Michelin & Clermont, la mue se poursuit

Aujourd’hui, Michelin et Clermont Auvergne Métropole inauguraient de concert le nouveau siège et la toute nouvelle place des Carmes Déchaux. Cette inauguration en duo est l’un des points clés du projet, symbolique de la volonté de collaboration entre la Manufacture et la collectivité. Olivier Bianchi le relève, « l’attachement des clermontois à ce lieu symbolique est fort ».

Le résultat est plutôt très chouette, autant sur les extérieurs, paysagers, arborés, avec des pièces d’eau … qu’intérieurs.  L’endroit a assurément gagné en sérénité. Et ce n’est pas terminé: une phase 2 prévue d’ici quelques mois végétalisera l’espace situé devant l’église.

« Pour innover, il faut se rencontrer et il faut des lieux qui stimulent »

Les lieux : beaucoup d’ouverture

La visite traverse les différents nouveaux espaces :

• La visite de la serre tropicale, dans laquelle les visiteurs peuvent désormais cheminer démarre par un film immersif autour de la culture de l’hévéa. Sur réservation auprès de l’Aventure Michelin.
• Le café Equateur, lieu ouvert par excellence
• Une expo temporaire qui retrace l’aventure du chantier. Un leitmotiv dans les propos, la volonté d’inscrire le chantier dans une démarche d’écoconception et de circuits courts en matière de matériaux, d’entreprises mobilisées, de ré emploi …

Et de nouveaux espaces dédiés aux équipes

• Un tout nouveau lieu complètement inédit, dédié aux enfants collégiens des salariés, pour faire ses devoirs ou se reposer.  » C’est une idée qui est née des concertations menées par le CSE (Comité Social et Economique) Michelin. Nous avions observé que sur cette tranche d’âge très particulière, il y avait un manque. Nous voyions des jeunes attendre leurs parents devant la porte en fin d’après midi. Plus jeunes, ils sont gardés; plus âgés, ils sont autonomes; entre les deux, il y avait un besoin. » Le dispositif démarre le 14 septembre, 90 parents ont déjà inscrit leurs enfants. Une initiative menée partenariat avec le Céméa permettra d’encadrer les collègiens.
• A l’étage enfin, des espaces de travail collaboratifs et de belles salles d’accueil pour les candidats au recrutement. On le sait, la question du recrutement est un sujet stratégique chez Michelin, très impliqué dans de nombreuses initiatives locales sous ce prisme. Un lieu pour l’instant dédié à l’interne, mais il y a fort à parier que les sollicitations d’usage externe seront nombreuses ! « Pour l’heure, nous souhaitons en réserver la primeur aux salariés » dit Philippe Lorphelin, directeur des sites Clermontois.
• Ces différents lieux veulent témoigner de la volonté du groupe de s’adapter aux nouvelles pratiques et aspirations de travail. Florent Menegaux l’a souligné plusieurs fois, la dimension humaine, la relation aux salariés est centrale dans la démarche. On peut d’ailleurs mettre au crédit du groupe l’organisation même de cette matinée de visite : chaque lieu est présenté par les membres de l’équipe qui ont porté le projet et le font vivre.

« Un lieu de mouvement des hommes et des idées »

La continuité,  le mot qui relie

Florent Menegaux l’a relevé, la présence de Michel Rollier et de Jean Dominique Senard –  initiateur du projet- marque cette volonté de s’inscrire dans la continuité et le respect de l’histoire de la Manufacture. Pour l’architecte (groupement rassemblant Construire, Encore Heureux et Base), la continuité s’est traduite à la fois dans la volonté de conserver et enrichir l’existant – comme la serre par exemple. Egalement dans le travail de concertation mené avec les salariés pour questionner les usages du lieu, actuels et futurs. Ou enfin dans la collaboration- unique en France- entre un acteur privé et une collectivité pour coordonner un chantier de cette ampleur.

Olivier Bianchi aussi a évoqué cet équilibre subtil entre le respect des « racines immuables » et l’engagement dans les mutations nécessaires au monde d’aujourd’hui.  Comme d’autres chantiers engagés par la Métropole, la place des Carmes-Déchaux s’inscrit dans cette volonté politique.  Olivier Bianchi en a d’ailleurs profité pour « dézoomer » et rappeler qu’à Clermont et en Auvergne, on s’inscrit dans un temps long parce que les sujets sont complexes. Message sans doute à ceux qui, impatients, trouvent que la végétalisation ou le déploiement des pistes cyclables ne vont pas assez vite. « Il faut du temps pour engager ces transformations en profondeur, si on veut qu’elles soient durables et pas juste superficielles« . 

La ville, organisme vivant

La transformation de cette place emblématique porte en elle les éléments clés de l’esprit qui anime les projets de mutations de la ville « organisme vivant »

• beaucoup de place accordée aux mobilités douces, les piétons, les vélos, les transports en commun et moins à la voiture individuelle
• une vraie végétalisation, en conservant les arbres existants, et beaucoup d’eau,
• un lien entretenu avec Michelin et plus largement avec l’industrie. « Nous pensons que la souveraineté industrielle passe par le maintien de l’activité,  nous voulons un développement économique vertueux, au service des hommes et de la durabilité de notre société. Nous voulons une métropole qui continue à créer des des emplois, à créer de la richesse … et in fine, à créer les conditions du bonheur pour les habitants »

en chiffres

• 20 et 11,8 : en millions d’euros, ce sont les budgets des chantiers, respectivement pour Michelin et la Métropole
• 85 : c’est le pourcentage d’entreprises locales mobilisées pour le chantier
• 160 : c’est la longueur de la nouvelle façade qui unifie les bâtiments
• 2,5 : en hectare, c’est le dimensionnement de la nouvelle place des Carmes

Une nouvelle page de l’histoire

Le sujet n’était abordé qu’en filigrane mais la question de la mue est aussi celle de l’avenir de l’implantation du groupe industriel dans la ville. En retrait, entend-on parfois dire. Sans doute. On parle aussi de transformation d’une présence des cols bleus vers celle des cols blancs. Et il y a déjà des gages : le centre de R&D de Ladoux, qui ancre une partie de la recherche de Michelin sur le territoire auvergnat.  Hall 32, dédié à la promotion des métiers de l’industrie, implanté sur une emprise Michelin mais porté par un collectif d’industriels dont Michelin. Et Cataroux, énorme projet de transformation d’un quartier emblématique en lieu de rayonnement économique  … Les signes d’engagement de la Manufacture ne manquent pas.