Focus / L’entreprise appréciative

Focus / L’entreprise appréciative

Par Damien Caillard


Accéder au résumé/sommaire de cet article


Entretien avec Muriel Radal est fondatrice du cabinet LV Talents, qui mise sur la qualité de vie au travail comme levier d’efficacité et de développement business. Elle est à l’origine du concept d’Entreprise Appréciative, et fut l’organisatrice du premier évènement dédié à cette approche, qui a eu lieu le 3 juillet dernier au Centre Diocésain Pastoral de Clermont.

D’où vient l’Entreprise Appréciative ?

A la base, il y a l’approche appréciative, initiée aux Etats-Unis par David Cooperrider et implantée en France à travers l’Institut Français d’Appreciative Inquiry (IFAI). C »est une manière de créer une dynamique collective autour d’un projet. Je m’y suis formée, et cette approche a été une révélation. Moi qui, dans mon cabinet, intervenais sur des situations difficiles, je sais que la plus grosse difficulté est, une fois la situation de tension passée, de recréer une dynamique positive.

A partir de là, j’ai travaillé sur le management appréciatif, un concept créé par Jean-Christophe Barralis de l’IFAI, puis sur comment faire évoluer des projets, des entreprises ou des équipes avec cette approche appréciative. L’entreprise appréciative est née en échangeant avec Jean Pagès, co-fondateur de l’IFAI.

En quoi cela consiste-t-il ?

On peut définir quatre piliers fondamentaux:

  • une entreprise ouverte sur l’extérieur, qui sait tenir compte de son écosystème environnant, plutôt qu’une entreprise centrée sur elle-même ;
  • une entreprise portée vers le futur, c’est à dire capable d’avoir une vision mais aussi de la transmettre à ses salariés, ce qui n’est pas toujours simple : beaucoup de chefs d’entreprise définissent une vision, mais au bout de la chaîne, ce n’est pas forcément source de motivation. Donc c’est avoir une vision et être capable de la transmettre ;
  • une entreprise centrée sur ses forces issues de ses réussites, et qui sait évoluer à partir de ses réussites au lieu de regarder ses points faibles ;
  • une entreprise qui met l’homme au coeur de ses préoccupations.

La journée sur l’Entreprise Appréciative du 3 juillet, entre conférences et ateliers

La différence par rapport au concept l’entreprise libérée est qu’on ne change pas l’organisation. Il s’agit ici de faire évoluer les états d’esprit : le management, mais aussi chaque salarié qui doit progressivement ouvrir son esprit pour porter un autre regard sur l’organisation. Toute difficulté n’est pas un point de blocage, c’est une manière de voir les situations autrement, pour collaborer à la réussite commune.

Comment s’est passé le premier événement que vous avez organisé ?

C’était la première fois que l’on parlait d’Entreprise Appréciative dans un événement professionnel. Et j’avais envie que cela se fasse en Auvergne. Je visais la diversité en termes de taille d’entreprise, de fonction (il y avait des dirigeants, des managers, des responsables RH, des collaborateurs) et d’âge – avec des personnes expérimentées comme de très jeunes participants. Au total, 80 personnes sont venues, représentant environ 40 entreprises de la région.

Le matin, on a surtout eu des conférences pour poser les piliers, puis des témoignages : un dirigeant Michelin qui a expliqué comment il déployait la vision pour son entreprise, une DRH d’Accenture qui utilise l’approche appréciative pour repenser leurs entretiens d’évaluation, et des exemples concerts de différentes petites entreprises sur lesquelles le management appréciatif a pu être déployé. L’après-midi était consacré aux ateliers collaboratifs où les participants on pu expérimenter l’approche appréciative en co-construisant une entreprise respectant ses principes.

Qu’en ont retiré les participants ?

Les retours sont très positifs. Parce que les gens ont appris des choses, parce qu’ils ont apprécié les échanges inter-entreprises. Et qu’ils ont pu mesurer l’intérêt de cette approche à travers les ateliers, et surtout repartir avec des clés pragmatiques. Ce sont maintenant des ambassadeurs de l’Approche Appréciative, et c’est une satisfaction car j’avais présenté cet événement comme « vivre une journée appréciative ». Et c’est réussi ! J’aimerais maintenant que les participants puissent déployer à leur niveau cette approche.

Muriel Radal, à l’origine de l’Entreprise Appréciative et de la journée du 3 juillet

D’ailleurs, je souhaite qu’une communauté se mette en place. Tous les participants ont éprouvé le besoin de poursuivre sur cette journée : je réfléchis à garder le lien entre eux sous différentes formes, peut-être du co-développement professionnel, et sans doute un autre rendez-vous qui reste à construire.


Pour en savoir plus:

 le site du cabinet LV Talents
la vidéo de la journée du 3 juillet sur l’Entreprise Appréciative
les retours de participants sur cette journée


Entretien du 23 août 2017, condensé et réorganisé pour des raisons de lisibilité

Résumé/sommaire de l’article (cliquez sur les #liens pour accéder aux sections)

  • #Origine / l’Entreprise Appréciative a été développée par Muriel Radal et Jean Pagès, co-fondateur de l’IFAI, l’institut Français d’Appreciative Inquiry. En effet, il est issu de l’Approche Appréciative, une méthode américaine permettant de créer une dynamique collective autour d’un projet ;
  • #Principe / l’Entreprise Appréciative se définit comme ouverte sur l’extérieur, disposant d’une vision et capable de la transmettre, centrée sur ses forces issues de ses réussites et sans blocage sur ses points faibles, et mettant l’homme au coeur de ses préoccupations ;
  • #Evénement / le 3 juillet dernier, une journée de découverte et d’ateliers sur l’Entreprise Appréciative a eu lieu à Clermont, avec 80 participants et 40 entreprises représentées dans toute leur diversité. Des dirigeants de Michelin et d’Accenture ont notamment pris la parole ;
  • #Retours/ cette méthode a pu être déployée très vite au sein des entreprises des participants, et l’objectif est de poursuivre sur cette dynamique en créant une véritable communauté autour de l’Entreprise Appréciative.

À propos de Véronique Jal

Ma ligne guide depuis 15 ans, c'est le management de projets collectifs à fort "sens ajouté" : les fromages AOP, les hébergements touristiques, la démarche d'attractivité d'une région... et aujourd'hui l'innovation territoriale via un média associatif Toulousaine d'origine, j'ai découvert et choisi l'Auvergne que mon parcours pro m'a amenée à connaître sous plein de facettes. J'adore cette activité qui nous permet d'être en situation permanente de découverte.