Municipales : Quelle est la place du numérique dans votre projet ?

Municipales  : Quelle est la place du numérique dans votre projet ?
Dans le cadre des élections municipales, le Connecteur a choisi d’interpeller les candidats sur trois sujets précis. Ces questions sont le fruit d’une consultation de notre communauté qui a fait émerger trois enjeux importants.  Retrouvez la retranscription de leur réponse ainsi que la version audio complète de chacune de leur prise de parole.

Troisième question : HealthTech, EdTech, Mobilitytech, le numérique peut-être une chance pour répondre à des problématiques de territoire (mobilité, médical, formation ….) de la ville de Clermont-Ferrand et des villes d’Auvergne . Y-a-t-il des initiatives, dispositifs ou projets innovants qui ont retenu votre attention au niveau local, national ou européen et que vous souhaiteriez voir se développer sur le territoire?

En bonus, l’instant carte blanche. Une minute pour parler d’un sujet précis. A découvrir à la fin de chaque podcast.

Olivier Bianchi

Je pense qu’un autre gros enjeu c’est l’open data. Nous, les collectivités nous sommes assis sur une grand nombre de données et de connaissances.

« Nous sommes convaincus que l’innovation technologique et la numérisation de la société vont aussi avoir un impact au niveau de la politique.
Ce que l’on va faire, c’est que l’on va s’appuyer ce que l’on a fait avec Auvermoovsur,  par exemple sur les questions de mobilités. Pour essayer de trouver de nouvelles applis et des nouveaux systèmes qui peuvent être intéressants.
Je pense à MyBus notamment qui est un peu un fleuron ici et c’est exactement ce que nous devons essayer de pérénniser ou de renforcer. 

Je pense qu’un autre gros enjeu c’est l’open data. Nous, les collectivités nous sommes assis sur une grand nombre de données et de connaissances. Je pense que demain cela peut être des ressources pour améliorer les services publics locaux. Nous avons lancé une étude qui va nous permettre de voir comment on pourrait se servir de nos open data. Quelles sont celles qui pourraient  être mises à disposition des habitants gratuitement.  Quelles sont celles qui pourraient nous servir de ressources, pour être financièrement valorisées, pour aider le développement de la ville auprès de telle ou telle entreprise. Voilà un peu les pistes sur lesquelles nous allons travailler.
Je pense aussi que ça peut nous aider à mieux trier nos déchets, ça peut nous aider à mieux nous déplacer.
Et puis il y a peut-être une révolution technologique sur la question purement démocratique. Il y a aujourd’hui des logiciels qui permettent de mieux comprendre les besoins des habitants. Je pense que ce sont des choses vers lesquelles on va tendre. » 

Votre appli préférée ?

« Twitter toujours et encore » 

La Carte blanche, rendez-vous à 2m18sec

Eric Faidy

Après l’élection ce que j’organiserai, ce sont les états généraux de l’open data territoriale. Je pense qu’il y a un vrai sujet à mettre en commun des données, à les mettre à disposition des créateurs de startups.

« D’abord, je dirais que sur notre territoire il y a des startups qui commencent à décoller et qui sont de belles réussites. Je pense qu’il faut également aller voir ce qui se passe ailleurs, dans d’autres villes de France ou dans d’autres pays pour collecter toutes idées qui pourront faire en sorte que demain à Clermont-Ferrand nous vivions encore mieux qu’aujourd’hui…
Après l’élection ce que j’organiserai, ce sont les états généraux de l’open data territoriale. Je pense qu’il y a un vrai sujet à mettre en commun des données, à les mettre à disposition des créateurs de startups.
Je pense qu’il y a là des opportunités à explorer pour faciliter la vie au quotidien de tous les Clermontois et toutes les Clermontoises.
Alors évidemment, il y a des précautions à prendre. Il ne s’agit pas de mettre les données dans le domaine public sans réfléchir à toutes les conséquences. Il y a  la question de la protection des données, mais je crois de plus en plus que l’open data offre des champs d’exploration et devrait donner lieu à des applications qui faciliteront la vie au quotidien de chacun.
Il y a un autre sujet qui est important, c’est la question de la ville intelligente, la smart cite comme in dit en anglais. Là aussi il y a un champ d’opportunités que nous ne commençons qu’à explorer. L’éclairage public par exemple, alors à Clermont il y a des initiatives, mais lorsque l’on va au bout de ce qu’offre les technologies digitales, on peut réduire l’éclairage public de 40 %.
Si nous avions un système qui permettait au conducteur automobile qui cherche une place, dans les grandes villes, peut-être un peu moins à Clermont-Ferrand, ce serait de nature à réduire le trafic de 30%. Donc voilà juste deux exemples pour souligner le fait que la smart city, la ville intelligente, c’est l’utilisation des données pour faciliter la vie des clermontois.es. C’est un vrai champ qu’il faudra que nous explorions. »

