“Celui qui ne connaît que ses propres arguments connaît mal sa cause” : s’entraîner à défendre sa cause avec Euristika

“Celui qui ne connaît que ses propres arguments connaît mal sa cause” : s’entraîner à défendre sa cause avec Euristika

Samy Lange pense Euristika depuis deux ans. Elle existe sous sa forme associative depuis tout pile un an. L’idée au départ vient de l’envie de trouver comment communiquer sans être bloqué dans un cadre idéologique. Le Covid a eu un effet accélérateur. Rapidement, les réseaux sociaux ont été envahis de pseudo experts revêtus de blouse blanche diffusant des messages abondamment partagés sans aucun fondement scientifique. En fait, peu d’entre nous possède ce socle de base de la démarche scientifique. Ce qui l’a amené à développer des outils pour acquérir les connaissances manquantes, sans donner de consignes de pensée. Juste pouvoir inciter chacun à se remettre en question, chercher soi-même la vérité. Quel que soit ses convictions, on cherche à prouver et argumenter son point de vue. On a donc tous besoin d’outils d’enquête. C’est l’objet de l’atelier prévue samedi 16 avril.

Comment mieux défendre ma cause grâce à la zététique ?

Lorsqu’on parle d’engagement, on a souvent tendance à opposer rationalité, esprit critique et dimension émotionnelle, voire moralité. Pourtant, la défense d’une cause repose avant tout sur un argumentaire, qui lui même repose sur une recherche d’information, et donc une méthode de recoupement de sources, de vérification… pour s’assurer de la pertinence de son argumentation.

Parfois, dû à la maladresse ou à l’absence de recul, on génère plus d’opposition, du rejet, et in fine, plus d’effets négatifs. L’atelier « Mieux défendre sa cause » est donc construit d’abord sur l’analyse des forces et faiblesses de chacun des participants. Il s’adresse à tous ceux qui veulent s’engager plus efficacement dans la défense d’une cause. Cependant, la première heure, consacrée aux apports théoriques, est ouverte à tous ceux qui sont sensibles au sujet.

Mon sujet comporte une base scientifique, l’écologie par exemple, je ne suis pas scientifique moi-même, comment puis-je appréhender les études et les mettre en perspectives ? Ou encore, mon argumentaire très militant ne finit-il pas générer plus de rejet que de convictions ? Quelles pratiques adopter pour échanger avec ceux qui ne pensent pas comme moi ?

Ces méthodes, issues d’une petite partie des ressources de la psychologie sociale pour la communication mais aussi de la philosophie (l’epistémologie), de l’esprit critique et des neurosciences, peuvent nourrir les volontés, parfois éprouvées, de faire passer ses idées. Et aussi, fournir des outils adaptés pour mieux enquêter, trouver des solutions, et collaborer.

Et en fait, cela commence aussi par soi-même ! Avec une première question à se poser en toute sincérité : Suis-je vraiment en posture d’accepter le débat ? Passer d’une posture de conviction à une attitude de compréhension implique aussi d’accepter de se remettre en cause.

Pour s’inscrire, c’est par ici – Samedi 16 avril – 14 à 17h – au Portemine à Clermont Fd.

Des outils pluridisciplinaires

L’esprit critique, la zététique (l’art du doute), la philosophie peuvent être mis en outils que chacun s’approprie pour communiquer de manière neutre, y compris sur des sujets émotionnels.

Dimanche 10 avril, Euristika appliquait la réflexion, dans le cadre de la Clermont Innovation Week, au thème « Journalisme et citoyenneté ». Le journalisme amateur se développe à vitesse grand V. Pour le meilleur et pour le pire. La question centrale étant comment éviter de mésinformer quand on n’a pas acquis de méthode rigoureuse.

Première étape, il faut apprendre à ne pas se tromper soi-même. Avant d’éviter d’être trompé par d’autres ou d’apprendre à enquêter, il faut savoir les erreurs que l’on fait, inconsciemment. Ces réflexes qui peuvent nous faire prendre des décisions irrationnelles et que les chercheurs ont désormais bien identifié. On parle de biais de confirmation, d’essentialisation, de répétition… Lire ici le remarquable travail d’inventaire et de décryptage réalisé par l’Université du Québec à Montréal.

Au delà de ces deux formats, Samy Lange a développé une douzaine d’heures de cours : sur les biais cognitifs, les raisonnements, la manière dont on acquiert des connaissances, ce qu’est une connaissance, à qui on donne autorité. Il propose différentes formes pour transmettre : des ateliers, des jeux, une fresque de l’information, sur le principe du Climat, qui suit le parcours de l’information: d’où elle vient, par où elle passe, comment elle est filtrée, comment elle est confrontée au réel, comment elle se valide, se recoupe, …

À propos de Véronique Jal

Ma ligne guide depuis 15 ans, c'est le management de projets collectifs à fort "sens ajouté" : les fromages AOP, les hébergements touristiques, la démarche d'attractivité d'une région... et aujourd'hui l'innovation territoriale via un média associatif Toulousaine d'origine, j'ai découvert et choisi l'Auvergne que mon parcours pro m'a amenée à connaître sous plein de facettes. J'adore cette activité qui nous permet d'être en situation permanente de découverte.