Tutorat, mentorat, … s’engager pour la jeunesse

Tutorat, mentorat, … s’engager pour la jeunesse

Le Réseau Professionnel de la Jeunesse en Auvergne (RPJA) organisait une soirée autour des dispositifs de mentorat et tutorat. Parce qu’il y a un vrai déterminisme social pesant dans l’orientation, la réussite dans les études et l’insertion professionnelle des jeunes. Ceux issus de milieux défavorisés mais également ceux issus de territoires ruraux. Et qu’il existe un écosystème d’accompagnement, mentorat, tutorat, … extrêmement riche.

La plupart recherche activement des mentors : retour sur les différents dispositifs dans lesquels vous pourriez avoir envie de vous engager.

Des déterminismes bien ancrés

La persistance des inégalités sociales est une réalité. L’observatoire des inégalités le documente avec précisions. Lire par exemple ‘Les inégalités sociales d’éducation se construisent dès l’école élémentaire et s’aggravent au fil du parcours scolaire‘. On le voit, les déterminismes s’empilent et s’empirent jusqu’à une insertion professionnelle plus précaire, moins qualifiée, … Ils démarrent – ou se traduisent – par exemple dans l’accès aux stages de 3ème, véritable révélateur de cette disparité d’accès au monde de l’entreprise. (Un autre article du même observatoire sur le sujet). Article 1 en a fait une petite synthèse ici et certains chiffres sont extrêmement parlants: on trouve 6% d’enfants d’ouvriers en prépa, contre 50% d’enfants de cadres, ou encore, à compétence égale, le nom et l’origine peuvent obliger à envoyer 4 fois plus de CV pour décrocher un entretien …

D’ailleurs, là aussi, il y a quelques dispositifs et collectifs qui œuvrent pour rapprocher les mondes (Viens voir mon taf par exemple) ou simplement l’usage de la plateforme « mon stage de 3ème« . Déposer sur cette plateforme ses offres de stage peut permettre à des profils plus éloignés des dirigeants de l’entreprise d’accéder à d’autres types de stages. C’est un premier pas.

Et donc les dispositifs de tutorat/mentorat. La charte du Mentorat que l’on trouve sur le site « choisir le service public » démarre par la définition suivante.  » Le mentorat désigne une relation interpersonnelle de confiance, d’accompagnement, de soutien et d’apprentissage mutuels. Le mentorat est une relation fondée sur la confiance, la bienveillance, et le respect mutuels. « De quoi s’agit-il ? D’approches individualisés, auprès de jeunes aux profils variés – QPV, boursiers, ruraux, … parfois identifiés par les établissements scolaires, mis en relation avec des mentors choisis en fonction de leurs affinités métiers, formations, …

L’engagement est variable selon les réseaux.

Télémaque

Télémaque agit pour l’égalité des chances dans l’éducation en accompagnant des jeunes de milieux modestes dès le collège. Le mode de fonctionnement de Télémaque est assez spécifique. Il prend appui sur l’établissement scolaire du jeune, qui est repéré/proposé par son environnement éducatif, qui désignera d’ailleurs un mentor en son sein. C’est donc un trio qui se forme avec le jeune, son mentor éducation et son mentor professionnel. Le parcours est un engagement à long terme puisque les jeunes sont accompagnés depuis le collège jusqu’au bac, voire plus. L’engagement du mentor issu du monde pro consiste en une ouverture sur le monde via des activités menées en commun (culture, sports, …). C’est aussi ce qui permet de créer des liens et permettre des temps d’échange. Lire l’article du Connecteur

Toutes les infos sur les programmes de Télémaque

Article 1

Elle œuvre pour une société où l’orientation, la réussite dans les études et l’insertion professionnelle ne dépendent pas des origines sociales, économiques et culturelles. Pour une société où la réussite passe par le lien social et l’engagement citoyen. Ses objectifs

  • Aider l’étudiant à prendre confiance en lui ;
  • Rehausser son ambition et construire un projet d’études ;
  • Découvrir le monde de l’entreprise, ses métiers et ses codes ;
  • Poser les bases de son projet professionnel et préparer son intégration dans le marché du travail.

Dema1n,

Le programme de mentorat propose de consacrer 3h par mois au jeune. La mise en relation peut être digitale, pour mieux matcher les profils sans contrainte géographique. La durée de l’engagement est de quelques mois.

Unis Cité

Unis Cité accueille des jeunes de 16 à 25 ans, en service civique. Ces « promos » de jeunes s’engagent sur des missions d’intérêt général. Ils vont développer à la fois des savoir faire mais également les fameuses soft skills : confiance en soi, capacité à défendre un projet, … Le programme de mentorat est complémentaire aux projets initiés dans le cadre des missions. Il s’agit de permettre aux jeunes de bénéficier d’un autre regard et d’autres types de relations. Un moyen de valoriser leurs qualités et compétences pour franchir les barrières liées à leur situation. Et également de réaliser leur projet d’avenir. Reprendre une formation, trouver un emploi, créer leur activité etc. Quelles que soient leurs origines sociales et géographiques et leur parcours.

Toutes les infos sur le dispositif mentorat d’Unis Cité

Rura

Il ne figurait pas parmi les témoins de la soirée, mais son action est intéressante à connaître, ici en Auvergne. Rura est le nouveau nom de Chemins d’avenir. Rura, donc, ‘lutte contre les fractures territoriales en pariant sur les jeunes de la ruralité et des petites villes’. Parce que c’est une autre source d’inégalité, parfois cumulative, l’origine géographique peut constituer un frein majeur pour les jeunes.

Rura accompagne les jeunes et propose également un programme de mentorat. Plus d’infos ici.

Une adresse nationale

Ces différents réseaux, et d’autres, se retrouvent sur la plateforme « Un jeune – un mentor » déployée par l’Etat. Le collectif mentorat rassemble lui 75 associations. Il affiche 3 objectifs : porter un plaidoyer pour un droit au mentorat, représenter l’écosystème du mentorat en France et accompagner ses organisations membres vers un mentorat de qualité.

Les assos d’éducation populaire

Il y avait Cler’Monde lors de la soirée proposée par le RPJA. Cette asso est née de la volonté de venir en aide aux personnes en situation de précarité via des distributions alimentaires. Elle comporte désormais un volet de projets portés par des jeunes. A ce titre, elle s’inscrit dans l’univers des associations d’éduc Pop, type Eclaireurs Eclaireuses de France ou du Scoutisme. Par exemple avec une « pédagogie » basée sur le projet. Monter un projet, le défendre, aller chercher des sponsors, imaginer des moyens de mobiliser des fonds, être en relation avec des professionnels … C’est une très bonne école pour prendre confiance et apprendre par le faire. (Le portail de la ville de Clermont en recense … beaucoup.)

C’est aussi la philosophie de la Coopérative Jeunesse de Service initiée par Clermont Auvergne Métropole. Et d’ailleurs, Le Connecteur avait proposé à Emma – élève de 3ème- de choisir le sujet qu’elle voulait et de le raconter en vidéo. Et voilà le résultat !

À propos de Véronique Jal

Ma ligne guide depuis 15 ans, c'est le management de projets collectifs à fort "sens ajouté" : les fromages AOP, les hébergements touristiques, la démarche d'attractivité d'une région... et aujourd'hui l'innovation territoriale via un média associatif Toulousaine d'origine, j'ai découvert et choisi l'Auvergne que mon parcours pro m'a amenée à connaître sous plein de facettes. J'adore cette activité qui nous permet d'être en situation permanente de découverte.