Le « wild escape », escape game pleine nature et voyages imaginaires….

Le « wild escape », escape game pleine nature et voyages imaginaires….
Le terme escape game est emprunté à l’univers des jeux vidéo. En 2004, ce sont les Japonais qui inventent ce style de jeu, où un protagoniste doit résoudre des énigmes pour sortir d’une pièce. En 2007, une entreprise japonaise décide de décliner le concept en « réel » et créée les premières « escape rooms ».
Depuis, le format s’est développé partout dans le monde. Début 2020, ce sont plus de 2200 escapes rooms qui se répartissent sur le territoire français. Le succès de tel ou tel « salles » dépend de la capacité de ses créateurs à proposer un scénario bien ficeler qui nous embarque dans un autre temps, un autre monde. Dans cet univers, l’imagination n’a pas de limite, et de nouvelles formes hybrides ont vu le jour.
La chasse au trésor 4.0

Depuis quelques années, on voit apparaitre une déclinaison du concept de base, avec « le wild escape », ou l’escape game à l’air libre. C’est un peu la version du XXIᵉ siècle de la chasse au trésor et du jeu de pistes, avec une petite touche de Kho-Lanta. 
Un des derniers à avoir vu le jour en Auvergne est l’Arène Immersive Game dans le Cantal. Le projet est né de l’envie de quatre amis, passionnés de jeu, et professeurs d’EPS, de proposer un jeu collectif inédit. Le socle commun est l’engagement physique. Ils sont de fervents défenseurs du principe, qu’une immersion n’est totale si l’on sollicite l’esprit et le corps. 
C’est d’ailleurs la recette du succès d’émissions télé comme Kho-Lanta ou Pékin Express. Ce qui nous scotche à notre canapé en regardant évoluer les équipes, c’est leur capacité à résoudre une énigme, en mâchant une grosse chenille verte, le tout perché sur un poteau. « Pour voyager dans un monde imaginaire, il faut solliciter l’individu dans sa totalité » nous explique Pierre Vaure cofondateur d’Arène, Immersive Game.

« Pour voyager dans un monde imaginaire, il faut solliciter l’individu dans sa totalité ». 

Alors à quoi ressemble un « wild escape »?  « Nous avons adapté un terrain de 15 hectares. Au centre, il y a une tente militaire, qui est un peu le camp de base. L’équipe a des missions à remplir. On se déplace en étoile sur le terrain. Sans trop en dévoiler, il y a des énigmes et des casse-têtes, comme dans tout bon escape game, mais aussi de la course d’orientation, de la cartographie, et même un peu de paint-ball », précise Pierre.

 

Une offre touristique régionale innovante

À l’heure où nous écrivons ces lignes, le gouvernement nous a fortement encouragés à réserver nos vacances d’été en France. D’abord, parce que nous ne savons pas si deuxième vague il y aura, ensuite, parce que le tourisme a pris du plomb dans l’aile et qu’il faut le soutenir. 
Si vous avez prévu de vous entasser entre quatre piquets sur les plages de la Grande-Motte, vous serez sûrement peu sensibles au charme des vacances en zones dites « rurales ». L’Auvergne est encore trop perçue comme une destination de retraités dynamiques arpentant les volcans munis de leurs bâtons de randonnée.
Les « wild escape » sont un exemple concret de l’offre touristique innovante qui se développe sur nos territoires. On réinvente l’espace, on joue, on apprend, on s’évade. Family Aventure en Haute-Loire propose une version familiale d’un escape game en forêt, tandis que l’Herbier de Saint-Fiacre dans le bourbonnais nous initie en une heure trente aux secrets des plantes aromatiques et médicinales. Il n’y a pas de limite à la créativité! 

Crédit photo : Facebook Herbier de Saint-Fiacre

Ces offres ludiques attirent aussi un nouveau public. Arène Immersive Game accueille de nombreux enterrements de vie de jeunes filles ou de garçons. Les jeunes générations viennent entre amis, mais le défi est ouvert à tous. « On est sur une base de course au score. Cela signifie que l’on fait en fonction de ses capacités. On a des groupes de retraités qui prennent aussi beaucoup de plaisir ». 
L’Herbier de Saint-Fiacre avait mis en sommeil son escape game, mais compte bien le réactiver pour l’été 2020. Cette exploitation agricole biologique aux portes de Moulins sur Allier, a mis le partage des savoirs et la cueillette individuelle au coeur de sa démarche et offre une sortie familiale dont on se souviendra.  

Cette année ne ressemble à aucune autre, elle nous offre la possibilité de repenser nos automatismes. Les vacances sur la Côte d’Azur ou les voyages à l’autre bout du monde seront sans doute limités voire impossibles. Nous ne sommes pas obligés de partir loin pour être dépaysés. C’est une question d’état d’esprit. 
Si vous avez décidé de tester ce que l’on appelle le « staycation » (les vacances proches de chez soi) ou si vous avez fait de l’Auvergne votre destination été 2021; alors tentez le wild escape. Partez à l’aventure et profitez de l’expérience unique de découvrir un autre monde à quelques kilomètres de chez soi. 

 

 

 

 

À propos de Pauline Rivière

Pauline Rivière est journaliste et rédactrice en chef du média en ligne le Connecteur. Elle est en charge du choix des dossiers spéciaux mensuels. Elle développe également des outils de datavisualisation à destination de l'écosystème de l'innovation et s'intéresse à l'innovation éditoriale. Avec sa société SmartVideo Academy, elle anime différentes formations à la réalisation de vidéos (au smartphone notamment) et à l’écriture audiovisuelle. Elle intervient également dans l'Enseignement Supérieur dans le cadre de projets pédagogiques digitaux, mêlant techniques de communication et sujets d'innovation.