Votre appli préférée ?

« Moi j’utilise l’application C’Vélo. Je trouve que c’est une belle application, une belle réalisation de pouvoir à Clermont-Ferrand prendre son vélo, aller d’un lieu à un autre, de manière facile. Ce que je regrette, c’est qu’il n’y ait pas de pistes cyclables continues et sécurisées. En revanche, je trouve que mettre à disposition des vélos, c’est une excellente initiative. »

La Carte blanche, rendez-vous à 3m11sec

Marianne Maximi

Aujourd’hui, on a des quartiers entiers où on ne trouve pas de médecins. On peut effectivement avoir de la télémédecine pour rendre plus fluide certaines choses, mais il y a aussi un enjeu de remettre des personnes physiques,

« Par exemple sur la mobilité, je pense qu’il y a des choses très intéressantes qui peuvent exister et qui pourraient se développer un peu plus. Nous, on a aussi un intérêt fort pour remettre de l’humain dans la vie politique et dans les décisions locales.
Non pas que l’on mette cela en contradiction, mais un des enjeux aujourd’hui est le désengagement de l’humain.
Par exemple, je sais qu’un autre candidat à la ville, au niveau de la santé, il veut proposer un centre de santé qui soit géré par les nouvelles technologies. C’est à dire faire de la télémédecine.  Ça peut-être quelque chose qui est utile dans certaines situations. Mais on est très vigilant sur le fait que sur des domaines comme ceux là, notamment la santé et la médecine, rien ne remplace l’humain. C’est d’ailleurs la demande des habitants et des habitantes, d’avoir des personnes en face d’eux. 
Aujourd’hui, on a des quartiers entiers où on ne trouve pas de médecins. On peut effectivement avoir de la télémédecine pour rendre plus fluide certaines choses, mais il y a aussi un enjeu de remettre des personnes physiques, en face des habitantes et des habitants qui se sentent de plus en plus relégués sur certains domaines et nous on s’attachera beaucoup à ça aussi. »

Est-ce qu’il existe un exemple quelque part dans le monde où vous vous dites tiens ça j’aime bien, je vais le faire ?

« Ça, c’est une vraie question à laquelle je n’ai pas vraiment réfléchi. Je pense que tous les outils qui permettent l’auto-organisation, qui permettent de créer plus de liens , qu’ils soient numérique ou concret, dans le réel, tout ce qu’on peut créer pour renforcer la solidarité, la communication la diffusion d’idée, c’est intéressant.  Parce que effectivement ce sont des choses qui vont être nécessaires, qui sont demandées mais qui ne doivent pas pallier à l’humain. »

Votre appli préférée ?

« Alors en appli par exemple il y a le Cvelo. Ça me sert pas mal. Je ne sais pas si c’est ma préférée. Après  je me sers pas mal d’applications pour discuter. Comme je disais, des choses pour faciliter l’organisation, les échanges. Il doit y en avoir plein d’autres, je ne représente pas toute ma liste, j’ai des colistiers qui sont bien plus fervents au niveau des applications mais moi je me sers beaucoup de Telegram par exemple. »

La Carte blanche, rendez-vous à 4m06sec

Philippe Fasquel

Le numérique pour nous, il est aussi important pour favoriser la prise de décisions collectives. On pense que ça peut être utilisé par exemple pour des outils de budget participatif, pour la mise en relation des citoyens, c’est plus dans ce sens là qu’on l’envisage.

