Thibaut Solano : Les faits divers, la science et la fiction

Thibaut Solano a vécu dix ans à Clermont-Ferrand de 2007 à 2017. Après plusieurs années au journal la Montagne et un passage chez l’éphémère média “Hebdo”, il intègre Marianne où il écrit encore aujourd’hui.

C’est en travaillant sur un hors-série autour de l’affaire Fiona que Thibaut Solano découvre le métier du fait divers. Il publie un premier livre-enquête en 2016 “Les Disparus” sur les disparus de Perpignan. Ensuite, il poursuit en 2018 avec “La voix rauque” autour de l’affaire du petit Grégory.

En 2021, il sort son premier polar. “Le polar laisse une grande liberté d’écriture. Il y a moins de pression que pour un livre journalistique où l’on doit être très vigilant sur la manière dont les différentes parties prenantes pourraient réagir.”

Une source d’inspiration qui se base sur le réel

Thibaut Solano trouve son inspiration dans les faits divers qu’il a pu couvrir tout au long de sa carrière. “J’aime mêler une histoire vraie et une légende urbaine comme celle de la camionnette noire, par exemple. Cela permet de mixer le réel et la fiction.”

Écrire, c’est construire une histoire

Ainsi, “Pour proposer une bonne intrigue, il y a tout un travail préparatoire à réaliser. Je fais mon sommaire. Je structure tous mes chapitres en y associant les éléments-clés. Ensuite, je rédige les biographies de mes personnages principaux et secondaires. C’est une étape primordiale. Il faut étoffer leurs histoires pour leur donner de l’épaisseur au fil de la narration.”

Un livre, une rencontre entre un écrivain et un éditeur

Le plus difficile quand on souhaite être édité, c’est de mettre le premier pied dans la porte” Alors qu’il s’est vu refuser une dizaine de fois son premier livre, le coupable des disparus de Perpignan est arrêté. C’est ce qui lui permet de proposer son ouvrage une nouvelle fois et d’être accueilli favorablement cette fois-ci. », précise Thibaut Solano.

Quand la science « réchauffe » les « cold cases »

“Je trouve que la résolution de « cold cases », grâce à la science, des décennies plus tard, a quelque chose de fascinant, comme pour l’affaire du Grêlé. Ainsi, à Nanterre, une cellule nationale de “cold cases” vient de voir le jour. Ils vont rapatrier petit à petit tous les « cold cases » de France et les confronter aux nouvelles bases de données numériques.” D’ailleurs, il précise que ce sont les archives de la presse quotidienne régionale qui détiennent la mémoire criminelle des faits divers locaux.

L’Auvergne et ses mystères

“Pour moi, les affaires non classées sont une base très intéressante pour un bon polar. On imagine le quotidien du héros qui se retrouve soudainement confronté, par un concours de circonstances, à un élément nouveau qui permet de relancer une enquête non résolue.

Il existe en Auvergne des dizaines d’enquêtes non classées qui ont fait la une de l’actualité à un moment donné. Il y a quelque temps, le procureur de Cusset a monté sa propre cellule de « cold cases » qui est en train de porter ses fruits, puisque certaines enquêtes ont pu être rouvertes.”

Le 17 février dernier la Librairie des volcans accueilli Thibaut Solano pour une séance de dédicaces de son nouveau polar “Les Dévorés » dont l’action se déroule à Clermont-Ferrand. Il a accepté l’invitation du Club de la Presse Auvergne et nous a confié avoir déjà d’autres idées pour une prochaine intrigue. Affaire à suivre.

À propos de Pauline Rivière

Pauline Rivière est journaliste et rédactrice en chef du média en ligne le Connecteur. Elle est en charge du choix des dossiers spéciaux mensuels. Elle développe également des outils de datavisualisation à destination de l'écosystème de l'innovation et s'intéresse à l'innovation éditoriale. Avec sa société SmartVideo Academy, elle anime différentes formations à la réalisation de vidéos (au smartphone notamment) et à l’écriture audiovisuelle. Elle intervient également dans l'Enseignement Supérieur dans le cadre de projets pédagogiques digitaux, mêlant techniques de communication et sujets d'innovation.