Le Connecteur est un média associatif. Son conseil d’administration est donc le creuset du projet global. Une série de portraits pour comprendre ce qui rassemble ceux qui ont eu envie de rejoindre – ou poursuivre – l’aventure. Chacun a répondu aux mêmes questions: son lien au territoire, le sens de l’innovation, ses envies, ses valeurs, … avec sa sensibilité.
Florence, tu fais quoi dans la vie ?
Je suis professeur permanent et responsable de la filière mobilité durable à l’ESC Clermont Business School. Précédemment, j’ai passé 15 ans en entreprises – PME & Grands groupes internationaux – sur des fonctions de marketing et communication, dans des secteurs variés (dont 8 ans dans l’automobile).
Ce qui t’anime par rapport à cette question de Territoire(s) ?
Pour moi, le territoire, c’est la dimension humaine, la notion de qualité de vie, la dynamique du tissu économique et bien sûr, la formation !
Et ce qui m’anime c’est de favoriser les liens entre tous ces acteurs: économiques, académiques, territoriaux ; ou encore entre professionnels, enseignants et étudiants.. C’est de capitaliser sur ces notions de proximité.
Les choses adviennent à partir de rencontres entre des personnes. C’est de cela que naissent les initiatives.
Et un média comme le Connecteur constitue un lieu de rencontres et favorisent ces connexions. C’est un lieu de convivialité et de dynamisme. Une source d’énergie: à l’échelle d’un territoire, nous avons tous besoin de nous ‘recharger, de nous nourrir…
L’enjeu : l’innovation, ça devrait servir à…?
Avant de dire à quoi l’innovation devrait servir, j’ai envie de dire dans quel état d’esprit j’aime la voir fonctionner: dans la recherche d’accessibilité, de simplicité, de frugalité … et de bon sens.
Sur le fond, je suis attachée à la notion de bien commun. L’innovation devrait toujours contribuer au mieux-être de tous et au respect de l’environnement.
L’innovation n’est pas une finalité ou un absolu en soi, mais un moyen.
Pour moi, l’innovation n’est pas que techno. C’est plutôt, toujours dans la question de finalité, faire autrement et mieux, entreprendre, en trouvant une voix entre low et high tech.
Les valeurs à défendre ?
Le respect.
Des personnes et de la nature. de la nature. En essayant de fédérer plutôt que d’opposer.
La volonté de valoriser des actions innovantes qui contribuent à un impact social et environnemental pour le territoire et qui pourraient être répliquées à grand échelle.
Et, enfin, favoriser les connexions. Ce que fait Le Connecteur bien naturellement et dont on a vraiment besoin.
Une énergie positive, c’est contagieux : ça donne envie d’agir, de contribuer, cela renforce la confiance dans l’avenir.
Une action collective à laquelle tu participes et dont tu es fière?
Récemment, j’ai eu le plaisir de m’impliquer dans le cadre de la 1ère édition d’OrbiMob’ Clermont Auvergne, un événement dédié à la transformation des Mobilités Territoriales Durables. Il est souvent question de Mobilité Urbaine (c’est-à-dire dans les grandes métropoles), mais beaucoup moins de mobilité durable à l’échelle d’un territoire comme le nôtre, qui est pourtant représentatif d’une grande partie du monde (lire notre entretien avec Patrick Oliva à ce sujet). Cela a du sens que nos établissements de formation contribuent à former les étudiants sur ces enjeux. Cet événement a vraiment permis de créer une dynamique collective entre établissements d’enseignement supérieur, acteurs économiques, et autres acteurs territoriaux. L’idée est d’avoir une approche interdisciplinaire de ces défis. Au sein de l’ESC aussi, cela a généré une belle dynamique collective. « Make sense » (c’est d’ailleurs la signature de notre Ecole !).
Concernant les projets du Connecteur, sur quoi aurais-tu envie de t’investir ?
Je suis une nouvelle administratrice, j’ai encore besoin de mieux connaître toutes les activités et expérimentations du Connecteur. Un des sujets qui m’intéresse est celui de l’impact. Ce que fait Le Connecteur a de la valeur, cela m’intéresse de contribuer à des réflexions sur comment en maximiser la portée, comment renforcer encore le caractère de média, quels moyens peuvent être mobilisés …
Forcément, les moyens étant limités, il faut engager une réflexion sur les priorités. Le sujet des relations avec les Tiers lieux est très intéressant. Ce sont des lieux où on se nourrit et il n’est pas forcément nécessaire d’être nombreux pour essaimer. Il faut les bonnes personnes et la motivation.
Je me dis aussi qu’essaimer dans d’autres régions serait intéressant. Il y a sans doute plein de médias locaux qui ressemblent au Connecteur, mais qui n’ont pas beaucoup de visibilité. On pourrait imaginer une sorte de franchise : un collectif des médias locaux qui partagent leurs pratiques et leurs outils, dans l’objectif d’aller plus loin, d’avoir plus d’impact.
Le meilleur conseil jamais reçu ?
Qu’est ce que tu perds à essayer ! C’est en marchant qu’on apprend à marcher …
Ton plus bel échec ?
J’aurais aimé être une bonne danseuse de claquettes… J’ai vu mes limites ! ça paraît anecdotique. Plus sérieusement, c’est une expérience riche d’enseignement : les talents de chacun sont très précieux, même si ce ne sont pas forcément ceux qu’il aimerait avoir, à première vue.
Ton épitaphe de rêve ?
Ensemble on va plus loin !
Ensemble on va plus loin.
La rapidité est devenue un critère absolu, mais cela vaut la peine d’initier des processus qui prennent du temps et qui porteront leurs fruits dans la durée.
Tes respirations/ inspirations : lectures, podcasts, …
Chemins de traverses par Emmanuel Faber.
Au travers de ce témoignage, on comprend les complexités, les interdépendances, les effets pervers d’une décision qu’on espérait bonne… Et la volonté d’avancer malgré tout, en cherchant une ligne de crête. Il y a aussi ce discours marquant d’Emmanuel Faber aux diplômés d’HEC sur le fait de se souvenir d’où l’on vient.
J’aime bien aussi l’exemple de Muhammad Yunus, fondateur du micro crédit, et prix nobel de la paix. Il cherche plutôt à concilier les univers : ONG, Entreprises, acteurs étatiques pour lutter contre la pauvreté. Sans opposer les bons et les méchants, mais en cherchant les solutions collectivement.
« Une entreprise sociale fondée sur la conviction que les médias peuvent trouver leur audience en étant plus constructifs. Elle crée des opérations éditoriales collaboratives qui mettent en lumière des initiatives positives, à travers le prisme du journalisme de solution puis développe ses missions vers la transition écologique et sociale… »
Elle crée un club d’innovation positive pour les entreprises, contribue au programme « Youth, we can », à celui du Barefoot college …
C’est très inspirant !