« Alors moi je suis assez sceptique sur tout ce qui est HealthTech et EdTech. Je suis professeur d’anglais entre autre et je pense qu’il y a vraiment un besoin de présentiel et sur la campagne de terrain qu’on a faite en porte à porte notamment, il y a un gros problème de déshumanisation.
Ce qui me parait plus intéressant, c’est au niveau de la Mobilitech parce que l’on a la volonté de piétonniser le centre-ville et de retrouver un espace de partage qui soit plus ouvert sur les piétons et les cyclistes,
Donc les systèmes  d’auto-partage et  de voitures en libre-service par exemple, ça ce sont des choses qui nous importent et qui nous paraissent intéressantes. 
Les supports d’application pour toutes les solutions de mobilités aussi. Il y en a déjà par exemple l’application C’Vélo. Concrètement elle nous permet de voir s’il y a encore des vélos sur le poste pour les utiliser. Je pense que l’on pourrait développer des applications sur le co-voiturage. Elles existent pour des grands distances mais pas en centre-ville. Nous on voudrait piétonniser le centre-ville et après sur la première et la deuxième couronne on pense qu’avec les bonnes applis on pourrait faire en sorte qu’aucune voiture ne roule avec une seule personne à l’intérieur.

Le numérique pour nous, il est aussi important pour favoriser la prise de décisions collectives. On pense que ça peut être utilisé par exemple pour des outils de budget participatif, pour la mise en relation des citoyens, c’est plus dans ce sens là qu’on l’envisage.
Et puis le numérique, on ne peut pas le nier, il a changé nos vies, les évolutions des consommations, des productions collaboratives font qu’il y a des choses très intéressantes.
Ca peut être une manière toute simple de chasser le gaspi. Moi, j’utilise régulièrement l’application Too Good To Go. Il y a aussi des applications comme la « ruche qui dit oui » qui permet de faire le lien direct entre le consommateur et le producteur donc ça ce des choses que l’on voudrait développer. 
Je ne sais pas su j’ai le temps de donner un petit exemple, dans notre programme, on a l’ambition de trouver le moyen de concilier le potentiel Recherche et Développement Clermont (qui aa un atout parce qu’il y a pas mal de startups, il y a des incubateurs) et de concilier ça avec une expertise agro-alimentaire.  On a aussi un potentiel dans ce sens là. Il y a une école d’agronomie pas loin, il y a plein de choses, la Limagne par exemple, donc on a un savoir-faire. 
Concilier ça avec la nouvelle vocation de ville résiliente que l’on appelle de nos vœux. 

Et puis faire en sorte que l’atout du tourisme vert puisse être lié à des problématiques numériques. Pour donner une déclinaison concrète à tout cela, on a un projet d’éco-quartier aux Pistes qui serait un peu le Darwin écosystème de Clermont-Ferrand. Quand il y a des bonnes idées, il faut les copier, donc comme à Bordeaux, on voudrait pouvoir faire cohabiter, un mini data center, un nouvel espace de coworking, des espaces de formations et puis des choses qui correspondent à notre logiciel de transition écologique. Peut-être une ferme urbaine, de la restauration bio et locavore, utiliser les bâtiments plutôt que de recréer de nouvelles structures.
Ce serait un peu la nouvelle vitrine de Clermont Nord avec une éco-technologie. Au lieu de refaire des grands projets, on pourrait aussi récupérer et réutiliser le bâtiment du Conseil Régional qui est sous utilisé actuellement. »

Votre appli préférée ?

« J’ai déjà évoqué l’application Too Good To Go que j’utilise régulièrement. Sinon les deux applis que j’utilise le plus, il y a Yuka parce que la qualité de la nourriture pour moi est un enjeu fondamental et également Shazam parce l’accès à la culture pour tous est également un enjeu. Alors sur la musique c’est facile mais sur du théâtre par exemple c’est plus compliqué. Et puis j’ai un autre hobby, c’est le voyage, et j’utilise beaucoup l’application couchsurfing qui permet de mettre en relation des locaux avec des touristes. »

La Carte blanche, rendez-vous à 5m17sec

Jean-Pierre Brenas

C’est très important, d’autant plus que nous bénéficions ici d’une société qui s’appelle Almerys et qui est spécialisée dans la sécurisation des données médicales. On pourrait s’appuyer là dessus pour être un territoire expérimental sur cette télémédecine.

