volet bioclimatique même si chacun reste libre d’utiliser sa parcelle comme il le souhaite. Le quartier sera vert, car les jardinets seront visibles. Qu’ils aient pignon sur rue ou qu’ils soient situés à l’arrière. Par ailleurs, comme dans l’esprit “Ici, on sème” nous proposons aux futurs acquéreurs de végétaliser le long de clôtures, sur l’espace public.« 

source : La Grande Plaine

Un enjeu de mixité sociale encore à atteindre

Avec la première phase du projet, la plupart des logements de la Grande Plaine sont devenus des logements sociaux, à l’opposé de l’objectif de départ, à savoir un éco-quartier favorisant la mixité sociale.

Le projet BAMBA, est avant tout une expérimentation sur un espace très restreint et qui peut être perçu comme une tentative de “rattraper le coup”. Reste à savoir si les acquéreurs potentiels choisiront l’option métropolitaine pour leurs rêves de maisons individuelles ou celui de continuer à investir les villes et villages situés à une vingtaine de kilomètres de la métropole.

À propos de Pauline Rivière

Pauline Rivière est journaliste et rédactrice en chef du média en ligne le Connecteur. Elle est en charge du choix des dossiers spéciaux mensuels. Elle développe également des outils de datavisualisation à destination de l'écosystème de l'innovation et s'intéresse à l'innovation éditoriale. Avec sa société SmartVideo Academy, elle anime différentes formations à la réalisation de vidéos (au smartphone notamment) et à l’écriture audiovisuelle. Elle intervient également dans l'Enseignement Supérieur dans le cadre de projets pédagogiques digitaux, mêlant techniques de communication et sujets d'innovation.