« Je suis sensibilisé de par ma profession en tant que chirurgien dentiste à toutes les questions de santé et je remarque que les déserts médicaux deviennent urbains de plus en plus. Il y a un manque de professionnels de santé dans certains quartiers où les médecins ne souhaitent plus s’installer. Et donc l’idée c’est de développer de la télémédecine et de la téléconsultation. Ça se fait d’ailleurs dans d’autres villes dans le monde, par exemple à Mexico.  Avec cette idée que le médecin, à distance, peut donner des conseils pour les petits bobos simples, pour le suivi des maladies chroniques, pour permettre aux gens de vieillir à domicile. Parce que c’est un axe fort de notre politique municipale, on souhaite tout faire, adapter les logements, pour faire en sorte que les gens vieillissent à domicile, en médicalisant les résidences par exemple. 
Donc cette télémédecine permettrait de donner des conseils, de soigner à distance, et en même temps d’orienter les patients, de les guider, de leur dire : « ça vous pouvez rester chez vous, ça presse pas, ça, vous devez aller aux urgences, ou alors vous allez devoir pendre un rendez-vous ».

Mais bien souvent aujourd’hui en dehors du désert médical il y a l’idée de l’attente pour avoir un rendez-vous.
Je prends un exemple vous avez un problème à un œil, et vous ne savez pas si c’est grave ou pas, et vous prenez votre téléphone ou internet et vous avez un an d’attente.
Avec la télémédecine, on peut avec l’image photo ou vidéo, être orienté soit pour une urgence soit on peut expliquer que c’est un petit coup de froid et que ça peut attendre. C’est très important, d’autant plus que nous bénéficions ici d’une société qui s’appelle Almerys et qui est spécialisée dans la sécurisation des données médicales. On pourrait s’appuyer là dessus pour être un territoire expérimental sur cette télémédecine. Comme vous le savez il y a la question de la protection des données et beaucoup souhaitent y avoir accès, comme des assureurs, des mutuelles. Donc là il faut prendre un certain nombre de précautions mais je pense que nous pourrions être leader, lancer une expérimentation, pour pallier le manque de médecins dans les différents quartiers et à la fois pour maintenir les gens à domicile. »

Votre appli préférée ?

« Je vais dire Waze. C’est une appli qui fait gagner du temps. Moi ça fait trente ans que je fais le même chemin domicile-cabinet et j’apprends encore des petites rues. »

La Carte blanche, rendez-vous à 3m22sec

Lutte ouvrière : N’a pas répondu à la sollicitation

Rassemblement National : pas de liste déclarée au moment de  l’enregistrement de l’interview

Retrouvez les réponses aux questions précédentes. 

Retrouvez les réponses à la question 1 : Les tiers-lieux sont présents sur les territoires. Ils revendiquent un rôle de moteur des dynamiques économiques et sociales et se positionnent comme des outils d’animation du territoire.
Aujourd’hui leurs modèles économiques restent fragiles. Vous maire, quelle place accorderez-vous à ces structures ? Concrètement quelles seront vos premières actions ?

Retrouvez les réponses à la question 2 : Garder le lien entre le maire et les électeurs tout au long du mandat est une revendication forte des citoyens. Quels moyens, outils digitaux ou modes d’organisation, comptez-vous mettre en place pour répondre à cette revendication?

À propos de Pauline Rivière

Pauline Rivière est journaliste et rédactrice en chef du média en ligne le Connecteur. Elle est en charge du choix des dossiers spéciaux mensuels. Elle développe également des outils de datavisualisation à destination de l'écosystème de l'innovation et s'intéresse à l'innovation éditoriale. Avec sa société SmartVideo Academy, elle anime différentes formations à la réalisation de vidéos (au smartphone notamment) et à l’écriture audiovisuelle. Elle intervient également dans l'Enseignement Supérieur dans le cadre de projets pédagogiques digitaux, mêlant techniques de communication et sujets d'innovation.